Article de Marie Anne Beauduin, Paul Lodewick
Paru dans la revue Les Politiques sociales, n° 3 & 4, décembre 2019, pp. 88-99.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Presse, Travail social, Action sociale, Approche historique, Professionnalisation
Cet article se propose de faire l’histoire de la revue fondée en 1935. Cette histoire se décline en trois grandes étapes. La revue a d’abord servi de bulletin de liaison pour l’UCISS (Union catholique internationale de Service social) et véhiculait essentiellement la doctrine sociale de l’Eglise catholique de l’époque. Par la suite, les animateurs de la revue se sont détachés de l’UCISS et ont cherché progressivement à prendre distance par rapport à la matrice idéologique initiale. Ils ont exploré et renouvelé des thèmes qui correspondaient à l’air du temps de cette période post-68, mélange d’explorations et de critiques plus ou moins radicales du travail social. Enfin, au début des années nonante, la revue s’est défini une nouvelle ligne éditoriale, faite de multidisciplinarité et d’un rapprochement plus affirmé avec les milieux académiques tout en souhaitant conserver une assise avec le terrain de l’action sociale.
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Article de Marion Feldman
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 281-299.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Enfant, Exil, Séparation, Famille naturelle, DDASS, Approche historique, Traumatisme, Souffrance, Ile de la Réunion
Cette étude montre les traces des traumatismes chez des adultes nés sur l’Île de la Réunion entre 1957 et 1970, âgés aujourd’hui entre 45 et 60 ans, qui ont vécu un exil institué par la politique de Michel Debré entre 1963 et 1984 : la transplantation de 2 015 enfants de l’Île de la Réunion vers la Métropole. Cet exil s’est appuyé sur les institutions dont celle de la protection de l’enfance de l’époque : la DDASS (Direction départementale des affaires sociales et sanitaires). À partir d’entretiens de recherche, cet article montre que ces enfants réunionnais ont vécu un abus de filiation, via des « traumatismes cumulatifs », abus toujours actif aujourd’hui dans la mesure où l’État français n’a pas encore reconnu la souffrance de ces enfants, souffrance induite par une opération politique. Ces Réunionnais présentent un certain nombre de troubles psychiques liés à la désaffiliation brutale et à leur vécu abandonnique, souvent aggravés par des faits de maltraitance. Leur identité encore suspendue est difficile voire impossible à assumer, et ces difficultés se répercutent sur leur descendance.
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Article de Philippe Portier
Paru dans la revue Vie sociale, 21, août 2018, 35-44.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Approche historique, Laïcité, État, Communauté, Religion, Identité culturelle, France, 1988-2018
En ajout et pour compléter, Philippe Portier montre que les trente dernières années ont été confrontées à un changement décisif dans la pratique de la laïcité. En raison de la multiplication des revendications identitaires et de la transformation du religieux, le législateur a redéfini les espaces d’application de la règle de la neutralité. L’expression publique du religieux se trouve en quelque sorte placée sous le contrôle accentué de l’État.
Article de Valentine Zuber
Paru dans la revue Vie sociale, n° 21, août 2018, pp. 45-54.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Approche historique, État, Droits de l'homme, Liberté, Conscience, Croyance, Religion, Liberté d'expression, Laïcité
La laïcité, comme principe politique, a une histoire qui s’enracine dans celle des États nations qui se sont constitués au lendemain des guerres de Religion qui ont ensanglanté l’Europe des xvie et xviie siècles. Le processus de laïcisation, à la fois du point de vue politique et juridique, s’est déroulé sur plusieurs siècles, à des rythmes et selon des modalités très différents suivant les États considérés. Mais, pour tous les États libéraux qui ont une pratique démocratique et qui fondent leur droit sur le respect des droits humains énoncés universellement à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la pratique de la laïcité s’est muée en une garantie légale des droits individuels de tous les citoyens, en particulier en ce qui concerne les plus essentiels, comme les droits à la liberté de religion et de conviction, mais aussi à la liberté d’expression. En cela, la laïcité est un principe de gouvernement universel, applicable à l’ensemble de l’humanité sans restriction. Ses formes, en revanche, découlent toujours de l’histoire et des contextes sociaux et culturels hérités dans chacune de ces sociétés.