PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
À partir d’une enquête longitudinale qualitative, cet article porte sur la manière dont les normes et pratiques éducatives de parents diplômés de l’enseignement supérieur sont mises à l’épreuve avec la naissance de leur deuxième enfant. En se centrant plus particulièrement sur la norme de singularisation des enfants et sur celle de traitement égalitaire, nous montrons comment, concrètement, les parents accueillent leur cadet·te, lui réservent une place dans sa famille et sont conduits à « en rabattre » sur la réalisation pratique de leurs ambitions éducatives. Exigeante en termes d’implication parentale et de disponibilité, la mise en œuvre de ces normes repose fortement sur la mobilisation des mères, et contribue à renforcer l’inégale répartition du travail parental et domestique dans le couple à l’arrivée du deuxième enfant. À son tour, cette inégalité croissante rend plus difficile la concrétisation de ces normes éducatives.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 28, automne 2019, pp. 225-235.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Activité, Chômage, Économie, Emploi, Motivation, Travail, Valeur, Volonté
« En politique, ce qui est cru est plus important que ce qui est vrai », disait Talleyrand. Les politiques d’aujourd’hui se soumettent souvent aux croyances d’économistes orthodoxes ne proposant, face au chômage, que des solutions qui échouent depuis des décennies. En s’appuyant sur la théorie de Pierre-Noël Giraud dans L’homme inutile, l’article montre que la production de biens et de services concurrentiels ne correspond qu’à une part des emplois et qu’il convient de développer le « reste » et que des acteurs, appelés entreprenants, sont à l’œuvre pour ce faire. La question n’est alors plus de supprimer le chômage, mais d’éradiquer le sentiment d’inutilité que salariés et laissés-pour-compte de toute nature partagent.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 28, automne 2019, pp. 85-95.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Diplôme, Égalité des chances, Emploi, Imaginaire, Insertion professionnelle, Jeune, Parrainage, Précarité, Résilience, Foucault (Michel), Lacan (Jacques)
Cet article se penche sur les ambiguïtés d’un projet innovant qui soutient des actions de parrainage favorisant l’accès à l’emploi des jeunes diplômés de condition sociale modeste. D’un côté, ce projet a une portée émancipatrice, dans la mesure où il favorise des actions « réparatrices » qui s’inscrivent dans une perspective d’égalité des chances, dans le droit fil de la mythologie républicaine française. De l’autre, la visée adaptatrice et normalisatrice qui sous-tend ces actions vient réduire considérablement la portée émancipatrice du projet. Mais en quoi consistent ces actions de parrainage et les pratiques qui en découlent ? Les auteurs s’attachent à les décrire et à les analyser dans une perspective critique, à la lumière des travaux de Michel Foucault sur les « techniques de soi » et de ceux de Jacques Lacan sur l’Imaginaire.
Article de Vanessa Pinto, Tristan Poullaouec, Camille Trémeau
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2019, pp. 97-118.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Étudiant, Jeune, Aide financière, Parents, Classe sociale, Emploi, Insertion professionnelle, Valeur sociale, Famille monoparentale
En France, dans un contexte où l’obtention d’un diplôme est nécessaire pour accéder à un emploi qualifié et où les injonctions à l’entraide intergénérationnelle sont très fortes, les études font l’objet d’une mobilisation parentale importante, notamment sur le plan financier. À partir d’une enquête par entretiens auprès de 50 enquêtés – des étudiants et leurs parents ayant répondu à l’enquête nationale sur les ressources des jeunes –, l’article analyse comment se décline cette aide parentale selon les milieux sociaux, comment la participation de l’étudiant au financement de ses études est conçue et quels sens sont donnés aux études et à l’emploi étudiant. À travers quatre portraits de familles socialement diversifiées, il tente ainsi de replacer au sein de l’économie globale des rapports familiaux les études et les activités rémunérées des enfants et de les éclairer par la trajectoire de chacun des parents, leurs rapports au travail et les valeurs transmises à leurs enfants. Les familles adhèrent donc de manière très inégale en fonction de leurs trajectoires et de leurs ressources à la vision, promue par certains discours publics, du travail étudiant comme solution au financement des études et à l’insertion professionnelle des diplômés.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 65, mars 2019, pp. 35-43.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Parentalité, Institution, Relation famille-institution, Emploi, Crise, Adulte en difficulté, Pratique professionnelle
Le thème et la préoccupation de devoir accomplir « un travail » avec les « familles » est apparu en tant que préoccupation majeure des institutions sociales et éducatives, au cours des années 1980. Cette préoccupation exprime à la fois une difficulté de ces institutions de prendre en compte et de répondre aux évolutions de leurs publics de plus en plus frappés par la précarité d’une part. La tentation est alors grande de définir un « travail auprès des familles », uniquement depuis les préoccupations institutionnelles.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 49, 2019, pp. 85-95.
