PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 391-402.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Deuil, Enfant, Mort, Groupe de parole, Approche systémique, Thérapie familiale, Famille, Fratrie, Thérapie de groupe, Objet, Médiation, Accompagnement
Les objets flottants s’avèrent utiles dans de nombreuses circonstances de rencontre, spécialement lorsque les familles ont du mal à s’exprimer. Marie Jeanne Schon anime un groupe de familles ayant perdu un enfant, groupe fondé à l’initiative de parents il y a longtemps, et dans ce cadre elle a mis dans sa musette de thérapeute, un stock de boutons qui, attribués aux membres de la famille, deviennent une sculpture familiale par la magie du passage du réel au métaphorique. Lors des 11e Journées de Thérapie familiale elle présentait son outil. Aujourd’hui, elle en donne une application dans une famille éprouvée par la perte d’un enfant.
Partir du visuel et du sensoriel : couleur, objets métaphoriques, pour ouvrir sur une perspective émotionnelle offre une plus grande sécurité psychique. Alessandra Duc Marwood et Véronique Regamey utilisent depuis longtemps les mandalas des émotions dans le cadre de leur consultation des maltraitances intrafamiliales. Elles en donnent une belle illustration avec Marco : élaborer une représentation de ses émotions en couleur, visualiser l’ensemble au niveau métaphorique, et apporter alors des modifications à ce même niveau, lui permet de redescendre au niveau phénoménologique – le quotidien – et autorise une mise en sens de ses émotions.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 2, juin 2018, pp. 149-167.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Temps, Confiance, Relation soignant-soigné, Urgence, Psychose, Hôpital de jour
Quand la thérapie familiale est proposée dans des situations où les troubles psychotiques sont installés depuis longtemps, les thérapeutes sont confrontés au temps arrêté des familles. La famille invite les thérapeutes à participer à son homéostasie alors que l’institution demande à ces derniers de faire un travail « rapide » et « efficace ». Les auteurs de cet article tentent à montrer les bénéfices, dans leur unité de soins, de permettre à ces familles de prendre le temps de développer leurs compétences, et aux thérapeutes de s’affilier aux familles, conditions sans lesquelles la thérapie familiale, dans ce contexte, n’aurait aucun profit.
Dans un premier temps, nous allons essentiellement nous focaliser sur les apports des pionniers de la thérapie familiale, sur les plans mondial (G. Bateson) et européen (M. Selvini Palazzoli). La cohérence des différentes théories et leurs écueils ont permis d’évoluer d’une thérapie de la famille à une thérapie avec la famille, actrice de premier plan. Une situation clinique illustre la pertinence toujours actuelle de ces conceptions et leur complémentarité. Le deuxième temps de cet article se veut essentiellement pratique.
L’auteur relate une intervention thérapeutique auprès d’une famille endeuillée. Le thérapeute articule dans sa méthodologie la prise en compte de la blessure individuelle et la blessure du lien familial. Ce soutien s’étaye sur l’apport des théories de l’attachement et sur le concept de résilience.
Durant leur hospitalisation dans l’unité de soins « Mosaïque » de l’hôpital pédopsychiatrique La Petite Maison, les jeunes patients sont accompagnés par l’équipe de soins dans un travail de déconstruction/reconstruction des représentations qu’ils se font de leur histoire familiale et de leurs différents liens d’appartenance. Ce travail repose sur un certain nombre de postulats et de convictions de l’équipe de soins qui composent ce que l’on peut appeler l’« exposé raisonné » de celle-ci. Il n’est pas sans conséquence pour les fratries des patients et le réseau qui les prend en charge ! L’article présente les éléments principaux qui définissent et constituent cet exposé raisonné, les enjeux du travail sur les fratries des patients et leur(s) réseau(x) ainsi que les conditions à mettre en place pour activer la collaboration et le soutien de celui-ci. Deux exemples cliniques et des interviews des partenaires du réseau présents dans ces situations illustrent le propos.
Nous présentons un modèle de psychothérapie familiale systémique, centrée sur les stratégies de régulation émotionnelle. Notre hypothèse est qu’en axant notre travail sur la régulation des émotions des différents membres de la famille, nous aurons une meilleure compréhension des effets de cette régulation sur l’ensemble de la famille et la place de la régulation émotionnelle dans la chaîne circulaire des interactions intrafamiliales. Une recherche-action menée auprès de trente familles permet de dégager des premiers résultats sur les effets de l’agression verbale, la suppression expressive, le déni, la rumination et la réévaluation cognitive. Des patterns de régulation émotionnelle caractérisent les familles de la même façon que les patterns transactionnels décrits par la première systémique ou les croyances partagées décrites par la deuxième systémique. Nous pensons que la réflexion sur la régulation émotionnelle va dans le sens de l’essor d’une troisième systémique.
En présence de ses patients, le thérapeute pense, éprouve des émotions, des sensations ; il est traversé de souvenirs personnels, d’associations, de métaphores... De ce riche matériel, il ne leur restitue généralement que peu d’éléments relevant de la sphère affective – émotions, sensations, images – car très souvent, il privilégie plutôt les idées, les représentations, les hypothèses, à savoir du matériel issu de la sphère cognitive. De plus, ce qu’il leur communique provient plutôt de son soi professionnel que de son soi privé. Cette double censure a de bonnes raisons d’être car le thérapeute a un rôle professionnel à tenir à l’égard de ses patients. Mais n’est-ce pas là du gaspillage, voire de l’automutilation ? Bien élaborées et moyennant certaines mesures de précaution, les interventions comportant une utilisation plus large du soi du thérapeute sont parmi les plus mobilisatrices. Cet article propose des illustrations cliniques ainsi que des repères méthodologiques pour les construire.
J’ai été influencé à la fois par la psychanalyse et par les théories et approches systémiques. Je me suis souvent défini comme un « bâtard » issu de ces deux courants. Je me suis aussi beaucoup intéressé à l’éthologie, à l’anthropologie, aux modèles mathématiques de la morphogenèse et aux théories du changement liées à ces disciplines...
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 1, mars 2017, pp. 51-69.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Approche systémique, Métaphore, Langage, Mythe, Groupe d'appartenance, Média, Créativité, Outil
Troisième prix des jeunes auteurs - Les courants systémiques du constructionnisme social et du constructivisme ont considérablement enrichi le questionnement des places des langages en psychothérapie. Il s’avère primordial que thérapeutes et clients aillent au-delà du langage purement digital, par exemple par le truchement des objets flottants comme les sculptures et le conte systémique ou encore par le biais de la métaphore et des outils multiples qui en dérivent. En m’appuyant sur une vignette clinique, j’illustre plus particulièrement, à l’interstice des langages digital et analogique, la métaphore au cœur même du langage dans la psychothérapie familiale systémique vue comme un processus coconstruit de reconnaissance.