Au conseil gnéral de l'Aube, le référentiel "compétence des familles" fédère une trentaine d'acteurs de la protection de l'enfance. A l'usage des travailleurs sociaux et médico-sociaux, ce nouvel outil expérimental permettra d'associer étroitement les familles aux décisions d'aide éducative

Soucieuse de renforcer la dimension éducative de la protection de l'enfance en mettant l'accent sur la responsabilité départementale et en repositionnant l'intervention judicaire sur les situations les plus graves, la loi du 5 mars 2007 répondait aux attentes des acteurs de terrain. Pourtant aujourd'hui, sa mise en oeuvre suscite autant d'inquiétude que d'espoirs. Les départements sont confrontés à une inflation d'informations dites préoccupantes qu'ils ont le plus grand mal à traiter. Les travailleurs sociaux s'inquiètent d'un risque de stigmatisation de leurs interventions qualifiées de protection alors qu'elles n'ont souvent pour but que de soutenir. Le système national d'observation de l'évolution des besoins est déstabilisée au profit de projets ambitieux mais lointains.

Longtemps confondu avec l'adoption ou l'accueil familial, le parrainage de proximité a souffert d'un malentendu. Mais il a su prendre le tournant de la clarification et de la sécurisation en créant un comité national. Et connait une nouvelle impulsion depuis que la prévention tient un axe fort dans la protection de l'enfance

Malgré la tentative de réhabilitation de l'immigration résultant des travaux de la commission ATTALI, l'ambiance n'est pas, loin s'en faut, à la valorisation de l'accueil des étrangers en raison des coûts qu'il peut engendrer. Le secteur de la protection de l'enfance est également secoué par ces inquiétudes. Mais pas au point d'en oublier sa mission, même si l'absence de clarification des compétences entre l'état et les départements pollue ce domaine.

dans ce numéro, sont présentés les enseignements des deux dernières séquences de l'événement consacrées à la prise en charge des enfants et à l'impact de la loi du 5 mars 2007 sur la décentralisation : en attendant la publication des actes prévue pour février 2008 et d'une prochaine lettre de l'odas sur l'élaboration d'une feuille de parcours personnalisé des enfants pris en charge.

"je vous propose une approche critique de la transmission d'informations préoccupantes à la cellule départementale telle que prévue par la loi du 5 mars 2007 ?" au nom de l'association nationale des assistants de service social (anas), laurent puech, son président apporte une lecture critique et constructive de cette loi.

Quand elle a été votée, la loi du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance était perçue comme utile et nécessaire. Mais des doutes pèsent sur son avenir, avec des conseils généraux de plus en plus embouteillés par leurs nouvelles compétences, et un discours national plus axé sur le répressif que sur l'éducatif. Pourtant des acteurs locaux s'efforcent dès à présent de tenir compte des orientations nouvelles. C'est le cas du conseil général de l'Oise qui peut donc être considéré comme un champ d'expérimentation intéressant.

L'Observatoire départemental de l'enfance des Vosges (ODEV) dans sa dernière lettre dresse une analyse comparative des données sur l'enfance en danger, entre 2001 et 2005, portant uniquement sur les signalements effectués par l'ASE. Son étude confirme que l'isolement social génère souvent le risque de danger

ces derniers temps, le champ de la solidarité a été largement labouré par de nouveaux textes. de la prévention de la délinquance à la protection de l'enfance en passant par la réforme des tutelles, aucun secteur n'a été épargné. or la prolifération des textes épuise et peut même déplaire quand, au travers d'un texte se dissimule une contrainte nouvelle pour les collectivités locales. le jas survole donc ces dernières réformes avec le souci de rechercher le diable dans le détail

Le foyer familial l"OASIS", aux Andelys, gère depuis une trentaine d'années, une maison d'enfants de quarante places et un second établissement pouvant accueuillir une dizaine d'enfants, des petits et des fratries. Il se préoccupe depuis lontemps de la place des plus âgés. Sa responsabilité principalement axée sur les enfants, ne l'empêche pas de travailler intensément la question de l'avenir des plus âgés d'entre eux qui sont généralement fortement ébranlés quand arrive le temps de la majorité. Il faut alors agir souvent seul et dans un environnement de plus en plus hostile. La direction a mis en place un service d'accompagnement vers l'autonomie des jeunes majeurs.