PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 20, décembre 2017, pp. 179-196.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Usager, Psychiatrie, Recherche sociale, Expérience, Récit de vie, Témoignage, Participation, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
Contrairement aux voix de la psychiatrie, qui sont bien soutenues et qui bénéficient d’une attention médiatique et politique importante, celles des usagers et survivants de la psychiatrie sont souvent reléguées au rang de l’anecdote, de l’expression de la « maladie » et manipulées à des fins multiples. Leur validité ontologique et épistémologique est sapée, voire niée, dès lors qu’elles se rebellent, qu’elles osent critiquer les traitements ou violations des droits de l’homme dont les usagers et survivants de la psychiatrie font l’objet, ou encore certaines lectures académiques de leur vécu dans lesquelles elles se reconnaissent mal ou pas. Ainsi, si l’exploration de ces vies et de leurs formes est un sujet important, le travail singulier de saisie de ces voix l’est tout autant.
Cet article, écrit par une survivante de la psychiatrie qui est aussi une survivante chercheure, propose une exploration de la participation active des usagers et survivants dans la recherche médico-sociale publique en Angleterre comme exemple de saisie de ces voix, puis introduit le champ d’études appelé « mad studies ».
Paru dans la revue Empan, n° 107, septembre 2017, pp. 65-70.
Mots clés : Psychiatrie, Travail, Soin, Management, Pratique professionnelle
Les réformes issues du New Public Management ont transformé le système de soin français et la psychiatrie n’est pas en marge de ces mutations. On peut aujourd’hui constater une pénétration de la politique du chiffre dans le monde psychiatrique. Quels sont les effets des politiques managériales sur la pratique soignante en psychiatrie ? Les soignants de cette filière de soins doivent-ils être dorénavant perçus comme des opérateurs de l’ordre gestionnaire ?
Fondée sur un important matériau ethnographique, cette contribution propose une plongée dans l’univers des pratiques de santé en psychiatrie dans le contexte actuel de pression des lits.
Articulant l’apparition de la notion d’aidant aux évolutions du système de santé, les auteurs montrent que son usage représente un véritable changement de paradigme concernant la représentation des familles de patients schizophrènes et que la notion s’inscrit dans une perspective de gestion de la maladie mentale plus que dans une vision thérapeutique. À partir d’un retour d’expérience sur la participation à un groupe de psycho-éducation dédié à l’entourage des patients, les auteurs montrent les questions particulières qui concernent la notion d’aidant familial dans le champ de la psychiatrie. Ils préconisent que l’accompagnement de l’entourage familial, dans le contexte du déplacement des soins de l’hôpital vers le domicile, ne se limite pas à la formation de l’aidant familial, mais prenne en compte la singularité des situations et du groupe familial.
Les politiques de santé mentale ont entraîné d’importants changements dans l’organisation des soins ces dernières années : création des agences régionales de santé et des territoires de santé en 2009, lois du 5 juillet 2011 et du 27 septembre 2013 modifiant le régime des soins sans consentement. Ces évolutions récentes modifient le paysage institutionnel, façonné par la période asilaire puis par la création du secteur et le mouvement de désinstitutionalisation à partir des années 1960. Elles s’accompagnent d’autres tendances observées en parallèle : plus grande implication des patients et de leurs familles dans les programmes de soins, volonté des pouvoirs publics de normaliser leur action et d’évaluer les politiques mises en oeuvre, demande sociale hésitant entre la préservation de la liberté et l’exigence de sécurité, etc.
Ce numéro spécial de la RFAS examine ces questions à travers douze articles et le « point de vue » de la communauté hospitalière de territoire de Paris. Les articles sont répartis en trois axes : Évolution des soins sous contrainte et des droits des patients ; Parcours de soins en santé mentale (traitant notamment des étudiants, des migrants précaires, des enfants et adolescents autistes, des séjours de longue durée à l’hôpital et de l’articulation entre les champs sanitaire et médico‑social) ; Bases de données médico‑administratives et recherche en santé mentale. Une partie des articles est issue des travaux de recherche sur l’organisation des prises en charge en psychiatrie et l’appropriation par les chercheurs de nouvelles bases de données, coordonnés par la DREES à la suite d’un séminaire sur l’organisation des soins en psychiatrie en 2012.
Paru dans la revue Les Cahiers de Rhizome, n° 59, mars 2016, 86 p..
