PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article porte sur un domaine peu exploré : celui des liens entre conduites addictives (avec et sans produit) et chômage, explorés ici à travers l’analyse des trajectoires croisées de travail et de santé. Pour ce faire, une recherche qualitative a été menée en partenariat avec plusieurs institutions et associations accompagnant les chercheurs d’emploi. Privilégiant dans cet article les données recueillies lors d’entretiens individuels semi-directifs (108) avec des personnes privées d’emploi, nous explorons la diversité des usages plutôt que les troubles qui leur sont liés, le poids des épreuves et des contextes du travail et du chômage. L’analyse diachronique des processus conduisant à la consommation de substances psycho-actives (SPA) au travail, puis au chômage permet de différencier les fonctions des recours aux conduites addictives, d’identifier les modes d’entrée et de dégagement de ces conduites. La reconnaissance de l’expérience des usagers et de leurs stratégies pour réguler leur consommation ouvre à la fois vers une analyse systémique du contexte de travail et des conditions d’un authentique travail de santé au travail comme au chômage.
Article de Frédéric Décosse, Emmanuelle Hellio, Béatrice Mésini
Paru dans la revue Migrations société, vol. 34, n° 190, octobre-décembre 2022, pp. 15-127.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Travail-Emploi, Travail, Migration, Union européenne, Travailleur immigré, Législation, Droit du travail, Marché du travail, Conditions de travail, Contrôle, Inspection du travail, Industrie, Agriculture, France, Espagne, Pays Bas
Mis en place par la directive 96/71/CE il y a plus de 25 ans, le détachement a connu un essor exponentiel en France, comme dans l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE) : entre 2004 et 2018, le nombre de travailleurs détachés au sein de l’UE est passé de moins de 500 000 à près de 3 millions. Loin d’être un dispositif de libre circulation des travailleurs, le détachement s’affirme davantage comme un nouvel avatar de l’utilitarisme migratoire qui « multiplie » les frontières et renouvelle la segmentation du marché du travail européen. Ce dossier thématique de la revue Migrations Société consacré au travail détaché en Europe rassemble des cas d’étude qui analysent la réalité de ce phénomène dans divers pays et secteurs d’activité : la construction navale, l’industrie agroalimentaire et l’agriculture industrielle.
Article de Anne Braun, Violaine Carrère, Nathalie Ferré, et al.
Paru dans la revue Plein droit, n° 135, décembre 2022, pp. 3-59.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Immigration, Droit du travail, Droit d'asile, Illégalité, Syndicalisme, Inspection du travail, Accident du travail, Travail, Travail saisonnier, Travailleur immigré
Le droit du travail applicable aux étrangers est fondé sur une logique d’égalité et de non-discrimination ; le droit de l’immigration de travail est, quant à lui, dominé par une logique d’utilité. Bien évidemment, du droit à la réalité, il y a un fossé et le traitement réservé auxdits travailleurs étrangers met en évidence l’asymétrie qui caractérise la relation de travail. L’autorisation de travail relève, en effet, bien plus d’une prérogative accordée à l’employeur en vue de recourir à de la main-d’œuvre étrangère que d’un droit accordé au travailleur étranger. Encore faut-il que l’étranger puisse avoir accès au travail salarié ! Depuis plus de trente ans, les personnes en demande d’asile en sont privées et se retrouvent prises au piège d’un statut d’assisté.
L’évolution récente des formes de travail va aussi de pair avec de nouvelles formes d’exploitation par le travail, comme l’illustre la condition des livreurs sans papiers ubérisés. Surexploités sont aussi les travailleurs étrangers saisonniers, dont la situation confine bien souvent à la traite des êtres humains.
Travailleurs (partiellement) protégés sur le papier mais difficilement en pratique. Pour preuve, les obstacles à l’accès effectif au conseil de prud’hommes ou encore la nécessité d’un accompagnement social, administratif et juridique au cordeau pour espérer la reconnaissance d’un accident de travail d’un sans-papiers par la Caisse primaire d’assurance maladie. Et si l’emploi illégal est une priorité de l’inspection du travail, les victimes de ces infractions sont loin de pouvoir bénéficier réellement de ce statut de victime.
Sur les piquets de grèves, aux côtés des mobilisations des sans-papiers, la défense syndicale des travailleurs étrangers s’est considérablement structurée. Et si les avancées par la lutte restent fragiles au vu du durcissement général du cadre légal, ce numéro démontre que l’arme du droit n’est pas vaine !
Ce "Plein droit ouvrier" est une œuvre collective, réunissant une petite équipe constituée de membres du comité de rédaction de la revue du Gisti et de celui de la revue Droit ouvrier.
