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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 11 à 20 sur un total de 363

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Les viticulteurs bourguignons et le respect de l'environnement : réseaux de dialogues professionnels et dynamiques de changement

Article de Claude COMPAGNONE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 319-357.

Mots clés : Agriculture, Environnement, Changement, Pratique professionnelle, Réseau, Coopération

Cet article s'intéresse à la dynamique de changements de pratiques des viticulteurs de deux communes viticoles bourguignonnes. Il montre que ces changements sont conditionnés par la structure du réseau de dialogues professionnels communal dans lequel ces viticulteurs sont insérés. Les deux réseaux étudiés sont du type « noyau-périphérie » et obtiennent des scores équivalents de changements de pratiques, bien que certains types de pratiques soient préférentiellement mis en ouvre dans l'une ou l'autre commune. L'article s'attache à montrer, pas à pas, comment jouent, dans le processus d'adoption de nouvelles pratiques agricoles, l'environnement socio-économique dans lequel les réseaux sont intégrés, les formes de capital (économique, social et culturel) dont les viticulteurs sont dotés et la position que ces derniers occupent au sein de leur réseau. Si les différents registres explicatifs des changements relevés dessinent un portrait assez complet des éléments qui interviennent dans le processus de changement, la dimension relationnelle apparaît prépondérante. Le noyau des réseaux, en particulier, se révèle être un lieu de défense identitaire et de connexion de connaissances et de ressources socialement distribuées.

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Ségrégation et incorporation des immigrés en France

Article de Jean Louis PAN KE SHONG, Grégory VERDUGO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 245-283.

Mots clés : Immigré, Intégration, Pays d'origine, Quartier, Représentation sociale, Habitat, Évolution, Ghetto

En multipliant les approches méthodologiques, cet article brosse le paysage ségrégatif des immigrés en France de 1968 à 2007, grâce à l'utilisation inédite des données de six recensements. De 1968 à 2007, l'intensité de la ségrégation française a baissé au niveau de chaque origine nationale de migrants, mais a progressé pour les immigrés pris ensemble. La baisse par origine nationale vient des effets conjoints de la rétraction des quartiers très ségrégués et des quartiers d'entre-soi de natifs. Quant à la hausse de la ségrégation des immigrés pris ensemble, elle trouve sa source dans la recomposition de l'immigration - d'européenne à non européenne - au cours de ces quarante ans. L'étude montre aussi l'absence de quartiers peuplés d'une unique origine nationale. Enfin, la focalisation sur les « quartiers dont on parle » masque l'incorporation résidentielle de la très grande majorité des migrants, même non européens, contrariant ainsi les fréquentes représentations d'une immigration ghettoïsée.

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Le renouveau religieux des immigrés et de leurs descendants en France

Article de Hugues LAGRANGE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 201-244.

Mots clés : Religion, Islam, Immigration, Enquête, Âge, Pays d'origine, Analyse comparative, Union européenne, Précarité, Quartier, Socialisation, Identité culturelle

Dans les groupes originaires du Maghreb, du Sahel, et à un moindre degré de Turquie, les pratiques religieuses et la religiosité vont à rebours de la tendance qui prévaut en Europe : elles sont plus masculines et augmentent chez les plus jeunes. En s'appuyant sur les données des enquêtes MGIS 1992, TEO 2008, et secondairement sur les résultats des enquêtes Valeurs européennes EVS et ESS, des enquêtes ISSP et WVS, il s'agit ici de mettre en perspective les pratiques et l'importance accordée à la religion en fonction du contexte et des conditions de vie des immigrés en France, avec en arrière-plan l'évolution de la religiosité dans les pays d'origine. On est amené ainsi à se demander si la religiosité des jeunes issus de l'immigration du Maghreb et du Sahel, qui varie selon les caractéristiques des individus, les legs familiaux et le cadre de vie, n'est pas marquée dans sa poussée récente par des enjeux d'affirmation identitaire.

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La construction des prix à la SNCF - une socio-histoire de la tarification : de la péréquation au yield management (1938-2012)

Article de Jean FINEZ

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 5-39.

