PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 1, pp. 85-120.
Mots clés : Conflit, Sociologie, Organisation, Sociologie du travail, Intervention psychosociologique, Recherche, Interaction, Formation professionnelle, Enseignement à distance, Résistance, Salarié, Pouvoir, Relation professionnelle, Vie institutionnelle, HISTOIRE, Institution
A partir d'une recherche menée dans un organisme peu connu de la Sécurité sociale, l'Union des caisses nationales de Sécurité sociale, et consacrée à l'usage d'un outil informatique permettant à des stagiaires en formation professionnelle de travailler à distance, cet article montre que l'analyse des processus d'appropriation des technologies de communication par les agents doit tenir compte de l'histoire longue de l'institution. En effet, un ensemble de tensions liées aux origines politiques et juridiques de l'UCANSS et aux processus d'homogénéisation de l'architecture du régime général portés par l'Etat freine l'usage de cet outil mis en place dans une visée de décloisonnement. Loin de se tourner vers cette technologie transversale, les stagiaires privilégient avant tout des canaux hérités d'une période caractérisée par l'autonomie des organismes locaux.
Le travail en co-intervention, à deux ou à plusieurs, ne s'improvise pas. La santé d'une équipe ne réside pas dans l'absence de crises mais dans sa capacité de les vivre, d'identifier ses maladies et de voir comment les dépasser. Les tensions font partie de la vie institutionnelle, comme le conflit intérieur est inhérent à la condition humaine. Quel espace de parole pour s'interpeller entre professionnels, pour questionner les impasses dans lesquelles chacun peut se sentir coincé, comment continuer à collaborer au-delà des conflits ? Autant de questions qui nécessitent en toile de fond la confiance, toujours à remettre sur le métier pour créer un espace de négociation et permettre une élaboration commune au service de la clinique. Le concept de « différenciation du soi », élaboré par M. Bowen, sert notamment de fil de conducteur pour tenter de déjouer les pièges et favoriser un contexte dans lequel la parole de chacun se dégage des enjeux relationnels.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 30, n° 4, pp. 487-505.
Mots clés : Thérapie de couple, Émotion, Interaction, Entretien, Répétition, Conflit, THERAPIE BREVE, RELATION THERAPEUTIQUE
L'auteur a observé que des variations sub-cliniques de l'affect lors de l'entretien semblaient déclenchées par une interaction spécifique survenue peu de temps avant durant la séance. Cette interaction constitue une forme de répétition d'un thème relationnel conflictuel central sans cesse rejoué par le patient au cours de son existence. En outre, ce thème semble par ailleurs maintenu et amplifié par le conjoint. Un exemple clinique vient illustrer cette hypothèse. L'auteur examine ensuite si cette hypothèse est consistante avec ce que la littérature scientifique suggère au niveau des liens entre les divers registres de l'expérience psychique : émotion, perception, etc. Ces observations conduisent vers de nouvelles perspectives de recherche et de nouvelles méthodes d'intervention thérapeutiques.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 173-204.
Mots clés : Bande, Sociologie, HONNEUR, Image de soi, VIRILITE, Violence, Conflit, Valeur, Norme sociale, Jeune, Jeune en difficulté, Territoire, Quartier, RECONNAISSANCE
Depuis l'Ancien Régime, l'Etat s'est efforcé de désamorcer les guerres vicinales par le biais des régulations pénales. La justice s'est progressivement substituée aux violences communautaires et à l'arbitraire des systèmes vindicatifs. Le succès de l'Etat pénal est considérable sans être total, les affrontements entre bandes rendent visible la persistance d'une conflictualité vicinale et vindicative modeste, urbaine, restée hors du champ pénal. Une conflictualité inscrite dans la vie locale, enracinée dans l'informalité de l'interconnaissance, s'appuyant sur des valeurs telles que l'honneur, la virilité et nourrie par une intense quête de reconnaissance. Au delà des ressorts normatifs, cet article propose d'en étudier les modalités pratiques, à partir d'une recherche ethnographique menée au plus près des bandes dans deux cités de la région parisienne.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 33, n° 2, pp. 221-248.
Mots clés : Jeune en difficulté, Enfant de migrant, Politique de la ville, Stigmatisation, Violence, Idéologie, Sécurité, Insécurité, Quartier, Banlieue, Ghetto, Police, Contrôle social, Régulation sociale, Précarité, Territoire, Enquête, Sociologie, Discrimination, Racisme, Conflit, Bande, Statut social, Image de soi
Dans un contexte pusillanime à l'égard de la jeunesse populaire renforcé depuis les émeutes urbaines de l'automne 2005, nous avons souhaité dépasser les polémiques idéologiques (sécuritaires/anti-sécuritaires) sur les phénomènes d'insécurité et leur traitement en mettant en oeuvre un programme de recherche permettant de définir et comprendre l'expérience sociale des habitants des cités d'habitat social qui font peur, notamment des jeunes qui assument une « figure d'agresseur » et entretiennent des interactions frictionnelles avec les acteurs institués et émergents d'encadrement des classes populaires. Ce texte expose ainsi des données extraites d'une recherche portant sur les rapports paroxystiques entre des acteurs publics et para-publics de la régulation sociale et des jeunes incarnant des « figures de désordre » dans les quartiers populaires. Plus précisément, cet article décrit d'une part, les nouvelles épreuves de domination sur des jeunes d'une cité (la Cité des enfants perdus) en voie de ghettoïsation (importante précarisation des habitants, territoire fortement ethnicisé faisant l'objet d'une politique socio-urbaine minée par des conflits politico-institutionnels, forte visibilité d'une jeunesse désouvrée et stigmatisée, etc.) et d'autre part, les réactions et stratégies développées par ces jeunes pour sortir d'un processus de « réification réciproque ».
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 20, pp. 37-50.
Mots clés : Banlieue, Jeune, Relation, Jeune en difficulté, Sociologie, Conflit, Passage à l'acte, Discours, Concept, Échange, Négociation, Bande, Coopération internationale, ACTION
Ce que peut dire la sociologie pragmatiste à la transaction sociale : de l'approche morale au concept de « régimes d'action ». Le conflit est l'enjeu central de la transaction sociale. Le terme de coopération conflictuelle qui caractérise son approche comporte selon nous certaines limites, liées notamment à la diversité des situations qu'il est censé traiter ou à la notion de compromis. Le concept de régime d'action emprunté à la sociologie pragmatiste, peut nous permettre nous semble-t-il de les dépasser. C'est ce que nous tentons de montrer ici de deux manières. Premièrement, par la mise en parallèle des différentes notions utilisées par les deux courants de recherche et plus particulièrement en confrontant les logiques d'action de la sociologie transactionnelle et les régimes d'action de la sociologie pragmatiste. Deuxièmement, par l'exploration de ce dernier concept à partir d'un terrain réputé pour sa conflictualité : les rassemblements de jeunes. Une manière aussi de comprendre la nature de leur potentiel critique.