PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 236, juin 2022, pp. 123-139.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Jeune en difficulté, Incasable, Protection de l'enfance, Théâtre, Famille, Enfant placé, Thérapie, Thérapie de groupe, Sujet
Le terme « incasable » est récurrent dans le champ de la protection de l’enfance. Il désigne ces jeunes en rupture sociale, scolaire, éducative et souvent en absence de soin face auxquels les professionnels se sentent régulièrement démunis. À travers un dispositif thérapeutique théâtre, cet article a pour objectif d’interroger la prise en charge de jeunes dits « incasables » et d’améliorer les pratiques cliniques et éducatives. L’atelier théâtre rassemble six jeunes placés en foyer. L’accent est mis ici sur le suivi de l’un d’eux, un jeune dont la famille a demandé le placement. Les premières réflexions cliniques soulignent comment ce jeune participant à l’atelier thérapeutique théâtre parvient à s’ancrer dans le groupe et à y advenir comme sujet. La représentation des images parentales émerge au fur et à mesure qu’un récit se construit dans le jeu.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 17, 2022/2, pp. 229-255.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Parents, Soutien à la parentalité, École, Établissement scolaire, Précarité, Empowerment, Participation, Méthode de travail social, Partenariat
La participation parentale en contexte scolaire comporte un caractère polysémique. Les mécanismes institutionnalisés qui permettent aux parents de participer aux décisions de l’école impliquent des règles qui contribuent à normaliser les formes de participation parentale. À partir d’une étude de cas et d’une analyse de discours, nos résultats montrent que tant les parents engagés dans la gouvernance d’un établissement scolaire, ainsi que les acteurs scolaires, tiennent un discours de disqualification envers les parents des milieux défavorisés. Ces discours négatifs sur les familles des milieux défavorisés, concernant notamment leur déficit parental, soulèvent des enjeux au regard de la justice sociale et de la parité de participation.
Article de Louise Lemay, Elodie Marion, Laurence Tchuindibi, Normand Ricard
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 17, 2022/2, pp. 167-204.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Jeune en difficulté, Soutien à la parentalité, Méthode de travail social, Partenariat, Pluridisciplinarité, Empowerment, Participation, Relation équipe éducative-famille, Relation travailleur social-usager, Innovation
L’article expose les résultats d’une étude portant sur l’expérience de partenariat intersectoriel de quinze parents de jeunes aux besoins multiples et complexes. L’analyse rend compte de leur vécu lors de rencontres formelles réalisées dans le contexte des « Équipes d’intervention jeunesse », un mécanisme territorial de coordination novateur implanté au Québec pour résoudre les problèmes entourant les services offerts aux jeunes et à leur famille. Les conditions associées au sentiment de contrôle des parents et leur vision d’une relation de partenariat idéale sont aussi examinées. Les savoirs expérientiels des parents ouvrent sur des pistes fort prometteuses pour le renouvellement des pratiques collaboratives.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 17, 2022/2, pp. 142-166.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Élève, Trouble du comportement, Traumatisme, École, Jeune en difficulté, Partenariat, Pluridisciplinarité, Méthode de travail social, Innovation, Québec, Canada
Cet article présente un programme d’intervention développé pour répondre aux besoins complexes des élèves présentant des troubles émotionnels et comportementaux. Il s’appuie sur l’intégration d’une approche sensible aux traumas et structure les pratiques selon une organisation de services multi-paliers en intégrant des mécanismes de soutien aux intervenants appuyés par la recherche sur l’implantation de pratiques. Ce programme transforme graduellement les pratiques et influence la collaboration à l’intérieur du milieu scolaire, ainsi que les collaborations intersectorielles afin de rendre plus complète et efficiente l’offre de services à ces élèves vulnérables et ainsi, espérer un impact plus positif.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 17, 2022/2, pp. 114-141.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Incasable, Prévention spécialisée, Partenariat, Pluridisciplinarité, Méthode de travail social
« Dans quelle mesure la situation de carrefour de la prévention spécialisée pourrait-elle constituer une forme de réponse au phénomène dit d’“incasabilitéˮ des jeunes en difficultés multiples ? ». Par cet article, nous proposerons de considérer les situations d’« incasabilité » comme les « productions institutionnelles » d’un système de prise en charge de plus en plus complexe. Ceci, dans l’objectif d’interroger la pratique interstitielle, inter-institutionnelle, et inter-sectorielle de la prévention spécialisée – considérée dans ses richesses, fragilités et paradoxes _ comme esquisse de solution face à ces phénomènes dits d’« incasabilité ».