Mots clés : Tarification, Prix, Service public, Transport, Politique économique

Cet article analyse les conditions de production et de légitimation des systèmes de prix des billets de train en France, depuis la création de la SNCF en 1938. Initialement fondé sur le principe d'un tarif kilométrique uniforme, le système historique de péréquation est lentement abandonné au cours des décennies d'après-guerre, au profit d'une tarification indexée sur les coûts marginaux. Au tournant des années 1980-1990, ce paradigme est lui-même remplacé par un dispositif de tarification en temps réel - le yield management - visant à capter le maximum du surplus des consommateurs. Les transformations des modèles tarifaires à la SNCF, qui s'accompagnent d'une redéfinition de la notion éminemment polymorphe de service public ferroviaire, résultent du travail de quelques acteurs de premier plan. Ces « faiseurs de prix », qui mobilisent les instruments de la discipline économique et usent de leur capacité d'influence, agissent dans des contextes (politiques, sociaux, techniques et concurrentiels) particuliers, qui rendent possibles, nécessaires et légitimes les innovations qu'ils proposent.

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Petits arrangements avec la diversité : le recrutement - entre marché et mobilisation salariale

Article de Sylvie MONCHATRE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 41-72.

Mots clés : Recrutement, Discrimination, Entreprise, Salarié, Ressources humaines

La diversification des recrutements constitue la réponse managériale au renforcement de la législation antidiscrimination. Elle place les recruteurs devant l'injonction paradoxale de devoir à la fois ignorer et valoriser les « différences ». Comment peuvent-ils y parvenir sans faire de discrimination positive ? Pour répondre à cette question, l'article montre que le recrutement ne se réduit pas à un échange marchand fondé sur des « conventions de compétences » mais s'inscrit également dans des logiques de mobilisation différentielle de groupes sociaux. La diversité conduit à promouvoir la présence, dans l'entreprise, de catégories discriminées, sur la base de « conventions d'usages » différenciées selon la présomption de compétence attachée à la source de leur discrédit. L'exemple de l'hôtellerie-restauration de chaîne nous permet de montrer les conditions de mise en ouvre de ces politiques dans un secteur en tension. Si la « diversité » légitime un principe de différenciation de la condition salariale selon les caractéristiques extraprofessionnelles des individus, elle conduit davantage à renflouer une armée de réserve qu'à infléchir les pratiques en vigueur.

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Tirer son épingle du jeu dans une relation d'emploi triangulaire : le cas des hôtesses d'accueil prestataires

Article de SCHÜTZ (Gabrielle)

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 73-100.

Mots clés : Salarié, TIERCE PERSONNE, Accueil, Relation professionnelle, Entreprise

À partir du cas des prestations de services d'hôtesses d'accueil, cet article analyse à quelles conditions les salariés peu qualifiés peuvent faire carrière dans des relations de travail triangulaires. Ces configurations d'emploi - qui brouillent la relation salariale en imposant le client de la prestation comme une tierce partie - sont d'une grande plasticité et ne se traduisent pas systématiquement par une subordination renforcée pour le salarié. De fait, trois types de jeux d'alliance peuvent émerger, en partie orientés par les caractéristiques des clients et leurs relations avec les prestataires, mais l'article met l'accent sur la marge de manouvre dont disposent les salariés pour favoriser ou contrer leur occurrence. Pour tirer parti de ces relations triangulaires et faire carrière, posséder des compétences professionnelles rares n'est pas une condition nécessaire. En revanche, la maîtrise de certains codes est indispensable, comme la capacité à s'engager auprès du client tout en maintenant une certaine distance et en ménageant le prestataire. Les hôtesses n'ont pas toutes la même aisance à se repérer dans ces configurations et à y manouvrer : les ressources et dispositions à l'origine de cette faculté sont explorées ici.

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Produire en urgence : la gestion de l'imprévisible dans le monde du journalisme

Article de Olivier PILMIS

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 101-126.

Mots clés : Profession, Information, Organisation du travail, Urgence, Prévision, Presse, Pratique professionnelle

Le travail journalistique est structurellement confronté à l'urgence. Contrairement à d'autres secteurs reposant sur un flux tendu, l'urgence n'y relève pas seulement des défaillances aléatoires du cycle de production : elle tient également à la nature même de la matière première, l'actualité, qui doit être traitée dans le contexte d'une organisation collective. À partir d'observations et d'entretiens réalisés au sein de la presse écrite, cet article étudie la manière dont l'urgence s'inscrit au quotidien dans la production journalistique. Il met en évidence, dans ce flux de produits uniques, les efforts de sérialisation et la mince possibilité de négociation de l'irréversibilité - inhérente aux procès industriels. La solution aux problèmes posés par l'urgence passe principalement par une gestion des stocks, qui souligne le rôle central et les ressorts de la prévision dans des situations où le contenu même du travail est marqué par l'incertitude.

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La réforme de 1999 du système éducatif polonais : effets sur les inégalités sociales de compétences scolaires

Article de Noémie LE DONNE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 1, janvier-mars 2014, pp. 127-162.

