PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 1, mars 2017, pp. 57-89.
Mots clés : Justice-Délinquance, Contrôle, Sanction pénale, Liberté surveillée, Législation, Droit pénal, Sociologie, Grèce
L’adoption, par la Grèce, le 30 octobre 2013, de la loi sur la surveillance électronique des justiciables, relève d’un processus relativement court qui a commencé pendant l’été 2012. La Grèce se trouve aujourd’hui au début de la mise en œuvre de la surveillance électronique, ce qui offre l’opportunité d’observer une réforme « en train de se faire ». Pour pouvoir retracer cette histoire courte et en tirer des enseignements, deux sources empiriques sont privilégiées : des entretiens avec, pour l’essentiel, des membres du Comité mandaté pour esquisser le projet de la loi et l’analyse des débats parlementaires qui se sont tenus entre avril 2013 et le vote de la loi.
En dépit de leurs inestimables contributions dans la lutte contre les braqueurs, les Dambanga du Bénin sont en quête permanente de légitimité juridique et leur statut varie selon les segments de l’État. La présente étude interroge les stratégies quotidiennes développées par les Dambanga pour revendiquer leur reconnaissance légale dans le système sécuritaire au Bénin. Elle tente ainsi de dépasser les débats habituels relatifs aux relations entre le vigilantisme et l’État en intégrant les préoccupations liées aux stratégies des acteurs pour négocier leur reconnaissance officielle. Les résultats montrent que les acteurs étatiques adoptent des attitudes opportunistes consistant à accepter ou interdire ces groupes selon les circonstances.
Le quartier de Hyde Park à Chicago, fief d’une des plus importantes universités privées du pays, est le théâtre d’une situation inédite en matière de gestion de l’ordre public : les policiers privés du University of Chicago Police Department (UCPD) ont peu à peu supplanté leurs confrères du public suite à la signature de récents accords municipaux laissant aux policiers privés la possibilité de gérer activement le territoire à l’intérieur et à l’extérieur du campus. Le travail ethnographique exploratoire auprès des policiers du UCPD entrepris en 2013 et présenté dans cet article analyse les rapports entretenus par les agents du UCPD avec l’espace public et avec les populations sur le territoire, suite à l’extension de leur juridiction. Se pose la question de l’égalité de traitement des populations par les policiers, puisque ces derniers prennent en charge à la fois les membres de la communauté académique, majoritairement « blancs », et les non-affiliés à l’université, résidents du ghetto « afro-américain » alentour. Au fil des sessions d’observations participantes et des entretiens semi-directifs menés lors des patrouilles, on verra l’adaptation de pratiques policières dites « classiques » à la situation locale de Hyde Park, notamment à travers l’utilisation par les policiers à la fois d’un vocabulaire assorti de termes racialisés, mais aussi de jeux langagiers d’euphémisation et de substitution qui mobilisent les catégories locales et masquent la frontière « ethno-raciale ». Ce vocabulaire « écran » est utilisé pour distinguer les individus perçus comme des clients « légitimes » des utilisateurs « non légitimes » du service, et traduit toute la prégnance du racisme institutionnel invisibilisé sur le terrain.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 1, mars 2017, pp. 3-27.
Mots clés : Justice-Délinquance, Sociologie, Marginalité, Psychopathologie, Sociabilité, Relation, Classification, Évolution, Inadaptation sociale, Trouble de la personnalité, DSM-I, DSM-II, DSM-III, DSM-IV, DSM-V
L’article propose une réflexion critique et clinique sur la notion de « personnalité antisociale », largement usitée dans le domaine de la nosographie des troubles mentaux et des pratiques « psy- » au sein du système de justice pénale. Notre réflexion débutera par une généalogie du vocable dans différentes versions de la classification psychiatrique, depuis les années cinquante jusqu’aujourd’hui, et plus particulièrement celle faisant autorité du Manuel statistique et diagnostique des troubles mentaux (DSM). L’absence de raisonnement sociologique dans l’usage d’une notion impliquant pourtant la référence au « social » sera discutée ainsi que ses évolutions historiques. Ensuite, la démonstration de l’antithèse que cette notion constitue pour une perspective psychopathologique digne de ce nom – dynamique, compréhensive et phénoménologique – sera développée en six arguments majeurs et plurivoques, tantôt empiriques et cliniques, tantôt théoriques.
Paru dans la revue Le Journal de l'animation, n° 177, mars 2017, pp. 76-81.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Accueil collectif de mineurs, Accueil, Voyage, Administration, Autorité parentale, École, Intégrisme
AST, IST, OST... Pour lutter contre les départs à l'étranger de jeunes radicalisés, l'autorisation de sortie du territoire pour les mineurs voyageant sans leurs parents, supprimée 2013, est à nouveau obligatoire, sous une forme simplifiée, depuis le 15 janvier 2017. Cette autorisation s'articule avec les mesures d'opposition à la sortie du territoire (OST) ou d'interdiction de sortie du territoire (IST). Pour bien s'y retrouver, faisons le point sur l'ensemble de ces dispositifs.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 2998, 17 février 2017, pp. 24-27.
Mots clés : Justice-Délinquance, Détention, Insertion sociale, Service pénitentiaire d'insertion et de probation, Aménagement de peine, Placement extérieur
Malgré son intérêt, le placement extérieur, qui permet d’offrir un accompagnement global et personnalisé et de favoriser la réinsertion notamment des détenus les plus fragilisés, reste peu développé. Frilosité des magistrats, manque de financements, méconnaissance de la mesure freinent son essor pendant que les associations se retrouvent en proie à d’importantes difficultés financières.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 2998, 17 février 2017, pp. 5-6.
Mots clés : Justice-Délinquance, Détenu, Sortant de prison, Insertion sociale, Insertion professionnelle, Rapport, Inspections générales des services judiciaires (IGSJ), Inspections générales des affaires sociales (IGAS)
Au-delà de l’amélioration des conditions de détention – considérée comme un préalable indispensable –, l’IGAS, l’IGF et l’IGSJ préconisent d’intégrer l’objectif de réinsertion dans le fonctionnement même du système pénitentiaire et de revoir complètement la gouvernance de la politique menée en la matière.
Paru dans la revue Lien social, n° 1200, 2 au 15 février 2017, pp. 32-33.
Mots clés : Justice-Délinquance, Terrorisme, Quartier, Religion, Jeune, Islam, Groupe de parole, Radicalisation, Marseille
Anthropos-cultures associées a répondu en 2016 à un appel à projet sur la "lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes". L'action : faire émerger une parole, une analyse, des pistes de travail en échangeant avec les habitants des quartiers populaires. Clotylde O' Deyé qui l'a encadrée, explique sa démarche.
En Espagne, en 2004 la loi organique dite « des mesures de protection intégrale contre la violence de genre » (LOIVG) est votée. Cet article, basé sur une enquête qualitative dans l’espace judiciaire créé par cette loi, explore comment sa mise en œuvre, dans ses dimensions spectaculaires et dans ses dimensions les plus banales et ordinaires, contribue à la production d’un nouveau personnage sur la scène sociale espagnole, celui de la « femme-victime ». Cette recherche s’inscrit dans un cadre plus vaste, qui s’intéresse aux mouvements récents de transformation de l’espace social des victimes en Espagne. Un espace traversé aujourd’hui par un double mouvement : il inclut toujours plus de sujets, et il s’administre et se normalise toujours plus.