PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 230, décembre 2020, pp. 201-221.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Dessin, Famille, Séparation, Enfant placé, Mécanisme de défense, Traumatisme, Psychanalyse, Période de latence, Transfert, Contre-transfert
Cet article s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur les représentations de la séparation chez des enfants placés en Protection de l’enfance. Il s’intéresse ici spécifiquement au dessin de la famille de deux enfants d’âge de latence placés en foyer. L’article analyse chaque dessin en profondeur puis tente de dégager les éléments saillants communs aux enfants rencontrés, tout en les mettant en lien avec les mouvements transféro-contretransférentiels à l’œuvre dans ces rencontres-séparations. Ces dessins montrent de grandes difficultés de représentation, les personnes dessinées sont peu différenciées. Cette indistinction pourrait être mise en lien avec le concept de mentalisation qui aurait été mis à mal par les traumatismes vécus par ces enfants. Mais ce trouble de la mentalisation semble aussi fonctionner comme un mécanisme de défense contre les reviviscences traumatiques et des mouvements pulsionnels agressifs.
Paru dans la revue Dialogue, n° 228, 2e trimestre 2020, pp. 121-139.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Dessin, Enfant, Transmission, Traumatisme, Thérapie familiale, Exil, Rêve, Père, Psychanalyse, Jeu, Transfert
Dans une perspective psychanalytique familiale, l’article s’attache à montrer comment l’utilisation du dessin spontané de l’enfant en consultation familiale permet de saisir les articulations entre les espaces psychiques – subjectif et intersubjectif –, soutient le processus créatif et favorise l’élaboration du traumatisme psychique. Il précise les fondements théoriques et les règles techniques à respecter dans le maniement des médiateurs spontanés dont ce type de dessin fait partie, aux côtés du récit de rêve et du jeu, en consultation familiale. Une situation clinique d’une famille dont le père a vécu une trajectoire d’exil traumatique décrit comment cette façon d’aborder les dessins de ses enfants suscite le sien propre, ainsi qu’un récit de rêve et un jeu de mime. L’ensemble de la démarche soutient la narrativité familiale portant sur la trajectoire d’exil et ses traumas.
Paru dans la revue Dialogue, n° 227, mars 2020, pp. 75-89.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Thérapie de couple, Conjoint, Surdité, Corps, Langue, Identité, Groupe d'appartenance, Culture, Transfert, Contre-transfert, Métaphore, Psychologie clinique, Langue des signes, Sens
L’auteure présente une thérapie en couple de personnes sourdes. Les spécificités inhérentes à leur langue dont les modalités sont visuelles, où signifiant et signifié sont si proches, génèrent un sentiment d’appartenance groupale à une culture. Comment s’articule la problématique du couple avec les divers modes de communication à l’œuvre, les identités et identifications au sein de ce néo-groupe ? Les aspects transférentiels et contretransférentiels serviront de fil rouge dans le déroulement de cette thérapie particulière. Le recours à la métaphore constitue pour le thérapeute un point d’appui vers l’interfantasmatisation. Il contribue à créer une enveloppe, une pensée métaphorique, celle-ci permettant de surmonter les représentations inhibantes qui faisaient obstacle au travail d’élaboration.
Article de Muriel Katz Gilbert, Manon Bourguignon, Giuseppe Lo Piccolo
Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 91-111.
Mots clés : Enfance-Famille, Transmission, Inconscient, Filiation, Deuil, Médiation, Photographie, Génocide, Séparation, Traumatisme, Histoire familiale, Transfert, Généalogie, Famille
La déshumanisation à l’œuvre dans le projet génocidaire et l’héritage d’un tel événement traumatique entraîne une catastrophe de la transmission et de la filiation. S’ensuit une impasse des processus d’identification et de différenciation sur plusieurs générations. Dans cette contribution, on interroge la nature des obstacles entravant le processus de deuil, de séparation et l’investissement de la vie après une catastrophe sociale. Il s’agit pour cela de rendre compte du travail de subjectivation nécessaire à l’appropriation de sa propre histoire et de celle de sa propre famille de manière à pouvoir engager un processus de séparation/différenciation. À travers une étude de cas, l’article montre la pertinence d’une rencontre clinique « médiatisée » pour la compréhension et la perlaboration du vécu traumatique d’une famille survivante qui vit entre-soi. Nous discuterons, en particulier, l’apport de la photographie comme une première tentative de figuration des affects et de mise au travail des processus intermédiaires garants de leur symbolisation.
C’est au cours de sa pratique de l’écoute dans un service de téléphonie sociale dédié aux victimes de violences conjugales que la question du sentiment d’urgence est venue interroger l’auteur. Comment aider l’autre à penser et continuer soi-même à penser quand le sentiment d’urgence éprouvé par cet autre vient sidérer sa propre pensée ? En appui sur les mouvements transférentiels et contretransférentiels lors de cinq entretiens uniques, l’article montre que le sentiment d’urgence vécu comme menaçant l’équilibre interne du sujet viendrait rejouer, à la lumière de la théorie de la pensée de Bion, le « vécu catastrophique » : expérience émotionnelle de la première rencontre avec l’objet primaire que l’écoutante, telle une mère « apte à rêver », viendrait limiter et transformer en expérience de frustration tolérable nécessaire à l’émergence de la pensée.
Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 153-173.
Mots clés : Travail social : Métiers, Analyse de la pratique, ESAT, Mécanisme de défense, Posture professionnelle, Supervision, Peur, Moniteur d'atelier, Résistance, Transfert, Groupe
Les trois premières rencontres en analyse clinique de la pratique avec une équipe d’ESAT (établissement et service d’aide par le travail destiné à des travailleurs handicapés) ont confronté d’emblée l’auteur de l’article à des peurs, des mécanismes de défense et des résistances en provenance du groupe. À partir de l’analyse de ces séances, elle s’interroge sur ses propres ressentis, sur les effets du dispositif et de sa posture de superviseur quant au dépassement des sources de blocage et à l’implication de ces participants dans le travail proposé.
Paru dans la revue Dialogue, n° 225, septembre 2019, pp. 35-54.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Grossesse, Adolescent, Transfert, AEMO, Parentalité, ASE, Éducateur spécialisé, Filiation, Contre-transfert
Cet article interroge le sens du passage par la grossesse à l’adolescence dans le cadre d’un accompagnement éducatif de type AEMO intensive. À l’aide de la situation clinique d’une jeune fille à tendance antisociale sera mis au travail l’enjeu d’un dispositif en double portage afin de soutenir l’analyse du vécu contretransférentiel des éducateurs. Une discussion s’engagera autour de l’importance de mobiliser le réseau, de constituer un appareil psychique de suppléance, une fonction pare-excitante et pare-désinvestissante à même de contenir et soutenir l’évolution du sujet.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 133-150.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Supervision, Recherche-action, Réseau, Radicalisation, Transfert, Contre-transfert, Psychanalyse, Cadre thérapeutique
La notion de supervision est polysémique. C’est plus dans le rapport à la demande qu’elle se différencie de l’analyse des pratiques. À la suite d’expériences plurielles, l’auteur témoigne de sa pratique de superviseur en l’illustrant à partir d’une supervision individuelle d’une pratique institutionnelle et d’une supervision groupale d’un réseau concernant les problématiques de radicalisation islamiste. Le lien-supervision permet de déconstruire les enjeux transféro-conretransférentiels qui peuvent participer à parasiter le professionnel dans sa pratique clinique. Une approche originale de la supervision est envisagée avec la notion de supervision-action-recherche. Elle ouvre un champ intersubjectif créatif. L’auteur définit la notion de métagarance dans la supervision comme la protection d’une contenance suffisamment sécure pour contenir le travail de supervision.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 113-132.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Supervision, Analyse de la pratique, Approche historique, Transmission, Transfert, Conseil conjugal, Balint (Michael)
Le cadre de l’analyse de la pratique et de la supervision a été pensé par Michael Balint dans les années 1920. Si à l’origine les groupes Balint s’adressent aux médecins, ils se généralisent au cours du XXe siècle aux praticiens des univers médico-psychosociaux, éducatifs ou thérapeutiques. Il s’agit de partager sa clinique avec d’autres praticiens – en groupe ou seul face à un superviseur – qui éclairent de leurs commentaires bienveillants le praticien confronté à des situations parfois inextricables. Après un rappel historique de la création de tels groupes, l’auteur présente trois séances de supervision individuelle au cours desquelles une conseillère conjugale débutante apporte des situations cliniques dans le souci de cheminer vers une liberté d’écoute dégagée des représentations inconscientes qui peuvent l’entraver.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 77-94.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychanalyse, Inconscient, Supervision, Analyse de la pratique, Épistémologie, Fantasme, Groupe, Approche clinique, Transfert, Contre-transfert
Convoqué pour faire un travail 1) qui n’est pas psychanalytique 2) qui ne s’inscrit ni dans une psychanalyse, ni dans une psychothérapie 3) dont le prétexte professionnel porte essentiellement sur des faits, des événements 4) s’effectue en groupe et 5) dont le dispositif groupal est considéré comme déterminant, comment être et rester psychanalyste ?
Si « c’est la théorie qui décide de ce qu’on observe » (A. Einstein), la clinique des situations plurielles et plurisubjectives oblige le psychanalyste à penser son travail dans la perspective de « l’extension de la psychanalyse » et des conséquences d’une « métapsychologie de troisième type » (R. Kaës). Mais le travail sur le fantasme – objet essentiel du psychanalyste – requiert de changer d’épistémologie et de quitter le paradigme de la psychologie, fondée sur une relecture en amont du concept freudien d’Inconscient. Dans ces situations, que peut être un travail de psychanalyste groupal, qu’est-ce qui le légitime ?