Mots clés : Enseignement, Réforme, Inégalité, Évaluation, Niveau scolaire, Réussite scolaire, POLOGNE

La Pologne est le seul pays européen à avoir réformé récemment et profondément la structure de son système d'instruction obligatoire. L'un des principaux volets de la réforme de 1999 fut notamment de prolonger d'un an la scolarité au sein de l'enseignement général de tronc commun et ainsi de repousser à l'âge de 16 ans le premier palier d'orientation. Notre examen de l'expérience polonaise, à partir des évaluations PISA de 2000, 2003, 2006 et 2009, donne un éclairage nouveau sur les effets de l'école unique. Nos analyses suggèrent que la réforme a permis une augmentation du niveau scolaire des élèves et que l'allongement d'une année du tronc commun a entrainé une réduction des inégalités sociales d'acquis scolaires entre les élèves parvenus en fin de scolarité obligatoire. La diminution globale de ces inégalités semble essentiellement provenir de l'homogénéisation des conditions d'apprentissage au sein des établissements du tronc commun prolongé jusqu'à la fin de la scolarité obligatoire. L'expérience polonaise laisse ainsi penser que les changements induits par le prolongement de l'école unique dans les méthodes d'instruction employées par les enseignants et dans les relations entre élèves ont été bien plus profitables aux élèves peu performants et socialement défavorisés qu'ils n'ont été désavantageux aux élèves favorisés.

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Inégalités sur le marché du travail entre deux générations d'immigré-e-s : ce que l'action publique fait aux parcours de vie

Article de Annalisa LENDARO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 779-808.

Mots clés : Immigré, Génération, Analyse comparative, Inégalité, Politique, Immigration, Projet de vie, Évolution de carrière, Emploi, Évolution

Cet article présente une comparaison entre les parcours biographiques d'individus appartenant à deux générations de migrants, dont la distinction se fonde sur la temporalité de l'expérience migratoire. Il se propose d'apporter un éclairage sur les inégalités qui touchent plus particulièrement deux générations d'immigrés actifs ayant quitté leur pays pour s'installer en France : la première cohorte est constituée d'immigré-e-s arrivé-e-s au début des années 1980, la seconde se réfère à des individus ayant migré dans les années 2000. L'analyse des parcours permet, in fine, d'expliciter de quelle manière l'évolution des politiques migratoires infléchit les projets de vie, tout en jouant un rôle saillant dans l'accès aux droits sociaux et dans l'évolution de carrière d'hommes et de femmes immigrés, dans un contexte de progressive fragilisation du statut salarial.

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Repenser les inégalités entre générations

Article de Camille PEUGNY, Cécile VAN DE VELDE

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 4, octobre-décembre 2013, pp. 641-664.

Mots clés : Sociologie, Inégalité, Génération, Jeune, Conflit, Marché du travail, Emploi

Par une mise en perspective de ses apports et de ses limites actuelles, cette introduction tente d'ouvrir la voie à un renouvellement de la sociologie des inégalités entre générations. Une première partie revient sur l'émergence et l'évolution du concept même de « génération » en sociologie tout au long du XXe siècle : avant d'être approchée par le prisme des « inégalités », la génération a prioritairement été définie comme élément moteur du changement social et culturel, investie sous l'angle de la « conscience » dans les travaux de Mannheim, puis sous celui des « valeurs » dans les travaux des années 1950 et 1960. La seconde partie met en perspective la montée du thème des inégalités entre générations, portée par le grand retournement des années 1970 qui affecte durablement les conditions dans lesquelles les jeunes entrent sur le marché du travail. Au-delà de ces difficultés croissantes dans le champ économique, les jeunes générations semblent tenues à l'écart des positions dominantes et des leviers du changement social, ce qui nourrit les discours autour de l'existence d'une « génération sacrifiée ». Tout en soulignant l'importance des acquis de ces travaux, une troisième partie en révèle quelques limites et appelle à l'ouverture de nouveaux fronts de recherches : penser l'articulation entre plusieurs générations pour sortir de l'opposition entre deux générations, celle des premiers-nés du baby-boom, et celle née dans les années 1960 ; penser ensemble inégalités inter- et intragénérationnelles ; articuler inégalités sociales et solidarités familiales entre générations ; poser la question d'une éventuelle conscience de génération et de ses manifestations politiques. Cette introduction se termine par une présentation des articles du numéro spécial qui, sur chacun de ces fronts de recherche, soumettent de nouveaux éléments au débat scientifique.

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