PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 221-248.
Mots clés : Jeune en difficulté, Enfant de migrant, Politique de la ville, Stigmatisation, Violence, Idéologie, Sécurité, Insécurité, Quartier, Banlieue, Ghetto, Police, Contrôle social, Régulation sociale, Précarité, Territoire, Enquête, Sociologie, Discrimination, Racisme, Conflit, Bande, Statut social, Image de soi
Dans un contexte pusillanime à l'égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d'insécurité et leur traitement en mettant en oeuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l'expérience sociale des habitants des cités d'habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d'agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d'encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d'une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d'une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d'une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l'objet d'une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d'une jeunesse désouvrée et stigmatisée, etc.) et d'autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d'un processus de « réification réciproque ».
Article de Renée ZAUBERMAN, Philippe ROBERT, Sophie NEVANEN, et al.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 1, pp. 31-62.
Mots clés : Délinquance, Sociologie, Statistiques, Enquête, Méthode, Analyse de contenu, Analyse comparative, Délit, Vol, Violence
Depuis que la délinquance a émergé comme problème de société, il a fallu en estimer l'importance et l'évolution. On a d'abord recouru exclusivement aux mesures de l'activité des professionnels de l'action pénale. Au cours de la seconde partie du XXe siècle, le doute sur la suffisance de ces données institutionnelles n'a cessé de monter - surtout avec l'émergence du débat sur la peur du crime et l'insécurité - amenant la création d'enquêtes en population générale. Dès lors, le problème de la mesure de la délinquance est devenu celui de la confrontation de différentes sources d'information, comptages d'activité institutionnelle d'un côté, enquêtes de l'autre. L'article montre comment comparer, dans le cas français, les données fournies par les enquêtes nationales de victimation disponibles et les statistiques policières éditées par le ministère de l'Intérieur, et quelles leçons tirer de cette confrontation. Finalement, il apparaît que la mesure ne doit pas servir à clore le débat sur la délinquance mais plutôt à l'ouvrir.
L'article traite de la première prise de fonction des directeurs de service de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). L'enquête, menée entre 2004 et 2005, a permis de constater les tensions qui marquent cette étape, particulièrement lorsqu'elle s'effectue dans une structure assurant aux jeunes un hébergement. La prise de fonction constitue alors une épreuve renvoyant chacun aux ressources de sa personnalité. Plutôt que de défendre l'hypothèse d'une sorte de rite initiatique, l'enquête montre que cette situation révèle davantage des dysfonctionnements institutionnels : faute d'être régulées collectivement, les contradictions et les oppositions qui traversent l'institution sont vécues sur le mode du conflit interpersonnel au sein des équipes.
Cette recherche a pour objet l'étude de l'influence des variables socio-scolaires (...) sur la probabilité pour les élèves d'être sanctionnés. L'étude par questionnaire a porté sur un échantillon de 668 élèves scolarisés en classe de 5e et 3e répartis sur cinq collèges très différenciés socialement et scolairement. L'analyse multivariée permet de dégager l'influence nette de chacune des variables socio-scolaires. Toutes choses égales par ailleurs, la probabilité de la sanction est, pour la plupart des types de sanction, fonction du niveau scolaire, du genre, de l'origine sociale, de l'âge, du type d'établissement et du comportement de l'élève. L'origine ethnique des élèves n'exerce pas d'effet sur la probabilité de la sanction, contrairement à ce que montraient les résultats des recherches précédentes.
Cet article analyse les marchés scolaires à partir des catégories de l'économie de la qualité en se basant sur deux enquêtes empiriques (collège et lycée).