Mots clés : Travail-Emploi, Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Politique de l'emploi, Innovation sociale, Inclusion
Cette contribution explore la portée et les limites de la mise en œuvre du principe d’inclusion dans et par l’emploi. Elle envisage l’importance des configurations institutionnelles liées à ce principe à propos du dispositif récent Parcours Emploi Compétences (PEC). S’appuyant sur un corpus d’entretiens, la réflexion porte ensuite sur les enjeux de l’inclusion en termes d’innovations sociales dans le champ des politiques de lutte contre le chômage.
Article de Jean Philippe Bouilloud, Anne lise Ulmann, Bénédicte Vidaillet
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 27, printemps 2019, pp. 9-237.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Aliénation, Autonomie, Autorité, Catégorie socioprofessionnelle, Coopération, Définition, Économie, Économie sociale et solidaire, Emploi, Environnement socioprofessionnel, Évolution, Gestion, Immigré, Innovation, Marché du travail, Mondialisation, Motivation, Organisation, Organisation du travail, Participation, Pouvoir, Pratique professionnelle, Précarité, Relation, Représentation sociale, Socialisation, Sociologie, Sociologie du travail, Stratégie, Technologie numérique, Travail
Ce numéro s’intéresse aux formes émergentes d’organisations et de pratiques, qui renvoient à de nouveaux imaginaires politiques et économiques, et aux conséquences que ces transformations pourraient avoir pour le monde du travail. Quelles sont les définitions de ces organisations nouvelles et/ou alternatives? En quoi établissent-elles des ruptures ou des continuités avec des formes plus anciennes d’organisation et de travail ? Dans quelle mesure les nouveaux dispositifs techniques (numérique, logistique, etc.) font-ils évoluer les règles du jeu de l’emploi, du travail et des relations sociales ? Quelles sont les figures des « engagements », politiques, économiques, sociaux, de ces nouveaux acteurs du monde économique ? Quel sens ces acteurs de nouvelles formes de travail et d’organisations donnent-ils à leur action ? Face aux éventuelles conséquences négatives de ces engagements (échec, précarité…), quelles ressources mettent-ils en œuvre? Enfin, quelles conceptions du travail, du pouvoir, de l’argent, de la réussite, ces nouvelles formes du travail traduisent-elles, ou contribuent-elles à véhiculer ?
Paru dans la revue Vie sociale, n° 22, novembre 2018, pp. 79-84.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Milieu rural, Jeune, Projet éducatif, Intégration, Laïcité, Emploi
Le monde rural connaît toujours les mêmes difficultés structurelles qui limitent son développement : offres d’emploi et de formation rares, difficulté d’accès aux services et aux loisirs, mobilité géographique restreinte, manque de lieux de socialisation… Ces problèmes exposent ses habitants, et plus particulièrement les jeunes, à des situations de précarité ou d’isolement parfois alarmantes.
Pourtant, ces territoires disposent des forces vives adéquates pour subvenir à leurs besoins. Au MRJC, association d’éducation populaire en milieu rural, nous sommes convaincus que les jeunes ruraux ont la capacité d’impulser une nouvelle dynamique dans leur territoire, de structurer des propositions répondant de façon concrète et adaptée aux aspirations de leur bassin de vie et d’y assurer leur propre avenir.