PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
De tout temps et dans tous les pays du monde, les sociétés ont eu à faire face à des événements potentiellement traumatiques : des guerres, des catastrophes naturelles et climatiques, des crises humanitaires, des actes de violences physiques et-ou sexuelles, etc. À cela s’ajoute l’émergence de phénomènes sociétaux contemporains, tels que la montée des actes terroristes et des mouvements migratoires forcés. Aujourd’hui, nous entendons beaucoup parler du « trauma » ; ce thème devenu d’actualité concentre nombre d’intérêts variés et d’enjeux divers (tant d’ordres psychologiques, sociologiques, médiatiques, politiques que juridiques).
Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 99-110.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Échec, Groupe thérapeutique, Thérapie, Psychiatre, Témoignage, Relation soignant-soigné
Ce texte reprend l’histoire contée par l’écrivain et psychothérapeute Irvin Yalom dans La méthode Shopenhauer (2005). Alors qu’il est atteint d’un cancer incurable, un célèbre psychiatre américain compulse ses dossiers, trente ans de carrière – a-t-il vraiment aidé ses patients ? –, et tombe sur un « échec de toute première catégorie » vécu il y a vingt-cinq ans avec un type froid, manipulateur, asocial, prédateur sexuel, beau mais antipathique, avec lequel il s’était investi à fond pendant trois ans sans pouvoir constater la moindre avancée. Ce patient avait brutalement interrompu la thérapie en expliquant qu’il n’en avait rien tiré. Il décide de le retrouver. Leur deuxième rencontre donne lieu à un véritable thriller. Le thérapeute est cette fois demandeur et le cynique patient compte bien en profiter : il veut devenir thérapeute sans autre motivation que de gagner sa vie...
Cet article tente d’approcher l’échec et le sentiment d’échec qui peuvent étreindre un praticien lorsqu’un processus thérapeutique bien engagé vient à s’interrompre brutalement et définitivement. À partir d’une métaphore permettant de souligner divers enjeux métapsychologiques à l’œuvre, l’auteur centre sa réflexion théorico-clinique sur la notion psychanalytique de tache aveugle illustrée à travers deux situations familiales. Elle conclut au risque réel d’échec et de sentiment avéré de ratage, à travers la motion organisatrice de la tache aveugle d’un cadre préformé, mais non contenant.
Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 17-30.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Échec, Thérapie, Psychanalyse, Institution, Analyse de la pratique, Supervision, Soin
Une revue de la littérature met en évidence que la question de l’échec est relativement marginalisée dans le champ de la clinique psychanalytique et plus encore dans celui de la clinique des interventions et supervisions institutionnelles. L’article se propose d’en ressaisir les raisons. Il propose l’hypothèse centrale selon laquelle l’échec constitue une forme princeps de négativité et, partant, se voit contre-investi, notamment en une période culturelle privilégiant la réussite et l’excellence. En appui sur différentes configurations cliniques issues d’interventions institutionnelles conduites dans des institutions soignantes, l’article montre que différentes modalités de négativité se logent dans ce qui est recouvert par le terme englobant d’« échec ». L’échec prenant ainsi, dans la clinique, les significations extrêmement différentes de symptôme, de moment transitionnel ou enfin de situation d’anéantissement.
Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 13-16.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Échec, Thérapie, Thérapie de couple, Relation soignant-soigné, Supervision
Le Dr Hefez est psychiatre, psychanalyste, responsable de l’unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière de Paris. Auteur de nombreux ouvrages, notamment La danse du couple (Hachette Littératures, 2002), Quand la famille s’emmêle (Hachette, 2004), Scènes de la vie conjugale (Fayard, 2010). [...] Judith Dupont est psychanalyste, fondatrice de la revue Le Coq-Héron. Elle a dirigé la publication en français des œuvres complètes de Sándor Ferenczi. Dernier ouvrage paru : Au fil du temps… Un itinéraire analytique, Campagne première, 2015.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 3, septembre 2017, pp. 247-254.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie, Formation, Supervision, Fin de la prise en charge, Rite, Entretien
L’auteur invite, par cet article, à penser la clôture des thérapies et des formations. À penser le « comment » clôturer. À ritualiser le dernier entretien ou le dernier jour de formation ou de supervision. Elle n’a, pour ambition, que de communiquer la nécessité de cette démarche. Car contrairement au premier entretien, à la première rencontre, il y a là une lacune à combler.
