PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Anne Sophie Mpacko, Yoko Hamada, Takahiro Kunieda, et al.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 25, n° 1, janvier-avril 2024, pp. 79-89.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Maternité, Migration, Étranger, Pays d'origine, Relation enfant-mère, Interculturel, Japon
Le « migrant », « l’expatrié » et « le réfugié » représentent des vécus migratoires appartenant à des réalités allant du privilégié au vulnérable. L’exploration qualitative de l’expérience subjective de cet événement de vie, à travers le vécu de la maternité, nous montre l’impact de la migration sur le fonctionnement psychique. Comment cerner l’impact du vécu migratoire sans critiquer le jeu de catégorisation derrière la figure du migrant ? Cette recherche explore la maternité en situation de migration de mères françaises et de leurs nourrissons au Japon. Pendant deux mois, les mères se sont confiées, filmées en interaction avec leurs bébés, sur leur parcours migratoire. Les obstacles rencontrés en termes de différences culturelles ont pu contribuer à accentuer les vulnérabilités psychiques des processus de maternalité. D’autres recherches comparatives permettront de cerner le vécu migratoire en fonction des représentations collectives des sociétés d’accueil.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 25, n° 1, janvier-avril 2024, pp. 25-78.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Inconscient, Identité culturelle, Approche historique, Histoire familiale, Algérie, La Réunion
Dossier composé de 4 articles :
- L’inconscient au risque de l’histoire ? Histoire des profondeurs et métamorphoses de l’affectivité II
- À l’écoute des histoires en terre créole pour un soin aux enfants de la Creuse et de La Réunion
- Algérie : un silence en héritage, une enfance confisquée
- Psychologie raciale et médecine : la construction d’une « mentalité africaine » dans le contexte colonial français (XIXe-XXe siècles)
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 65-81.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Famille, Traumatisme, Filiation, Adolescent, Rupture, Enfant handicapé, Parentalité, Souffrance psychique, Socialisation, Projet individualisé, Handicap moteur, Culpabilité, Intergénérationnel, Relation enfant-parents
La famille ayant subi un traumatisme doit non seulement survivre, mais aussi se renouveler pour rester le cadre sécurisant dans lequel ses membres trouvent les impulsions nécessaires à leur double besoin d’appartenance et d’individuation. Comment ce double mouvement peut-il advenir et se maintenir dans les familles dans lesquelles le handicap d’un enfant vient faire traumatisme ? La question de la rupture temporelle et mythique que peut représenter le handicap sera abordée à travers l’exposé de la situation de Karine, rencontrée au sein d’une institution spécialisée qui accueille des enfants et des adolescents atteints d’une déficience motrice. À travers la description de ce cas clinique et des apports théoriques de l’épistémologie systémique, nous verrons comment penser les familles confrontées au handicap et le rôle de l’institution et des équipes pluridisciplinaires dans ces parcours atypiques.
Article de Nancy Couture, Kathy Boucher, Marie Anne Genest Roy
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 49-63.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Couple, Personne âgée, Vieillissement, Identité, Changement, Littérature, Sciences humaines et sociales, Concept, Art-thérapie
Les couples âgés font face à de nombreux défis liés aux changements provoqués par le vieillissement. Ces changements affectent notamment l’identité individuelle mais la littérature explore peu l’impact de ces changements sur l’identité du couple âgé. Or, les personnes âgées, et en particulier les couples qu’elles composent, sont moins propices à avoir recours à des services psychologiques professionnels. L’article explore le concept de l’identité conjugale des aînés dans la littérature ; il en ressort qu’un soutien de l’identité conjugale des couples vieillissants pourrait être une piste intéressante à explorer dans les interventions qui leur sont adressées.
Le travail de groupe est assez fréquent en addictologie. Les groupes d’entraide, en général portés par des associations regroupant des pairs, les groupes de parole pour les patients, les groupes de couples, de conjoints ou d’enfants de personnes aux prises avec l’addiction sont fréquents. Les groupes multifamiliaux sont plus rares. Nous avons voulu montrer à travers cet article quel pouvait être le potentiel thérapeutique de ce type de groupe et quelles étaient les conditions pour que ce potentiel se déploie. Appartenir et se différencier sont au cœur des fonctions d’une famille, le groupe thérapeutique multifamilial peut contribuer à activer ces processus.
