Assistante de service social du travail depuis vingt ans, j’ai assisté à l’émergence d’un phénomène puis à son extension à l’ensemble des secteurs professionnels, catégories d’emplois et âges des travailleurs, particulièrement dans les métiers adressés à autrui. Forte de cette expérience, je tire la sonnette d’alarme sur la perte de sens et de repères que vivent les salariés, mais surtout, je prêche pour une intervention la plus précoce possible afin d’éviter une trop grande dégradation des situations.

Ce témoignage porte sur la schizophrénie des dispositifs publics et de leur utilisation au quotidien par les travailleurs sociaux de terrain auprès d’un public précaire. L’auteure tente de montrer que les politiques publiques peuvent être à l’origine d’une forme de désocialisation et de violence, et qu’il est nécessaire pour les travailleurs sociaux de s’adapter aux nouvelles normes qui incluent le tout-numérique excluant d’office les personnes vivant dans la rue. Des exemples de situations concrètes apportent un éclairage à cette position.

Les trois auteures (deux assistantes sociales et une bénéficiaire) rapportent leur expérience conjointe d’une intervention d’intérêt collectif au service social de la Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) Normandie auprès de sept femmes en situation de burn-out. Ce faisant, elles explorent la notion de fragilité appliquée à la sphère professionnelle, montrant que la souffrance au travail est une « pathologie des liens » et que le travail social de groupe permet d’en retisser avec soi et les autres.

La fille d’une personne âgée dépendante, vivant une situation de précarité professionnelle et financière, donne une leçon à l’assistante sociale. Elle l’impressionne par sa capacité à mobiliser ses ressources intérieures et familiales pour trouver une solution qui corresponde à ses choix de vie. La professionnelle reste avec le sentiment diffus qu’elle a quelque chose à comprendre de cette expérience de terrain. Elle a l’intuition qu’une des clés de compréhension se trouve dans l’attention portée à ses émotions. En quoi leur conscientisation a-t-elle favorisé l’amorce d’un accompagnement social « éthique », qui vise à renforcer l’estime de soi d’une personne accueillie et qui, par ricochet, assouplit les tensions existant entre injonctions institutionnelles et déontologie professionnelle ?

Le coronavirus a fragilisé la population, une situation encore accentuée chez les usagers déjà vulnérables. L’accompagnement social et l’accès aux droits sont mis en exergue à partir de deux exemples.

Fragilité et vulnérabilité : deux termes qui sont employés tous les jours en service social. Cependant, les utilisons-nous à bon escient dans notre quotidien professionnel ? Qu’en est-il de la fragilité et/ou de la vulnérabilité des professionnels eux-mêmes ? Le contexte actuel entraîne-t-il des fragilités, une vulnérabilité de nos pratiques, notamment sur les questions de télétravail ? C’est ce qui sera développé dans cet article à travers notre place d’assistantes de service social en polyvalence de secteur.

La place du service social dans une organisation sanitaire ne va pas de soi. Cette particularité est encore plus marquée de par son histoire au sein de l’établissement public de santé de Ville-Évrard. Ce dernier est dorénavant doté d’un service de coordination de l’action sociale, dont le rôle consiste à faire reconnaître la place et le rôle des assistants sociaux comme des membres à part entière des équipes de soins et des participants à l’élaboration des projets thérapeutiques. De nombreux facteurs organisationnels ou structurels peuvent contrarier cette finalité. Les auteurs analysent les moyens dont ils disposent en tant qu’encadrants pour donner du sens à l’intervention des assistants sociaux en psychiatrie ou en pédopsychiatrie.

Ce témoignage, rédigé en 2018 et à destination de la Fondation Abbé Pierre, a comme visée d’analyser trois projets territoriaux de mise en œuvre du logement d’abord qui concernent le département du Doubs, la ville de Montpellier et la métropole de Lyon. Cette analyse est menée à travers la description parallèle de situations réelles rencontrées sur le terrain afin de montrer les différences entre ce qui est écrit et pensé, et l’application de projet dans une réalité divergente.

La médiation artistique a toute sa place dans l’accompagnement social. Dans le cadre de l’intervention sociale d’intérêt collectif (ISIC), elle est une alternative aux injonctions administratives et procédurales qui ne tiennent compte que de la singularité des personnes accompagnées et de leur demande véritable. La médiation artistique répond pleinement aux aspirations qui ont amené le travailleur social à embrasser ce métier. Elle implique en effet toute l’humanitude qui recouvre les fondamentaux de la relation d’aide.

Le service social contemporain promeut le développement des individus dans des sociétés déshumanisantes. L’encadrement tente de convaincre les assistants sociaux d’adopter des finalités différentes. Les décisions stratégiques, prises à distance des réalités cliniques, amplifient cette distorsion. En milieu professionnel « manadgérisé », la posture du retrait-actif permet aux assistants sociaux de rester en accord avec eux-mêmes.