Les écrits de Pierre Delion concernent souvent les enfants psychotiques et leur traitement en institution. S’inspirant librement des pionniers de la thérapie institutionnelle (Tosquelle, Oury…) et des découvertes de Winnicott, Pierre Delion a popularisé la notion de fonction phorique du thérapeute qui pourrait être une des traductions possibles dans le soin du holding maternel winnicottien.
Frappé par l’utilisation fréquente en médecine d’enfants du mot « prise en charge », et partir de trois vignettes cliniques personnelles, j’ai tenté de montrer en quoi ce concept de fonction phorique pouvait être enrichissant dans la pratique quotidienne d’un pédiatre. Idéalement, celui-ci devrait pouvoir se ressourcer dans des lieux d’échange et de supervision regroupant divers professionnels de l’enfance.
Cet article retrace un processus de thérapie individuelle systémique au long cours qui, à partir du sentiment d’être dans une impasse ressenti par le thérapeute, a poussé celui-ci à proposer un changement de setting à l’homme en thérapie. Durant six mois, une équipe réfléchissante de quatre jeunes thérapeutes systémiciens a permis une nouvelle rencontre entre le patient et son thérapeute par l’utilisation notamment de métaphores ainsi que d’un travail de co-écriture d’une lettre adressée à un personnage significatif de l’histoire de cet homme. Le thérapeute autant que celui-là ont revisité ainsi des paysages oubliés où ils furent transportés : si la psychothérapie a désormais des effets apaisants dans le quotidien du patient, elle a fait resurgir chez le thérapeute une identité partiellement perdue, en relation avec ses propres loyautés familiales.
Face à la profusion des types de groupes thérapeutiques utilisés avec les adolescents, l'approche psychanalytique des groupes nécessite une réflexion sur le cadre-dispositif mis en place. Au-delà de la finalité thérapeutique, il est montré que les groupes sont un champ de recherche précieux.
La dépendance s'inscrit dans le processus adolescent en lien avec la réactivation pulsionnelle et les remaniements qu'elle impose. Le groupe psychothérapique est aussi l'espace où la dépendance se rejoue dans les transferts sur le cadre et le thérapeute. La régression qui questionne les limites du sujet résonne avec les premières expériences identificatoires. Cependant les processus groupaux viennent relancer la conflictualité pour accompagner la différenciation et la construction identitaire.
Ce travail propose d'étudier les variations de l'empathie dans un groupe de libre parole, tant chez les psychothérapeutes que chez les adolescents qui le composent. Celui-ci constitue un des espaces de soin d'une unité d'hospitalisation qui accueille des adolescents aux prises avec une crise psychique sévère. Des données ont été recueillies sur plusieurs mois de façon à offrir une nouvelle perspective des mouvements chaotiques du groupe et ont fait l'objet d'un travail de mise en récit.
Article de Annaïg Gilet, Maryline Quiniou, Myriam Tripon
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 129, janvier-mars 2016, pp. 99-107.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé mentale-Souffrance psychique, Hôpital psychiatrique, Enfant, Milieu urbain, Accompagnement, Thérapie, Sport
Cela a émergé au cours d’une prise en charge individuelle avec un jeune patient psychotique. Nous le recevions deux heures par semaines, deux heures autour d’une médiation centrée sur des activités manuelles. Il est rapidement apparu que ce dispositif ne fonctionnait pas, ce jeune passait son temps à courir autour du patio, monter et descendre inlassablement les escaliers, et il était difficile de contenir son agitation. Son discours était chaotique, il se sentait menacé. L’intérieur paraissait enfermant, angoissant. Les semaines se succédaient, et le même scénario se répétait sans cesse.