PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Les jeunes « radicalisés » sont confrontés à des mouvements de questionnements internes et externes, comme grand nombre d’adolescents, sur leur filiation, leur identité. Leur engagement dans cet horizon guerrier s’inscrit autour de menaces psychiques inexorables face à des impensés dans leur histoire individuelle et collective. Appuyé par une méthodologie complémentariste, l’article analyse la situation de deux jeunes hommes confrontés à des reviviscences traumatiques de non-dits familiaux et la réactivation de mouvements internes et externes non maîtrisables. Malgré la tentative de maîtriser ces menaces, la radicalité semble renvoyer à une violence sociale et politique menaçante.
Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 121-138.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Couple, Adolescent, Sexualité, Filiation, Sexualité infantile, Thérapie familiale, Thérapie de couple, Psychanalyse
Les travaux sur la parentalité se sont beaucoup intéressés à la mère, ensuite au père et au couple parental. La question de la conjugalité et de ses impacts sur les enfants est venue plus tardivement à propos du bébé puis à propos de l’adolescent. La problématique adolescente réactive non seulement les conflits de dépendance, mais aussi les questions autour de la sexualité génitale. Tant pour le couple que pour l’adolescent, nous n’avons pas affaire à de simples répétitions de la sexualité infantile, mais également à l’impact de la façon dont elle se vit avec ses parts d’inconnu. Le bébé tout comme l’adolescent peuvent apparaître comme des étrangers aux yeux de leurs parents. Cet article tente de montrer les parallèles et les imbrications entre processus d’adolescence et processus de conjugalité.
Paru dans la revue Dialogue, n° 231, mars 2021, pp. 79-98.
Mots clés : Enfance-Famille, Parentalité, Stérilité, Filiation, Paternité, Couple, Procréation médicalement assistée, Relation enfant-parents, Parenté, Roman familial
Des couples ne peuvent pas avoir d’enfant à cause de la stérilité de l’homme. Dès lors, comment se négocie leur choix de recourir à une PMA plutôt qu’à l’adoption ? Y a-t-il des modalités particulières du passage du conjugal au parental lorsqu’un couple recourt à l’insémination artificielle avec donneur ? Comment se construit précocement le lien à l’enfant à venir aussi bien pour le père que pour la mère ? Ces questions font l’objet du présent article à partir de données cliniques tirées d’une recherche menée par une équipe de psychologues et de médecins dans un CECOS pendant deux ans. L’analyse des entretiens menés avec chaque membre de 24 couples hétérosexuels en attente d’IAD nous permet de montrer comment se nouent spécifiquement pour ces hommes et ces femmes devenant parents avec l’IAD les composantes instituée, narcissique, biologique et narrative de la filiation.
L’accès à la grand-parentalité engage des remaniements identitaires profonds du fait notamment de l’inscription dans une nouvelle forme de filiation et de la découverte d’un rôle social et familial inédit. L’ensemble de ces mouvements psychiques reconvoque des liens conscients et inconscients du sujet à lui-même, à ses enfants mais aussi à ses propres parents et grands-parents. Cet article propose d’exposer le cas de Catherine, rencontrée dans le cadre d’une recherche longitudinale auprès de patients migraineux, ceci à titre d’illustration du parcours individuel d’un sujet devenu grand-parent pendant la période de ladite recherche. L’épreuve projective Rorschach lui a été proposée à deux temps différents, au début de la prise en charge de sa symptomatologie migraineuse et huit mois plus tard. Entre temps, la symptomatologie s’est très nettement améliorée et les protocoles Rorschach ont révélé des remaniements psychiques denses sous-tendus par l’accès à la grand-parentalité.
Article de Muriel Katz Gilbert, Manon Bourguignon, Giuseppe Lo Piccolo
Paru dans la revue Dialogue, n° 226, décembre 2019, pp. 91-111.
Mots clés : Enfance-Famille, Transmission, Inconscient, Filiation, Deuil, Médiation, Photographie, Génocide, Séparation, Traumatisme, Histoire familiale, Transfert, Généalogie, Famille
La déshumanisation à l’œuvre dans le projet génocidaire et l’héritage d’un tel événement traumatique entraîne une catastrophe de la transmission et de la filiation. S’ensuit une impasse des processus d’identification et de différenciation sur plusieurs générations. Dans cette contribution, on interroge la nature des obstacles entravant le processus de deuil, de séparation et l’investissement de la vie après une catastrophe sociale. Il s’agit pour cela de rendre compte du travail de subjectivation nécessaire à l’appropriation de sa propre histoire et de celle de sa propre famille de manière à pouvoir engager un processus de séparation/différenciation. À travers une étude de cas, l’article montre la pertinence d’une rencontre clinique « médiatisée » pour la compréhension et la perlaboration du vécu traumatique d’une famille survivante qui vit entre-soi. Nous discuterons, en particulier, l’apport de la photographie comme une première tentative de figuration des affects et de mise au travail des processus intermédiaires garants de leur symbolisation.
