PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Pablo Votadoro, Aurélie Letranchant, Isabelle Nicolas
Paru dans la revue Perspectives psy, vol. 58, n° 2, avril-juin 2019, pp. 92-134.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Trouble du comportement alimentaire, Jouissance, Anorexie, Femme, Grossesse, Maternité, Changement, Corps, Homosexualité, Adolescent, Genre
Dossier composé de 5 articles :
- Jours sans fin, la jouissance anorexique
- Anorexie mentale, grossesse et maternité ? Le corps enfantant
- De l'expérience de la grossesse chez des femmes ayant souffert de troubles des conduites alimentaires : une étude qualitative
- Anorexie masculine à l'adolescence : intégration des variations de la bisexualité psychique
- De l'expérience de l'homosexualité dans une maladie a-sexuellement transmissible : à partir de la rencontre clinique avec des adolescentes souffrant de troubles alimentaires
Cet article décrit l’utilisation par une équipe de soins spécialisée dans la prise en charge des adolescentes souffrant d’anorexie mentale d’un repas familial thérapeutique. La scène de table propose constamment un récit animant les protagonistes partageant le repas. L’hypothèse de travail initiale est que, dans ce récit, cet espace et ce moment singulier, il y a une fécondité potentielle sur un plan clinique avec l’observation, la participation ou encore la reprise de ce temps particulièrement sensible lors d’une hospitalisation pour un épisode d’anorexie mentale. Prenant appui sur un cas clinique ainsi que sur plusieurs entretiens menés auprès d’infirmières ayant participé à ce programme, les auteurs discutent les apports d’ordre psychologique de cette pratique et les nouvelles postures soignantes qu’elle implique.
La médiation corporelle est une pratique innovante dans la prise en charge de l'anorexie mentale depuis une dizaine d'années. Ce soin corporel et relationnel est réalisé sur prescription médicale en individuel ou en groupe, une à deux fois par semaine et pendant six à dix-huit mois. La séance comprend différents temps d'accueil, de mise en mouvement et d'échanges. Cette approche constitue une piste thérapeutique intéressante qui devra être validée par des travaux de recherche.
L'anorexie mentale chez les jeunes patients prépubères s'inscrit souvent en lien avec des signes cliniques survenus dès le plus jeune âge. Si les thérapeutes proposent des prises en charges somatiques, diététiques ou médicamenteuses, l'approche psychothérapeutique offre, quant à elle, des espaces de parole aux enfants et aux familles.
Article de Claire Scodellaro, Jean Louis Pan Ké Shon, Stéphane Legleye
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-1, janvier-mars 2017, pp. 7-40.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Santé mentale-Souffrance psychique, Trouble du comportement alimentaire, Anorexie, Boulimie, Santé mentale, Âge, Sexe, Classe sociale, Fille, Corps, Enquête, Estime de soi, Stress, Genre
Les troubles de santé mentale questionnent implicitement et de façon singulière les tensions du monde social. L'anorexie mentale et la boulimie, deux troubles du comportement alimentaire, sont appréhendées ici comme des révélateurs de tensions sociales touchant particulièrement des jeunes filles, et plus souvent de classes moyennes ou aisées. Pourquoi ces trois caractéristiques structurantes de la position sociale - sexe féminin, milieu aisé et "jeune" âge - , interprétables en termes de rapports sociaux, sont-elles étroitement imbriquées dans ces syndromes ? Leur configuration dans les troubles du comportement alimentaire est atypique parmi les inégalités d'état de santé qui se manifestent habituellement au détriment des populations modestes et âgées. L'examen sociologique de ces troubles du comportement alimentaire montre que leurs soubassements ne reposent pas sur une conformation excessive aux normes et aux valeurs attendues des jeunes filles des classes aisées, mais davantage sur un "usage pathologique" des normes d'excellence, en réponse aux tensions plus souvent rencontrées à cet âge.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 37, n° 4, décembre 2016, pp. 327-344.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Santé mentale-Souffrance psychique, Anorexie, Adolescent, Thérapie familiale, Modèle, Méthode, Approche systémique, Individu, Fratrie, Père, Fille
Des liens privilégiés se sont tissés dès les années 1970 entre la thérapie familiale et les troubles du comportement alimentaire de l’adolescent. Les formes de thérapie familiale appliquées à ces troubles n’ont cessé d’évoluer, donnant naissance à des modèles très diversifiés, dont certains tendent à rétrécir la place accordée à la patiente (et à sa fratrie), voire à l’exclure du processus thérapeutique. De surcroît, les modalités thérapeutiques perçues comme aidantes par les patients (approches individuelles et thérapie familiale centrée sur les relations familiales) ne concordent pas avec les thérapies reconnues comme étant les plus efficaces (thérapie familiale conjointe et thérapie parentale centrées sur l’amélioration des symptômes), un décalage qui constitue une autre forme d’exclusion pour les patients. De manière synergique, ces deux types d’« exclusion » tendent à affaiblir l’efficacité de modèles de thérapie familiale, certes « probants » mais dont les taux de réussite restent modestes. Dans cet esprit, nous faisons plusieurs recommandations thérapeutiques qui redonnent pleinement sa place à la patiente et mobilisent ses ressources, dans le cadre d’un modèle de thérapie familiale souple, intégratif et modulaire. Des pistes de recherche sont également évoquées.