PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’acte de transmettre ne se résume pas au seul processus de transmission. Il y a un au-delà à l’explicite des savoirs transmis, qui vient faire sens pour la personne qui les reçoit dès lors qu’elle est en capacité de se les approprier afin d’orienter sa trajectoire de vie. Transmettre ce n’est pas seulement instruire (donner des connaissances, former l’esprit et informer)… Transmettre c’est aussi éduquer (aider à développer des aptitudes, à s’inscrire dans une culture, à acquérir des usages). Dès lors, et parce que l’acte de transmettre participe de façon essentielle à la dynamique de construction du sujet, les sociétés contemporaines sont violemment confrontées aux « trous » générés par un travail de sape long et continu de la posture de l’adulte éducateur et de sa responsabilité. Les éruptions de violence, souvent commises par des individus fragilisés et abandonnés aux seuls discours des extrémismes, sont sans doute le symptôme d’un manque de figure d’autorité susceptible de produire l’étayage nécessaire au grandir ou se grandir. Reste alors à formuler les éléments de réponse pratiques à cette question : qu’est-ce que, au travers de l’acte de transmettre, l’adulte référent donne à saisir de lui-même qui permet à l’autre de se construire ? Et ce indépendamment du fait d’être d’accord ou non avec le contenu de la transmission…
" Se pencher sur la question du corps et de ses représentations, dans leur évolution au fil du temps et dans leurs composantes contemporaines, est la mission confiée aux auteurs de ce dossier, qui, chacun dans leur discipline et avec leur sensibilité, nous éclairent sur la place et le rôle attribué à ces corps, le sien propre et celui des autres, tels qu'ils s'inscrivent dans la relation, y compris dans la rencontre clinique."
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 70-75.
Mots clés : Écoute, Soin, Accueil de jour, Parole, Accueil
Qu’entend-on par « prendre soin » ? Comment élargir cette notion, lui faire prendre sens dans une pratique au sein d’un accueil de jour a priori non dévolu au soin ?
Nous verrons comment cette notion s’inscrit dans l’accueil quotidien de personnes aux prises avec une dure réalité sociale et psychique, laissant souvent peu de place à l’attention de soi. Il s’agira alors de donner une place à cette parole face à un trop fréquent « mais qui voudra m’entendre ? » et de mesurer les effets thérapeutiques de cette simple attention portée à l’autre, de ce simple accueil qui signifie déjà tant.
L'écoute des enfants en consultation, en thérapie ou en expertise depuis une quarantaine d'années m'étonne encore. Leurs capacités de questionnement me surprennent, en particulier leurs interrogations sur les trois rapports au réel : masculin/féminin, vérité/mensonge et vie/mort. Mes rencontres avec les enfants me font dire qu'ils ont soif de justice, de reconnaissance de leurs droits.
Depuis 1990 une consultation a été créée à Lyon par le barreau pour permettre à des enfants de venir poser des questions sur leurs droits. L'originalité de l'expérience lyonnaise réside dans la présence, près des avocats, d'un psychothérapeute ou psychanalyste d'enfants.
La maîtrise des questions et des réponses appartient aux avocats. Le rôle des psychothérapeutes n'est pas de médicaliser ou psychiatriser les entretiens, mais d'aider à mieux cerner l'attente des enfants, à interpréter parfois leur demande et leurs troubles. Cette pluridisciplinarité a été reconnue comme un véritable succès et s'est révélée efficace : apaisante pour les enfants et très formatrice pour les avocats. [présentation de l'éditeur]
Le constat de près de 25 années de recherche sur les SDF et les études récentes sur et avec les personnes Sans domicile fixe (SDF), nous interrogent sur la parole des SDF. Après avoir montré la dissonance entre les représentations et l'appréciation des situations, nous verrons que si la parole des SDF révèle un malaise chez les travailleurs du social, elle questionne surtout notre modèle d'insertion en éclairant les failles même de la politique sociale.
Paru dans la revue Le Sociographe (recherches en travail social), n° 48, décembre 2014, pp. 108-118.
Mots clés : ITEP, Conte, Atelier, Accueil, Parole
Deux professionnelles animant au sein d'un ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique) un atelier « conte » à vocation thérapeutique conversent sur les effets engendrés par cette activité.
Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 33, n° 4, pp. 315-336.
Mots clés : Thérapie de couple, Approche systémique, Approche clinique, Parole, Jeu
Un cas clinique - pour lequel le jeu de l'oie systémique a servi de trame d'exploration - illustre la méthodologie progressivement élaborée par l'auteur pour gagner en confort et en efficacité dans les thérapies de couple. Le travail du cadre est développé : analyse de la demande, définition de la relation et du contrat thérapeutique. D'autres points méthodologiques sont abordés : la focalisation initiale du travail sur la dimension couple, le mode de régulation de la parole, l'articulation du travail sur le couple et sur les individus qui le composent, et enfin, la question de l'arrêt de la thérapie. L'article se conclut sur une réflexion sur la fonction du couple et les effets fragilisants des attentes de réparation et sur l'impact thérapeutique du travail de « (re)-saisie » du sens du couple.