Paru dans la revue Dialogue, n° 223, mars 2019, pp. 69-87.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Enfance-Famille, Maladie génétique, Couple, Diagnostic, Décision, Désir d'enfant, Conflit, Psychothérapie, Annonce de la maladie, Traumatisme, Filiation
Lorsque l’un des membres d’un couple est porteur du gène responsable de la maladie de Huntington, le couple se trouve devant différents choix procréatifs possibles : avoir recours à un diagnostic prénatal, à un diagnostic préimplantatoire, concevoir naturellement un enfant en prenant le risque de lui transmettre la maladie, opter par la décision radicale et douloureuse de ne pas avoir d’enfant. À travers des entretiens de couple est analysé dans cet article le devenir du désir d’enfant dans un tel contexte. L’imprévu du diagnostic de maladie génétique peut s’intriquer aux effets d’après-coup et se déployer selon deux configurations : la première où règnent la discontinuité, la passivation et la détresse et la seconde ou l’imprévisibilité peut accompagner un mouvement de transformation trophique pour le couple. Les positions subjectives de l’homme et de la femme peuvent se trouver insuffisamment conflictualisées lorsque l’un souhaite réaliser un projet d’enfant et l’autre refuse, craignant non seulement la transmission à l’enfant mais aussi les conséquences de la maladie sur son partenaire.
Article de Claude Alexandre Fournier, Muriel Katz Gilbert, Héloïse Luy
Paru dans la revue Dialogue, n° 223, mars 2019, pp. 89-108.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Enfance-Famille, Filiation, Légitimité, Transmission, Secret, Généalogie, Psychologie du développement, Entretien, Biographie, Paternité, Origine
La naissance d’un enfant « illégitime », hors du cadre d’une union maritale, pose la question du développement psychologique de l’enfant sans père connu et du secret qui entoure ce type de filiation, dont le poids et les effets son imprévisibles. Pour investiguer la filiation dite illégitime, un dispositif d’écoute et de recherche clinique qui s’appuie sur l’entretien biographique et la libre réalisation de l’arbre généalogique a été utilisé. Pour cet article, c’est l’interaction entre le secret pathogène et le pacte dénégatif lors du développement qui est analysée. Sont illustrés au travers d’une étude de cas les effets structurants ou déstructurants du pacte dénégatif sur l’appropriation subjectivante des liens de filiation et l’inscription généalogique du sujet barré, en l’occurrence par un désaveu de paternité.
Paru dans la revue Dialogue, n° 222, décembre 2018, pp. 27-39.
Mots clés : Enfance-Famille, Adolescent, Puberté, Famille, Technologie, Corps, Technologie numérique, Jeu vidéo, Complexe d'Œdipe, Père, Filiation, Robot
Cet article propose une réflexion autour de l'augmentation corporelle et du transhumanisme en analogie avec les enjeux des transformations pubertaires dans la famille, pour l'adolescent d'une part et pour ses parents. Cet article s'appuie sur la clinique de l'adolescent et de la famille et sur des hypothèses prospectives. Les changements hormonaux et corporels de l'adolescence, passage obligé de tout être humain, peuvent-ils préfigurer pour les parents les augmentations technologiques actuelles - et ce qu'on qualifie de transhumanisme ? La famille est-elle de fait d'ores et déjà armée (ou désarmée) psychiquement pour penser ces métamorphoses relevant initialement de la science-fiction ? Comment évolueraient les conflits inhérents à la famille, notamment le conflit œdipien, dans un monde transhumaniste ? C'est ce que cet article propose d'imaginer par une rêverie transhumaniste autour d'un père de la horde augmentée.
Article de Jean Pierre Durif Varembont, Ouriel Rosenblum
Paru dans la revue Dialogue, n° 219, mars 2018, pp. 91-110.
Mots clés : Enfance-Famille, Procréation médicalement assistée, Banque de sperme, Don d'ovule, Anonymat, Éthique, Filiation, Paternité, Maternité
Les textes rassemblés ici présentent des points de vue complémentaires sur les enjeux sociétaux et éthiques soulevés par les progrès des techniques biomédicales et les évolutions juridiques concernant l’AMP. La vitrification d’ovocytes permet de préserver la fertilité des femmes dans trois situations : face au traitement stérilisant de certaines maladies, pour le don d’ovocytes d’une femme à une autre et pour « convenance personnelle ». Jean-Philippe Wolf en précise l’intérêt et les limites. Geneviève Delaisi de Parseval fournit des hypothèses pour mieux comprendre les résistances à donner leurs gamètes de la part de sujets qui sont pourtant au clair avec le fait qu’il ne s’agit pas de transmettre une filiation mais seulement de donner son hérédité de manière anonyme. En appui sur plusieurs situations précises, Charlotte Dudkiewicz-Sibony témoigne comment les « psys » des CECOS fondent depuis quarante ans leur position en matière de gratuité et d’anonymat du don en s’appuyant sur l’écoute au quotidien des couples qui y sont accompagnés dans toute la complexité de leur demande et de leur désir. Les débats restent ouverts sur le maintien de l’anonymat du don, à propos des demandes de personnes transsexuelles et de l’accès à l’AMP des couples de même sexe.
L’insémination avec donneur met en jeu une dynamique familiale au-delà de celle du couple confronté à la stérilité de l’homme. Dans une perspective de recherche clinique compréhensive ont été recueillis, sous forme d’entretiens semi-directifs, les témoignages de chacun des membres de 24 couples en attente d’IAD dans un CECOS. L’objectif principal de cette recherche, conduite conjointement par des psychologues et des médecins, était de mettre en évidence le vécu psychique et le type de liens croisés entre l’homme et la femme dans chaque couple (donneur vs receveur). Les éléments significatifs de la dynamique familiale sont repérés à travers quelques grands thèmes apparus avec l’analyse de contenu des entretiens : la géométrie variable de la révélation à la famille de la démarche d’IAD, les destins du contrat narcissique au risque de la rupture de la descendance, la prévalence de la composante narcissique de la filiation. La variabilité même des situations rapportées montre bien que l’IAD n’est pas qu’un problème de couple, mais est aussi une affaire de famille.