PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Le concept de psychose est en voie de démantèlement dans la psychiatrie actuelle, celle des DSM. Cet article retrace cette évolution notamment depuis les années 1970. Il réaffirme en même temps l’importance de ce concept de psychose pour la psychanalyse, en faisant le point sur son contenu d’aujourd’hui.
Article de Francis Drossart, Fleur Breil, Catherine Pagès, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 235, décembre 2018, pp. 17-163.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychanalyse, Psychanalyste, Théorie, Concept, Psychopathologie, Enfant, Nourrisson, Autisme, Contre-transfert, Transfert, Médecine, Approche clinique, Transmission, Klein (Mélanie), Bion (Wilfred Ruprecht), Steiner (John), Winnicott (Donald Woods), Balint (Michael), Metzer (Donald), Gammill (James), Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
L’objectif de ce numéro 235 est d’évoquer -sans prétention exhaustive-, les apports conséquents de plusieurs grands psychanalystes britanniques, pour l’ensemble du corpus clinique et théorique de la psychanalyse. Malgré une diffusion parfois sélective et plus tardive en France qu’en d’autres pays européens et d’Amérique du Sud-, ces apports nourrissent désormais la pratique, et témoignent de la richesse de leurs avancées et perspectives permettant une approche de plus en plus subtile de l’évolution intra et intersubjective de nos psychismes.
Il est d'usage au comité de rédaction du Coq Héron de consacrer périodiquement un numéro à la clinique, fidèle ainsi à l'idée-clé de la revue pour laquelle toutes pensées et expériences ayant comme horizon la psychanalyse, doivent pouvoir s'exprimer d'où qu'elles viennent et quelle que soit l'école à laquelle appartiennent ou se réfèrent leurs auteurs. Ce numéro accueille cette fois encore, des réflexions diverses témoignant de l'extrême diversité, de la créativité et de la richesse de la psychanalyse d'aujourd'hui et de ceux qui la font vivre, en matière de prise en charge des patients qu'ils rencontrent et à qui ils ont affaire. En outre, à l'heure où l'on constate une crise du livre et une désaffection de la lecture dans beaucoup de milieux, nous avons aussi voulu mettre l'accent, plus encore que de coutume, sur des ouvrages liés à la psychanalyse qui exposent des points de vue originaux sur les pratiques actuelles. Ce numéro se donne donc à lire comme une sorte d'arrêt sur images permettant de se faire une idée de la dynamique de la psychanalyse, toujours vivante, toujours en mouvement.
Paru dans la revue Dialogue, n° 220, juin 2018, pp. 73-86.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Psychanalyse, Relation enfant-mère, Parentalité, Séparation, Trouble du comportement, Dysharmonie évolutive, Relation familiale, Travail d'équipe, Thérapie de groupe, Cadre thérapeutique, Relation enfant-parents, Russie
L’article présente les principes d’organisation d’un programme thérapeutique dans son contexte culturel russe. Nous avons suivi l’évolution du cadre groupal mère-enfant vers la thérapie multifamiliale (TMF). L’émergence massive des phénomènes de groupe, illustrée par une séquence clinique, a conduit au changement de paradigme au profit de la psychanalyse multifamiliale groupale. Encadré par une équipe de psychologues, le dispositif TMF s’adresse aux enfants présentant troubles du comportement, dysharmonie ou bien retard du développement. La constellation équipe-familles, que l’auteur propose d’appeler un néo-groupe thérapeutique multifamilial (Granjon, 1987), favorise les remaniements des liens parents-enfants. L’apport du travail en équipe est précieux pour penser le groupe psychanalytique multifamilial.
Le cadre d’une psychanalyse d’enfant est essentiellement psychique. L’alliance thérapeutique, nouée au cours des entretiens préliminaires, est un des éléments de ce cadre, elle en constitue un point d’ancrage. Alliance thérapeutique avec les parents, mais aussi avec l’enfant. L’auteur, spécialiste de la psychanalyse de l’enfant, propose de l’alliance thérapeutique une définition précise et en illustre le processus et l’enjeu par un exemple clinique. Il est essentiel que l’enfant sente que ses symptômes ont un sens latent et qu’il existe quelqu’un qui peut l’aider à les déchiffrer et par là même l’aider à vaincre la souffrance psychique qu’ils expriment.
C’est autour de la souffrance psychotique d’un enfant traité pendant plusieurs années par le psychodrame psychanalytique individuel qu’une équipe, composée d’un meneur de jeu et de plusieurs acteurs cothérapeutes, s’est réunie pour penser l’intérêt majeur que constitue ce dispositif thérapeutique pour ce type de patients. En effet, ce dispositif paraît des plus approprié face à la massivité et la nature de l’angoisse, la destructivité et l’intensité de l’ensemble des mécanismes de défense propres au fonctionnement psychotique. Le psychodrame, en mobilisant plusieurs psychothérapeutes autour du même patient à des places différentes et avec des temps successifs au cours d’une même séance, permet une fragmentation des transferts massifs dans la séance et assure une possibilité unique d’élaboration commune d’un même patient par l’ensemble de l’équipe. Ce travail commun, à partir des réflexions et de l’élaboration des mouvements de contre-attitude et contre-transférentiels de chacun, permet que se tisse un véritable appareil à penser les pensées que le patient puisse introjecter et, ainsi, d’optimiser le processus thérapeutique. Cet article, par la voix donnée à chacun des intervenants de l’équipe, illustre cette hypothèse.