Article de Maud Navarre, Olivier Luminet, Laurence Serfaty, Jacques Grégoire
Paru dans la revue Sciences humaines, n° 352, novembre 2022, pp. 29-48.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Émotion, Jeune enfant, Travail, Vie politique, Affectivité
Haut les cœurs les émotifs ! Ceux qui sont parfois mis à l’écart pour leurs difficultés à réprimer leurs sentiments sont aujourd’hui observés avec intérêt par les sciences humaines et sociales. Et pour cause, depuis les années 1990, et plus encore de nos jours, les chercheurs (re)découvrent progressivement les charmes discrets des émotions : appuis incontestables de l’équilibre personnel, de l’éducation, de nos relations sociales, de notre santé mentale et physique… Si la rationalité fut un temps considérée comme le Graal des rapports humains, en particulier au 20e siècle, des voix s’élèvent aujourd’hui pour montrer tout l’intérêt d’un monde un peu plus sensible. À condition toutefois de ne pas se laisser submerger…
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 556-557, septembre-octobre 2022, pp. 167-175.
Mots clés : Travail social : Établissements, Éthique, Qualité de la vie, Travail, Sens, Établissement social et médicosocial, Relation professionnelle, Management, Bientraitance, Épidémie, Haute autorité de santé
Paru dans la revue Empan, n° 127, septembre 2022, pp. 104-112.
Mots clés : Travail-Emploi, Insertion par l'économique, Insertion professionnelle, Militantisme, Atelier et chantier d'insertion, Accompagnement social, Travail, Société
Dans les SIAE, tout est réuni pour que rien ne fonctionne. Comment faire tenir ensemble la considération humaine de notre approche et la production, redonner du sens à la dimension collective, apporter de l’altérité là où il y a de l’ego. C’est une construction militante qui doit donner du sens à nos pratiques, un combat du quotidien qu’il faut pouvoir choisir pour en accepter les blessures. Les métiers du social sont bien souvent impossibles ; il faut avoir la force de les tenter et de croire qu’un jour, l’humain prendra réellement place dans l’intérêt collectif.
Paru dans la revue Le Journal de l'animation, n° 231, septembre 2022, pp. 36-41.
Mots clés : Travail social : Métiers, Jeune, Travail, Accompagnement, Recrutement, Équipe, Intégration, Coopération, Compétence, Autonomie
Accompagner un jeune professionnel est une situation courante dans le monde du travail et en particulier dans l'animation. De fait, ce travail réside même au coeur de la fonction de direction. Explorons ce sujet...
Article de Claude Lemoine, Caroline Arnoux Nicolas, Eric Dose, Pascale Desrumauxet al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 399, juillet-août 2022, pp. 14-49.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail, Télétravail, Technologie numérique, Reconnaissance, Relation professionnelle, Vie privée, Santé mentale, Communication, Motivation, Implication personnelle
En 2020, le travail à distance s’est imposé massivement avec le confinement qui empêchait de se rendre au bureau. S’il existait déjà auparavant et prenait plusieurs formes – comme le travail mobile ou l’utilisation des communications numériques entre lieux éloignés – la nouveauté est venue de la nécessité de travailler chez soi et d’utiliser l’ordinateur, du moins pour les professions tertiaires qui ne demandaient pas d’être sur place ou en lien direct avec les gens.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 550-553, mars-juin 2022, pp. 65-80.
Mots clés : Travail social : Établissements, Qualité de la vie, Travail, Risque professionnel, Risques psychosociaux, Audit, Évaluation, Législation, Établissement social et médicosocial, Responsabilité, Sécurité, Prévention, Ressources humaines, Management
Risques professionnels, qualité de vie au travail, responsabilité sociétale... autant de sujets règlementaires d'actualité, sur lesquels il n'est plus possible de faire l'impasse. Toute structure, quelle qu'elle soit, se doit d'intégrer ces thématiques dans sa stratégie. Quid du secteur du médico-social ? Où en sommes-nous sur ces questions ? D'où venons-nous ? Sur quoi sommes-nous attendus ? Pourquoi réfléchir et évoluer sur ces sujets dans un secteur en pleine mutation avec des attentes très fortes ? Quelles sont les perspectives et options possibles pour faire évoluer les systèmes ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre dans notre article.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 550-553, mars-juin 2022, pp. 199-209.
Mots clés : Travail social : Établissements, Travail d'équipe, Management, Souffrance, Travail, Violence, Gestion, Risques psychosociaux, Chef de service éducatif
Après une brève présentation de l'association, cet article aborde le traitement des risques professionnels d'une manière préventive et corrective : gestion des risques à priori et à posteriori. Pour la première méthode, nous apercevrons qu'au travers de la promotion de la bientraitance les professionnels sont exposés à de la violence (risques) émanant des personnes accueillies. Cette violence pouvant entamer le psychisme des personnels et provoquer de l'usure professionnelle considérée dans les risques psychosociaux. Pour la seconde méthode, nous nous appuierons sur l'exemple d'une équipe d'un foyer d'hébergement où les professionnels présentent des signes évocateurs de souffrance au travail. Le chef de service de ce foyer traite les risques professionnels par l'intermédiaire d'actions incluses dans le management de son équipe. Enfin, cette étude nous montre que cette catégorie de risques est à prendre en compte dans le Document Unique d'Evaluation des Risques Professionnels (DUERP).