Cet article relate le processus d'élaboration d'un diagnostic de territoire réalisé par deux étudiants en stage au sein d'un centre communal d'action sociale, dans le cadre de leur intervention sociale d'intérêt collectif. Ce diagnostic d'une petite commune rurale d'à peine 2 300 habitants donnera lieu, après restitution, à une dynamique de développement social local prise en main par la population. Ce témoignage rend compte de la méthodologie utilisée tout en faisant apparaître les adaptations constantes qui ont eu lieu tout au long de la démarche.

Cet article met en avant l'expérience de développement social vécue par des étudiants en travail social, mobilisés en équipe projet interfilière, lors de leur seconde année de formation. Deux ans après, ils reprennent les éléments essentiels de leur stage en montrant comment la démarche participative les a rencontrés. Ils s'attachent à décrire la participation des choix, des outils et des postures dans une optique d'ethnographie. Leur implication dans cette écriture provient du souhait de transmettre une dynamique d'apprentissage valorisée par la formation à l'institut régional du travail social Languedoc-Roussillon, site de Perpignan.

Le Mouvement pour le développement social local accompagne depuis plus de trente ans des démarches de développement social local menées avec des habitants, des professionnels et des élus. A travers son histoire et par l'illustration de deux outils, la formation Action-recherche et les Ateliers de l'avenir, il met en lumière le processus de développement social local engagé sur Aurillac où se sont impliquées, entre autres, trois assistantes de service social. Ce mouvement invite à passer à l'acte pour co-construire sur les territoires un développement solidaire.

La co-construction est un concept à tonalité positive qui se développe et le travail social n'échappe pas à cette pratique présentée comme innovante. Pour autant, ce n'est pas qu'un simple élément de langage. Co-construire fait appel au préfixe "co", qui signifie "avec, ensemble" et au verbe "construire" au sens de "composer, d'élaborer un ensemble". Il est utile que les professionnels se saisissent de ce concept qui fait consensus. Cette volonté d'agir de la sorte préfigure aussi de nouveaux modèles de partage dans la société.

La vocation d'un concept est de rendre compte du réel, en le simplifiant. Celle de la prescription est d'organiser le travail réel au sein d'une organisation, en le standardisant. C'est à travers un dialogue entre concepts et pratiques d'intelligence collective que l'auteur visite les opportunités qu'ils offrent aux nouvelles organisations de travail. L'intelligence collective irrigue l'organisation apprenante en équilibrant la performance prescrite, souhaitée, avec la performance collective effective, celle issue du travail réel.

Salariée d'une caisse d'assurance retraite et santé au travail (CARSAT) depuis onze ans, j'ai eu l'opportunité de mettre en oeuvre différentes actions d'intervention sociale d'intérêt collectif (ISIC). Il s'agit essentiellement d'actions collectives et de travail social avec les groupes (TSG) auprès de différents publics : aidants de personnes atteintes de pathologies liées au vieillissement, personnes en situation de précarité, jeunes en insertion socio-professionnelle. L'une d'entre elles a été particulièrement fondatrice de ma pratique actuelle : un TSG auprès d'un petit groupe d'assurés sociaux en arrêt maladie depuis plus de 90 jours. L'objectif de cet article est de témoigner de cette expérience et de partager les questionnements qu'elle a suscités.

Dans cet article sont définies les deux dimensions, individuelle et collective, de la pratique professionnelle des travailleurs sociaux et présentées les réponses obtenues dans le recueil des expériences d'intervention sociale d'intérêt collectif (ISIC). Comment les travailleurs sociaux définissent ces deux méthodes complémentaires, ce que cette complémentarité entraîne du point de vue du public et des différents moyens utilisés , comment se produit le passage de l'une à l'autre, quels sont les modalités, moyens et connaissances mobilisés ; quelle est la part de la dimension individuelle dans l'intervention collective, quels sont les rôle et positionnement du travailleur social : telles sont les questions auxquelles s'intéresse cet article.

Dans notre étude, une des questions concernait d'une part les manières dont l'organisme employeur du travailleur social (TS) et les partenaires ont participé au déroulement de l'intervention sociale d'intérêt collectif (ISIC) et d'autre part, les stratégies mises en place par le TS pour conforter son action.
Cet article traite plus spécifiquement de la nature de l'implication des trois interlocuteurs différents que sont l'institution employeur, les partenaires extérieurs et les élus, ce qui nous a permis de repérer les stratégies des TS, leurs objectifs et leurs cibles.

L'ISIC est une démarche complexe qui se caractérise par la construction d'un processus porteur de mouvement et de changement. Pour "garder le cap", quelques repères peuvent servir de balisage pour mieux saisir la portée de cette intervention qui vise à favoriser l'ancrage social et citoyen de personnes fragilisées. Construits autour de temps forts dans sa mise en place, ils se traduisent en termes de dynamique personnelle, interne et externe pour mieux rendre compte du processus de changement amorcé.

L'intervention collective sous son intitulé ISIC recouvre une diversité d'approches qui risque de laisser supposer qu'il s'agit de pratiques différentes, juxtaposées, chacune légitimée par son cadre de référence (le groupe, la communauté, le territoire...). Pour aller au-delà de cette vision fragmentée, il faut revenir à ce qui fonde l'ISIC, à cet intérêt collectif construit de façon progressive, à partir d'une démarche centrée sur les personnes, leur participation active, la construction de leur pouvoir d'agir et dans une visée de changement. C'est dans cette perspective que nous proposons quelques repères pour aider à la mise en place de ce processus.