Article de Jonathan Sklar, Sophia Mappa, Pierre de Senarclens, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 233, juin 2018, pp. 9-133.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Santé mentale-Souffrance psychique, Psychanalyse, Politique, Traumatisme, Nationalisme, Individu, Changement social, Peur, Agressivité, Identité collective, Aliénation, Genre, Solidarité, Militantisme, Guerre, Évolution, Société
« Notre humanité, dont les faiblesses sont sources de dangers, est par ailleurs particulièrement douée pour la production scientifique et technique. Elle est capable d’inventer des instruments remarquablement efficaces mais elle n’a pas la maturité morale suffisante pour s’en servir correctement, ni pour le bien de tous, ni pour la préservation de la nature. » - Judith Dupont. Le numéro Psychanalyse, politique et société souhaite examiner dans quelle mesure la pensée psychanalytique peut apporter quelques lumières sur le fonctionnement politique et social des humains et le développement de celui-ci.
Dans un monde où le bruit est devenu une nuisance et une drogue, le silence apparaît autant comme un désir que comme une crainte. Il se décline d’ailleurs en de multiples versions, silence de vie et silence de mort, chez l’analysant et chez l’analyste, dans l’intériorité de la méditation et des initiations, dans les secrets de famille et les passés sous silence institutionnels… Polymorphe et polytopique, le silence laisse souvent entendre ce qui ne peut se dire ; il ouvre à la parole l’espace de l’écoute et offre à la musique la plénitude de son vide. C’est à explorer cette complexe et paradoxale multidimensionnalité du silence entre taire, se taire et faire taire que s’attachera ce numéro de Connexions.
Article de Eva Brabant, Daniel Sibony, Louise Grenier, et al.et al.
Paru dans la revue Le Coq-héron, n° 232, mars 2018, pp. 9-108.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Haine, Soi, Identification, Honte, Narcissisme, Culpabilité, Pulsion de mort, Trouble du comportement alimentaire, Estime de soi, Traumatisme, Prostitution, Judaïsme, Génocide, Mutilation sexuelle, Altérité, Freud (Sigmund), Roth (Philip), Jacobson (Howard), Lessing (Theodor)
La haine de soi, le retournement de la haine contre soi-même, n'a pas été élaborée en tant que concept par Freud, mais nous pouvons en retrouver les traces dans toute son œuvre, en particulier dans ses développements autour de la mélancolie, la névrose de contrainte, la constitution du surmoi et la pulsion de mort. Du côté de la psychosomatique, certaines maladies et en particulier les maladies auto-immunes, où le corps semble s'attaquer soi-même, peuvent nous interpeller comme l'expression possible d'une haine de soi. Dans la cure, la quête du changement psychique implique un conflit entre nouveau et ancien, et risque de devenir, dans certains cas, une tentative de se défaire complètement d'un "soi haï".
Theodor Lessing, contemporain de Freud, a écrit un livre célèbre sur la haine de soi juive, tout en précisant qu'il s'agissait d'un phénomène qui touchait tous les groupes humains. Dans ce sens, nous essayerons de répondre à des questions comme : une femme peut-elle être « machiste » ? Un Juif peut-il être antisémite ? Un homosexuel peut-il être homophobe ? Et ainsi de suite. S'agit-il dans tous les cas d'une haine de soi ou, malgré tout, d'une haine de l'autre ?
L’auteur s’appuie sur l’étude de cas d’un suivi en psychothérapie analytique médiatisée auprès d’une jeune adulte handicapée, atteinte d’un syndrome d’alcoolisation fœtale associé à des traumatismes infantiles graves. Qu’en est-il du devenir des traumatismes relationnels précoces qui ne concordent pas nécessairement avec le modèle classique de l’après-coup ? Effectivement, la logique de l’après-coup, celle qui permet, sous l’effet du refoulement, des remodelages d’expériences traumatiques en fantasmes est inopérante. En l’absence d’une mesure défensive tel que le refoulement, le trauma est soumis à la forclusion laissant place à des restes perceptifs hallucinés incompréhensibles. En proposant un dispositif associant création plastique ou graphique et verbalisation, il s’agit de permettre une autre forme de narrativité de l’expérience du sujet, de s’en imprégner du côté du thérapeute pour rendre possible un travail de figurabilité afin d’accéder à une compréhension du vécu traumatique du patient.