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Prise en charge, Accompagnement, PJJ, Souffrance psychique, Isolement, Mineur isolé, Psychiatrie, Scolarisation
Ce numéro 59 des Cahiers de Rhizome est consacré à la prise en charge des adolescents dits "difficiles". Apparue dans les années 1960 dans le champ de l’aide sociale à l’enfance, cette catégorie s’est élargie sous la plume de psys critiques intervenant dans des institutions du travail social à la fin des années 1970, avant de s’imposer comme problème public dans les années 1980-1990, au croisement de deux préoccupations : une approche sécuritaire centrée sur les comportements transgressifs voir violents, et une perspective de santé mentale attentive aux carences et/ou aux souffrances des jeunes. La prise en charge délicate de ces jeunes en "grande difficulté" est au cœur de nos recherches depuis quelques années. Elle recouvre une grande diversité de situations : "jeunes vulnérables", "en errance", "en danger", "isolés", "précaires", "déviants", "incasables", "mineurs isolés étrangers(MIE)", "jeunes en rupture" et/ou "en souffrance", "en risque de marginalisation", ou plus récemment "radicalisés", etc. Nous n’avons pas à privilégier l’une ou l’autre de ces acceptions, car toutes sont traversées par une même préoccupation: comment prendre en charge des adolescents "sans solution de prise en charge" ? Comment les accompagner dans la durée, alors qu’ils sont "trimballés" entre les institutions scolaires, du travail social, de l’insertion et du médico-social, de la justice pour mineurs ou de la pédopsychiatrie ? Comment s’en préoccuper réellement alors qu’ils peuvent se trouver "bloqués" dans des établissements inadaptés ?
Article de Françoise Fressonnet, Marie Bahuaud, Pascal Mahieux, et al.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 129, janvier-mars 2016, pp. 90-98.
Mots clés : Lien social-Précarité, Psychiatrie, Exclusion sociale, Pauvreté, RSA, Accompagnement, Politique sociale, Territoire
vst va publier une série de textes issus d’une équipe soignante du chs de Savoie, détachée auprès du conseil départemental de la Savoie pour l’accompagnement de bénéficiaires de minima sociaux souffrant de maux biopsychosociaux.
Ce premier texte revient sur les aspects sociohistoriques de la précarité, et sur l’organisation du dispositif d’action sociale national et local. L’illustration qui l’accompagne est l’œuvre de Dom, un des usagers du service. Les suivants (vst n° 130 et 131) montreront la construction d’une clinique individuelle du lien, et l’utilisation d’actions de groupe permettant d’aller vers des paroles de soi. De plus, dans vst n° 131, un texte d’un usager de ce dispositif éclairera autrement ce que disent les soignants.
L’équipe qui s’est partagé la rédaction des textes pensés collectivement est composée de Marie Bahuaud (psychologue), Karine Chancerelle (psychologue), Françoise Fressonnet (psychologue), Isabelle Laurent (infirmière de secteur psychiatrique), Fréderic Pasutto (infirmier ide), Véronique de Bellis (infirmière de secteur psychiatrique), Pascal Mahieux (isp-cadre supérieur de santé), Danielle Paoli (psychologue).
Article de Pauline Blum, Julie Minoc, Florence Weber
Paru dans la revue Informations sociales, n° 188, mars-avril 2015, pp. 68-75.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé mentale-Souffrance psychique, Handicap, Psychiatrie, Maintien à domicile, Famille, Aidant familial, Handicap mental, Risque, Vulnérabilité
La politique de maintien à domicile des personnes atteintes de troubles psychiatriques fait peser de lourde contraintes sur les familles et peut entrainer des dangers pour elles-mêmes et pour leurs proches. Ces dangers ne sont pas forcément perçus de la même façon selon les protagonistes, au sein des familles comme entre familles et professionnels- travailleurs médicaux, sociaux ou judiciaires. Les différents intervenants, de première ligne ou non, se trouvent confrontés à des décisions difficiles à prendre, mais aussi parfois impossibles à appliquer.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 4, pp. 483-495.
Mots clés : Handicap psychique, Délinquance, Accompagnement, Thérapie familiale, Approche systémique, Groupe d'appartenance, Psychiatrie, Justice
Comment accompagner la reconstruction identitaire de personnes délinquantes présentant une pathologie mentale au moment des faits ? Comment ne pas les enfermer dans une double stigmatisation réductrice ? S'appuyant sur plusieurs années de pratique au sein de l'unité psychiatrique médico-légale Hegoa, les auteurs montrent en quoi l'approche systémique et la considération pour les appartenances peuvent favoriser le développement de l'éventail identitaire en vue de soutenir une réinscription sociale