PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 221, septembre 2018, pp. 37-48.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Famille, Identité, Rupture, Rejet, Adolescent, Famille recomposée, Religion, Idéologie, Transmission, Thérapie de couple
À l’adolescence, le mouvement de désaffiliation peut constituer un élément structurant de l’évolution subjective et la transformation identitaire qui s’ensuit une maturation vers l’âge adulte. Toutefois, dans beaucoup de ces cas de bascule identitaire, la désaffiliation se fait de manière abrupte, secrète, dans un refus total des valeurs des parents et des parents eux-mêmes. Les facteurs qui aboutissent à la désaffiliation familiale sont multiples : fragilité de la construction du moi, défaillances des structures sociales et du fonctionnement familial, primauté de valeurs de performance et de rapidité au détriment des liens. À partir d’une situation clinique de couple recomposé, l’auteur essaye d’analyser les effets des facteurs familiaux, incluant les diverses alliances inconscientes, qui contribuent à une transformation identitaire marquée chez un des enfants. Celle-ci, tournée vers la religion et l’idéologie, s'assoit sur une base de revalorisation narcissique et un chaos de la transmission.
La transition pour le jeune atteint de maladie chronique vient s’inscrire dans un processus adolescent et de renégociation des places intrafamiliales et modes d’alliances. À partir d’un cas clinique, les enjeux de la transition sont d’abord décrits dans leur inscription dans le processus de fin d’adolescence. Les dimensions relationnelles aussi bien avec l’équipe de soin qu’avec la famille sont ensuite abordées via les changements dans la place et le rôle de chacun et dans les difficultés rencontrées. Apparaît en conclusion l’importance de définir et d’articuler clairement les objectifs et enjeux de la transition dans une perspective centrée sur l’individu et son environnement soignant, psychosocial et affectif afin d’en apporter une modélisation conceptuelle et opérationnelle.
Dans un monde où le bruit est devenu une nuisance et une drogue, le silence apparaît autant comme un désir que comme une crainte. Il se décline d’ailleurs en de multiples versions, silence de vie et silence de mort, chez l’analysant et chez l’analyste, dans l’intériorité de la méditation et des initiations, dans les secrets de famille et les passés sous silence institutionnels… Polymorphe et polytopique, le silence laisse souvent entendre ce qui ne peut se dire ; il ouvre à la parole l’espace de l’écoute et offre à la musique la plénitude de son vide. C’est à explorer cette complexe et paradoxale multidimensionnalité du silence entre taire, se taire et faire taire que s’attachera ce numéro de Connexions.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 355, mars 2018, pp. 68-72.
Mots clés : Enfance-Famille, Famille, Rencontre, Adolescent, Crise
Les « Rencontres Familles » s’adressent aux adolescents et à leur famille lors d’un moment de crise, de tension, de crispation. Nous présentons ici leur cadre et leur fonctionnement, et examinons des situations cliniques permettant d’illustrer la pratique de ce dispositif de prévention spécialisée.
Paru dans la revue Dialogue, n° 217, septembre 2017, pp. 85-96.
Mots clés : Enfance-Famille, Addiction, Jeu vidéo, Famille, Adolescent, Culture
La dépendance aux jeux vidéo est un thème abordé en psychologie sous différents éclairages théoriques. La dimension anthropologique permet d’aborder cette problématique avec un regard complémentaire à la clinique de la dépendance à l’adolescence. Avec une approche qualitative, cet article traite de la manière dont, dans le contexte de la postmodernité et de la cyberculture, le vécu subjectif lié à l’abandon peut se muer en une quête de fusion avec l’objet et une tentative de séparation, parfois violente, via l’usage d’un support externe : le jeu vidéo en ligne. Les éléments cliniques recueillis valident l’hypothèse en lien avec les mécanismes sous-jacents amenant à cette dépendance. Ces résultats soulignent l’importance de l’articulation entre des données cliniques déjà connues et l’usage d’un support nouveau, lié à l’évolution des productions culturelles et des valeurs sociétales.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 2, juin 2017, pp. 203-224.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Relation familiale, Famille, Parents, Couple, Relation triangulaire, Conscience de soi, Conflit, Cognition, Émotion, Modèle
Cet article aborde, à l’aide de la notion de coparentage (McHale, 1995), la question des mécanismes de triangulation dans les familles adolescentes. Après avoir contextualisé les termes de notre problématique, nous exposons les résultats d’une recherche clinique effectuée auprès de trente-quatre triades père-mère-adolescent réparties en deux groupes en fonction de la présence/absence de troubles internalisés chez l’adolescent. Nos résultats montrent dans le groupe cible qu’un conflit coparental ouvert apparaît paradoxalement baisser le vécu de triangulation de l’adolescent, laissant entrevoir ainsi le caractère clandestin des mécanismes de triangulation, et l’importance des inférences cognitives des adolescents dans ces contextes.
D'’une observation faite en 2008 alors qu’il était éducateur en milieu ouvert, Olivier Chevrier a tiré cet article. Particulièrement intéressant du point de vue de la genèse des difficultés d’un adolescent, ce texte laisse entrevoir l’importance de la généalogie et de la question du secret de famille dans l’émergence de la délinquance ; au point où certains auteurs parlent du crime comme d’une « maladie de traces ».
Article de Julien Desautels, Mélanie Lapalme, Luc Touchette, Robert Pauzé
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 1, mars 2016, pp. 95-113.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Famille, Relation familiale, Modèle, Évaluation, Méthode, Outil, Adolescent, Conflit, Crise, FACES IV, Québec
Le FACES IV (Olson, Gorall et Tiesel, 2006) est un instrument de mesure du fonctionnement familial utilisé dans plusieurs milieux de recherche et de pratique au Québec. L’étude a pour but de valider la structure factorielle de la version française du FACES IV et d’examiner sa cohérence interne, sa fidélité test-retest et sa validité concomitante auprès de 123 familles (parents et/ou adolescents) de la population générale et 256 familles recevant des services d’intervention de crise. La structure factorielle de l’outil présente des indices d’ajustement adéquats auprès des parents et des adolescents. Il possède des propriétés psychométriques satisfaisantes et pourrait être utilisé tant auprès d’une population générale que clinique. Toutefois, les résultats invitent à la prudence dans l’utilisation de l’outil auprès des adolescents.
Nous nous proposons d’explorer les relations entre les représentations de l’attachement des adolescents adoptés et celles de leurs parents, particulièrement en ce qui concerne les différences entre pères et mères.
Si l’on considère désormais qu’inviter la fratrie constitue une ressource en thérapie familiale systémique, ce n’est pas pour autant que les thérapeutes l’incluent systématiquement dans les thérapies, même lorsque le patient identifié est un adolescent. Une recherche portant sur des adolescents consommateurs de cannabis ayant suivi une thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) au CHU Brugmann à Bruxelles a permis d’explorer la place de la fratrie dans le processus thérapeutique. A l’aide de questionnaires semi-directifs adressés aux adolescents, aux membres de la famille et à leurs thérapeutes, complétés par une passation du blason fraternel, les auteurs ont étudié la façon dont la fratrie d’adolescents, consommateurs de cannabis, avait été mobilisée dans la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) dont ils avaient bénéficié. Les résultats suggèrent que, même dans les cas où les thérapeutes n’ont pas rencontré les frères et sœurs, les fratries sont pointées comme ayant joué un rôle significatif dans le traitement, par les parents et les adolescents. Ceci nous invite à reconsidérer la façon dont nous impliquons la fratrie lorsqu’il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide aux adolescents en souffrance et à leur famille.