PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 121-148.
Mots clés : Santé, Sociologie, HISTOIRE, Recherche en sciences sociales, Objet de recherche, Analyse de contenu, Médecine, Discours, 1950-1985
Ce texte propose d'analyser les conditions d'apparition et de développement de la sociologie de la santé en France entre 1950 et 1985. Après un rapide rappel historique, l'étude s'attache aux mécanismes d'origines institutionnelle, scientifique et politique et à leurs interrelations, qui ont permis la constitution de ce domaine. Il s'appuie à la fois sur une expérience directe de recherche de plusieurs décennies et sur la relecture des travaux produits.
Ce qui caractérise le champ médical au moment où, en 1795, il émerge de la reconstruction des institutions médicales et scientifiques, c'est qu'il s'agit d'un champ d'emblée différencié en trois espaces construits autour d'institutions distinctes, et produisant de la médecine clinique, de la médecine sociale et des sciences dites accessoires (à la médecine). Conséquence d'un ensemble de déterminants scientifiques et sociaux étroitement solidaires et qui renvoient aux fonctions assignées à l'hôpital dans la production du savoir, la formation des médecins et la sélection par concours d'une élite, le champ médical est dominé par les médecins hospitaliers de l'espace clinique. Cette domination est un élément de préservation de l'autonomie du champ car l'espace de la médecine sociale et celui des sciences accessoires, constitués par recoupement avec d'autres champs, se développent en construisant des savoirs et des pratiques hybrides pas spécifiquement médicaux et donc maîtrisables par d'autres groupes professionnels. Mais c'est au travers du développement de ces deux espaces dominés que la médecine étend le registre de ses pratiques, peut se prévaloir d'un rôle actif dans la prévention des maladies, le recul de la mortalité et l'avancée des connaissances sur la vie, et accroît son autorité au sein de la société.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 22, pp. 125-132.
Mots clés : Rite, Rite de passage, Travail social, Service social, Assistant de service social, HISTOIRE, Mythe, Mémoire collective, ESPAGNE
L'acte de célébrer une date peut être considéré comme un rite de passage qui transforme un événement privé en une cérémonie publique. En travail social, les rites sont nécessaires pour permettre que cette profession, jeune d'à peine une centaine d'années, grandisse en s'adaptant aux nouvelles donnes. Les rites sont des actes qui représentent, sur une séquence de temps, le mythe fondateur du travail social. Le mythe a un côté clair et noble, fondateur, et un côté obscur et suspect, comme si toute origine transmettait quelque manque de légitimité et beaucoup de secrets. Nous révélerons ces deux aspects et nous rendrons un peu plus explicite le mythe fondateur du travail social.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 1, pp. 27-49.
Mots clés : Drogue, Trafic de drogue, Contrôle, HISTOIRE, Économie, Criminalité, Sanction pénale, Loi, Traité, Dépénalisation, Sociologie, PORTUGAL
On le sait, l'évolution des usages et des systèmes de contrôle des drogues est très différente d'un pays à l'autre. Les expériences actuelles de décriminalisation aussi. L'auteur, se basant sur ses données historiques et empiriques concernant ce qu'il appelle le laboratoire d'expérimentation portugais, soutient que la fin de la guerre à la drogue est arrivée. Peut-on, alors, réguler l'usage des drogues en dehors du droit pénal ? Oui, répondent les données de l'expérimentation portugaise. De plus, l'analyse présentée suggère que la décriminalisation n'a pas entraîné d'augmentation de problèmes soit de santé publique, soit de criminalité...