Article de Louise Lemay, Elodie Marion, Anne Marie Tougas, Emmanuelle Jasminet al.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 17, 2022/2, pp. 81-113.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune en difficulté, Prévention spécialisée, Méthode de travail social, Pluridisciplinarité, Innovation, Québec, Canada
Les partenariats intersectoriels en réponse aux besoins des jeunes en difficulté et de leur famille réunissent une diversité d’acteurs. Devant la complexité des situations rencontrées, les controverses sont incontournables. Parfois vues comme des obstacles, elles sont aussi porteuses d’innovations sociales. Cet article expose les résultats d’une étude menée auprès de 62 professionnels des secteurs de l'Éducation ou de la Santé et des Services sociaux œuvrant dans 9 régions du Québec. L’analyse révèle que le partenariat constitue un objet de controverses et identifie les sources des controverses identifiées. Sont également présentées quelques solutions implantées par les acteurs pour les résoudre.
Paru dans la revue Empan, n° 125, mars 2022, pp. 83-86.
Mots clés : Travail social : Métiers, Jeune en difficulté, Éducateur spécialisé, Témoignage, Maintien du lien, Mémoire, Émotion, Relation travailleur social-usager, Réfèrent
Quel est ce processus qui fait que des années après, dans des espaces éloignés apparaissent des jeunes/adultes qui viennent à la rencontre d’une ancienne éducatrice ? Vivacité des souvenirs, du lien noué alors, émotions partagées par-delà parfois leur « cabossage » de vie. Témoignage de l’incarnation de la relation, de l’investissement toujours vivant chez l’un et chez l’autre. Du pour de vrai de la relation.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 16, 2022-1, pp. 190-212.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Jeune, Jeune en difficulté, Quartier, Banlieue, Groupe d'appartenance, Ouvrier, Classe sociale, Sociologie, Sociologie urbaine, Institution, Organisation sociale, Ordre social, Changement social, Conflit, Histoire sociale, Approche historique
Il s’agit dans ce travail de réfléchir sur les continuités mais aussi les changements et les ruptures dans la nature des tensions entre les jeunes des classes populaires et les institutions dans un quartier de banlieue industrielle. La naissance des banlieues rouges, leur apogée puis leur décomposition ont eu des effets notables dans les rapports difficiles entretenus entre les habitants des quartiers populaires et les structures d’encadrement au XXe siècle. En effet, c’est tout d’abord les acteurs économiques comme l’usine avec qui les ouvriers sont confrontés en permanence. Puis, avec la désindustrialisation, c’est avec l’État que les générations post-ouvrières sont en conflit. Il est donc question de nous interroger sur le sens politique à donner au sujet de la nature de ses tensions.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 1, janvier 2022, pp. 47-64.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Enfant placé, Fin de la prise en charge, Majorité, Adolescent, Jeune en difficulté, Institution, Séparation, Autonomie, Psychothérapie institutionnelle, Snoezelen, Bruxelles
Pour les adolescents placés en institution, l’approche de la majorité à 18 ans devient parfois un mirage rêvé ou un fantasme cauchemardesque qui provoque un départ prématuré en forme de rupture. Si la séparation s’impose à l’arrivée de la majorité, pour qu’elle ne devienne pas rupture, elle doit déjà s’inscrire au départ, dès la prise de contact. En effet, grandir en autonomie n’implique pas de devenir un être indépendant solitaire mais plutôt de trouver sa place dans la danse relationnelle de l’interdépendance faite d’aller et retour. La thérapie institutionnelle qui nécessite une approche interdisciplinaire tente cette danse relationnelle dans le monde du sentir propre à l’ambiance du milieu humain (E. Dessoy) et à la modalité du contact (J. Schotte). Un atelier Snoezelen vient concrétiser cet effort de modélisation.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 4, décembre 2021, pp. 519-550.
Mots clés : Justice-Délinquance, Justice des mineurs, Justice, Délinquance juvénile, Délinquance, Droit pénal, Infraction, Inégalité, Jeune en difficulté
L’examen d’un corpus de 509 dossiers judiciaires, volet statistique d’une enquête ethnographique sur les parcours pénaux de jeunes poursuivi·e·s en France, permet de questionner l’articulation entre l’ancrage social de la pénalité et ses formes temporelles. La justice pénale des mineur·e·s présente ainsi deux niveaux de sélectivité sociale. Si elle concerne massivement des foyers populaires, seuls ceux en situation de désaffiliation sont surreprésentés au sein de la population pénale étudiée. La segmentation de l’appareil judiciaire redouble ensuite ce premier degré de sélectivité : les jeunes des ménages les plus intégrés à la société salariale font l’objet de médiations pénales plus légères, quand les plus précaires éprouvent les formes judiciaires les plus contraignantes.