PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Martine Fournier, Maud Navarre, Frédéric Letourneux, et al.
Paru dans la revue Sciences humaines, n° 313, avril 2019, pp. 28-51.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Homme, Masculinité, Crise, Identité, Milieu urbain, Paternité, Égalité, Relation femme-homme, École
Comment définir l’homme du 21e siècle ? Assistons-nous à un « déclin de l’empire mâle » ? À « une crise de la masculinité », comme certains le soutiennent ? Ou plutôt à la fin d’un modèle unique ?
Il est bien difficile de prendre la mesure du phénomène tant les constats sont changeants et contradictoires. Un certain désinvestissement des garçons à l’école ne signifie pas que leurs carrières professionnelles en soient pénalisées. L’engagement spectaculaire de certains « nouveaux pères » n’augure pas toujours une diminution de la charge mentale des mères ou une transformation des rapports dans le couple. L’adhésion d’une partie des nouvelles générations d’hommes à l’égalité des sexes n’empêche pas l’apparition de certains groupes qui s’emploient à construire leur identité sur une « virilité hégémonique », voire sur la détestation du féminin…
Un brouillage est apparu. Les représentations du masculin ne sont plus claires ; elles peuvent aussi beaucoup varier selon les milieux sociaux et les différentes cultures....
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 272, mars 2019, pp. 66-73.
Mots clés : Travail social : Métiers, Accident du travail, Homme, Traumatisme, Soutien psychologique, Santé mentale, Masculinité, Québec
Cette recherche exploratoire de type qualitatif vise à apporter un éclairage sur le rôle du soutien social auprès des hommes présentant des problèmes de santé mentale suite à un accident de travail. Les résultats mettent en évidence que c’est à partir de leur expérience en tant qu’homme que se dessine le profil d’une lutte interne entre le besoin d’être soutenu après l’accident et la difficulté d’accepter le soutien sous toutes ses formes. Le fait d’être un homme, d’avoir des problèmes de santé mentale et de ne pas avoir de travail renforcent la résistance au soutien. Une analyse plus approfondie du rôle du soutien social chez les hommes présentant des séquelles sur la santé mentale est nécessaire dans le but d’élaborer des modèles d’intervention psychosociale adaptés prenant en compte l’influence de la masculinité dans le processus d’intervention.
Paru dans la revue Devenir, vol. 31, n° 4, 2019, pp. 339-359.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Homme, Procréation médicalement assistée, Relation soignant-soigné, Anxiété, État dépressif
L’objectif de cette étude était de déterminer l’existence d’un lien, chez les hommes en parcours d’assistance médicale à la procréation, entre la satisfaction de la relation aux soignants et le niveau d’anxiété et de dépression. Vingt-sept hommes, attribués à deux groupes distincts selon qu’ils étaient déjà pères ou non (« nonpères »), ont été rencontrés en entretien et ont ensuite complété trois questionnaires. La qualité de la relation aux soignants est négativement corrélée aux niveaux d’anxiété et de dépression. Les hommes « non-pères » ont un niveau d’anxiété et de dépression significativement plus élevé que les hommes « pères ». L’importance de la relation aux soignants pour les hommes, dans ce contexte médical, est discutée.
Les résultats présentés dans ce texte proviennent du projet Chez-soi (de type Housing First) qui s’est déroulé dans cinq villes canadiennes. L’auteur était co-chercheur principal à Montréal et responsable de l’analyse des entrevues narratives effectuées avec un échantillon de 469 participants (au début du projet, à 18 mois et à 48 mois, un an après la fin du projet comme tel). L’analyse des entrevues fait ressortir l’impact de la participation aux groupes expérimentaux du point de vue de membres de ces groupes, comparativement aux groupes témoins. Ressort de l’analyse, entre autres, l’importance de la dimension relationnelle du bien-être – le sentiment d’« exister » aux yeux des autres en tant que personne à part entière – tout autant que l’amélioration des conditions matérielles de vie. Cette expérience positive caractérise surtout les hommes adultes qui n’ont pas de besoins élevés sur le plan de la santé mentale. Pour les femmes – le tiers des participants –, la participation aux groupes expérimentaux est loin d’être aussi concluante, plusieurs se retrouvant dans la même situation de vulnérabilité à la violence et à l’abus de la part des hommes qu’elles ont connus tout au long de leur parcours de vie.
Article de Sébastien Laffage Cosnier, Christian Vivier, Julien Fuchs, et al.
Paru dans la revue Agora, n° 78, 2018, pp. 41-141.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Bande dessinée, Jeune, Sport, Corps, Femme, Représentation sociale, Homme, Masculinité, France, Japon
Les bandes dessinées proposent-elles des injonctions normatives du corps des jeunes filles et garçons ? Ont-elles été, selon les époques, les générations, les cultures…, un lieu de conservation des traditions ou, au contraire, un levier de changements et d’évolutions des mentalités ? Participant à son niveau à l’éducation de la jeunesse, dans quelle mesure la bande dessinée interroge-t-elle les valeurs assignées au sport ou les bienfaits supposés de l’activité physique ?
Fruit d’un appel à contribution, ce dossier de la revue Agora débats/jeunesses portant sur la BD explore ces questions à travers l’analyse d’ouvrages d’époques et d’auteurs très différents : de l’album illustré Le Pierrot sportif, au héros Thorgal, en passant par l’oeuvre de Jean-Jacques Servais ou de Jean Harambat ou bien encore les mangas japonais…
Nous décrirons les différences et les ressemblances du rapport aux addictions chez l’homme et chez la femme. À partir du réel du corps, nous poserons le constat d’une « injustice » somatique et physiologique des femmes, puis nous évoquerons les différences au niveau du genre (rôle des facteurs culturels et enjeux sociaux). En revanche, sur le plan psychique, le rapport au produit différerait peu. Les sujets disparaîtraient derrière des identifications sociales ou des identifications addictives inconscientes. Le travail thérapeutique consisterait même à sortir de ces identifications pour traiter du passage obligé du rapport de tout sujet au manque et à la différence anatomique des sexes.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 58-4, octobre-décembre 2017, pp. 545-576.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Couple, Alimentation, Femme, Homme, Santé, Analyse comparative, Recherche, Genre, Classe sociale, Vieillissement
La vie en couple est-elle bénéfique pour les hommes et pour les femmes, ou pour les hommes au détriment des femmes ? Comment un événement biographique comme la perte du conjoint s’insère-t-il dans le processus du vieillissement ? Nous abordons ces questions à travers une pratique quotidienne qui se déroule largement dans l’espace domestique tout en étant un bon indicateur d’un style de vie conforme aux recommandations de santé et aux goûts dominants : la consommation quotidienne de légumes. Nous utilisons la cohorte épidémiologique Gazel de l’Inserm dont les 20 625 enquêtés sont suivis depuis 1989. Les hommes voient leur consommation de légumes décroitre plus que les femmes quand ils connaissent une rupture d’union. Leur consommation est aussi plus sensible à la position sociale de leur conjointe. La consommation de légumes des femmes ne diminue qu’après la rupture d’une union avec un homme de situation socioprofessionnelle modeste. Nous concluons que, dans notre population d’étude vieillissante, la conjugalité bénéficie aux deux conjoints, mais plus aux hommes qu’aux femmes. Cet article propose un apport méthodologique sur le traitement des non-réponses dans des données de cohorte, et théorique en discutant la possibilité d’une intersection entre genre, classe et statut conjugal dans la sphère domestique.