Article de Hélène Dellucci, Isabelle Philippe, Michel Silvestre
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 13-30.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Prise en charge, Traumatisme, Corps, Approche systémique, Féminisme, Symptôme, Souffrance psychique, Famille
Notre réflexion cherche à montrer comment la systémique et la psychotraumatologie s’enrichissent mutuellement pour une meilleure prise en charge autant des individus que des systèmes dans lesquels ils évoluent. Nous relevons l’importance primordiale du corps, celle des liens et de l’attachement, la nécessité de contextualiser le trauma, en incluant tant des données sociétales, statistiques, anthropologiques de santé publique qu’une perspective féministe. Nous postulons qu’il faut en même temps penser circularité et linéarité. Nous montrons concrètement comment s’opère une prise en charge psychotraumatique dans une perspective systémique en en clarifiant le vocabulaire et les concepts. Nous nous inscrivons autant dans une optique de détection, de traitement que de prévention.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 64-4, octobre-décembre 2023, pp. 557-595.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Enfant de migrant, Salaire, Inégalité, Discrimination, Enquête, Sociologie, Statistiques
Les recherches sur la situation professionnelle des enfants d’immigré·es ont montré l’ampleur des inégalités ethnoraciales dans l’accès à l’emploi en France. Cependant, rares sont les travaux français qui portent spécifiquement sur les inégalités ethnoraciales de salaires et, lorsqu’ils le font, ils concluent généralement à la faiblesse ou à l’absence de telles inégalités. Fondée sur un échantillon plus important que celui des analyses antérieures (concaténation de quatorze années d’« Enquête emploi en continu » [« EEC »] de 2005 à 2018) et sur des choix méthodologiques différents (distinction des enfants d’un et deux parents immigrés et inclusion des caractéristiques résidentielles des individus), la présente étude remet en question le consensus dominant dans ce champ de recherche. Nous montrons que les inégalités ethnoraciales de salaires (mensuel et horaire) sont fortes, notamment au détriment des personnes originaires d’Afrique subsaharienne, des Outre-mer et du Maghreb. Elles sont plus marquées chez les hommes que chez les femmes, et parmi les enfants de deux parents immigrés que parmi ceux nés de couples mixtes.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 64-4, octobre-décembre 2023, pp. 691-723.
Mots clés : Justice-Délinquance, Care, Prison, Genre, Sécurité, Surveillant de prison, Nuit, Administration pénitentiaire, Ennui, Soin, Réinsertion sociale
L’un des enjeux principaux de la journée de travail du surveillant pénitentiaire consiste à déléguer le travail de réinsertion et de prise en charge de la vulnérabilité des personnes détenues à d’autres professionnels. La nuit, la prison se vide de ses différents intervenants et ce « sale boulot » s’impose aux seuls surveillants. Cette généralisation d’un « sale boulot » qui n’est plus délégable fait apparaitre une polarisation des attitudes de surveillance. La première, l’attitude statutaire, consiste à refuser le travail de réinsertion au profit d’une préservation de soi et de son sommeil. À l’opposé de ce désengagement professionnel, je distingue deux types de missionnariat. Le premier, le missionnariat sécuritaire, s’élabore contre l’idée d’une population pénale vulnérable et met en avant l’idée d’une dangerosité des personnes détenues qui profiteraient de la nuit pour s’épanouir dans l’illégalité. Le second, le missionnariat du soin, consiste à l’inverse à s’approprier le travail de réinsertion et de prise en charge de la vulnérabilité nocturne au profit d’un anoblissement moral de la mission professionnelle de surveillance. N’étant pas véritablement formés à la mission de réinsertion, les surveillants puisent dans des socialisations préalables pour parvenir à produire une réponse à la fragilité nocturne des personnes détenues et se situer préférentiellement dans l’une de ces trois attitudes. Je m’efforce d’analyser certaines des régularités observables entre passés sociaux des surveillants et attitudes de surveillance adoptées pendant la nuit.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 64-4, octobre-décembre 2023, pp. 625-657.
Mots clés : Enfance-Famille, Homosexualité, Mariage, Couple, Rite, Temps, Genre
Au cours du XXe siècle, le rituel matrimonial a profondément évolué, affectant sa saisonnalité. Dans un contexte d’affaiblissement institutionnel, le mariage est devenu, pour celles et ceux qui le choisissent, un rituel de personnalisation du couple, reposant sur de forts enjeux esthétiques. Mais depuis que les couples de même sexe ont obtenu la possibilité de se marier, en 2013, leurs choix suivent-ils la saisonnalité des mariages de couples de sexe différent ? Cet article explore l’atypisme dans leurs dates de mariage, montrant que celui-ci est en partie explicable par la place qu’occupent les usages juridiques du mariage pour ces couples. Il souligne également d’importantes différences genrées sur ce point, l’atypisme des couples de femmes renvoyant davantage à des choix saisonniers, tandis que celui des hommes concerne plus spécifiquement le jour de la semaine. Cela peut s’expliquer par les motivations juridiques des femmes, davantage centrées sur l’accès à l’adoption et à l’établissement de la filiation, donnant lieu à une répartition des cérémonies au fil de l’année en fonction de l’aboutissement de leurs projets parentaux.
À partir d’une enquête menée entre 2015 et 2017 auprès de familles issues de l’adoption internationale et de familles fondées par des couples mixtes, cet article s’intéresse aux enjeux de la prénomination des enfants. Dans ces deux types de familles racialement mixtes où les parents doivent négocier des appartenances et origines multiples, le choix du prénom revêt des enjeux symboliques particuliers. Ceux-ci se traduisent par des logiques et des stratégies d’inscription dans les différentes lignées familiales, mais aussi de définition identitaire, sur un plan national et sur un plan racialisé. À ce titre, cet article étudie une dimension encore peu explorée de la sociologie des prénoms mais aussi de la sociologie de la race en France, en prêtant attention à la dimension racialisée des logiques sociales de la prénomination.