PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 2, 2015, 26 p..
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Violence conjugale, Empowerment, Coopération, Travail social, Réflexivité, Belgique
On propose un modèle d'action publique articulé en trois dimensions (ontologique, politique, technique) pour rendre compte des difficultés du travail en coopération de deux groupes d'équipes prenant en charge, en Belgique, les violences conjugales et intrafamiliales. Ces équipes s'efforcent de surmonter leurs difficultés par des dispositifs de réflexivité qui mettent au cœur de l'action, l'empowerment ; une notion qu'elles ne jugent pas seulement pertinente pour désigner le travail qui s'accomplit au sein de leurs publics, mais qui vaut aussi au sein de leur collectif de coopération, dès lors que sont travaillés différents modes d'attachement aux dispositifs de coopération.
"La psychothérapie institutionnelle a contribué à refonder la psychiatrie en France après la Seconde Guerre mondiale, en sortant de l'asile, en investissant la cité. Ce mouvement s'est nourri de la psychanalyse, du surréalisme, de l'art, de politique et ainsi, a dépassé ses frontières. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Alors que le chômage et les autres formes de relégation, la planification bureaucratique envahissante exilent l'homme de son monde, de son tissu, de ses ouvertures, de tout ce qui permet le fragile processus de son humanisation, il semble résister (même isolé) dans ses savoir-faire. Il s'indigne, trouve à renouer des alliances, regagne plaisir, responsabilité et efficacité socialisante. Au cour du soin et du social, du plus singulier au plus collectif, ce savoir-faire est encore et encore à réinterroger afin d'y puiser l'enseignement dont il est la mesure."
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 40, 2015, pp. 143-153.
Mots clés : Travail-Emploi, Travail social, Insertion par l'économique, Entreprise intermédiaire, Chômage, Jeune
Cet article retrace la genèse du champ de l’insertion par l’activité économique (IAE), dont l’objet est la mise au travail de chômeurs « en difficulté » afin de permettre leur accès ultérieur à un emploi de droit commun. Il entend montrer dans quelle mesure la naissance du secteur de l’IAE à la fin des années 1970 constitue une rupture vis-à-vis des pratiques dominantes dans le champ du travail social. La mobilisation du concept d’épreuve permettra de rendre compte des logiques de justification et de légitimation des initiateurs des premiers dispositifs de l’IAE pour répondre aux critiques qui leur sont adressées et tenter d’institutionnaliser l’IAE parmi les politiques d’action sociale françaises.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 39, 2015, pp. 51-61.
Mots clés : Travail social : Établissements, Établissement social et médicosocial, Pratique professionnelle, Travail social, Changement, Formation, Coordination, Protection de l'enfance, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
En raison de la complexification du monde professionnel, les champs d’expertise se démarquent les uns des autres et ils tendent à se cloisonner et à se hiérarchiser. C’est un moyen de contrôle des savoirs qui se renouvellent sans cesse ; il a pour effet d’interdire toute vision holistique. Les usagers des services médicaux et sociaux risquent de recevoir des soins spécialisés fournis par des professionnels entretenant peu de relations entre eux. Les systèmes de communication entre les différents secteurs et services dysfonctionnent souvent, avec des conséquences désastreuses. En dépit de multiples réformes bien intentionnées, des services formellement dédiés au maintien du bien-être des personnes et des populations sont incapables de se coordonner régulièrement et de répondre convenablement aux urgences des usagers. Une formation interprofessionnelle pourrait être un remède.
"Comme tant d'autres secteurs d'activité, la formation des travailleurs sociaux est confrontée à de réelles interrogations : à partir de quoi se pense aujourd'hui le quotidien des professionnels de l'éducation spécialisée et du travail social ? Quelles sont les matrices de conceptualisation qui servent à l'élaboration théorique de leurs métiers ? Comment la formation s'imprègne-t-elle de ces mouvements de pensée pour aider les futurs professionnels à construire une posture appropriée ? Alors que le débat sur la formation semble s'engluer dans une sorte d'alternative entre « produire des certifiés » ou bien « fabriquer des professionnels », ce numéro a l'ambition de montrer, au-delà des discours convenus et des enjeux politico-stratégiques, comment, au sein des cadres imposés, les acteurs de la formation conservent cette part de créativité indispensable à l'émergence de futurs professionnels."
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 95, septembre 2014, pp. 138-144.
Mots clés : Travail social, Santé mentale, ITEP, Psychanalyse, Lien social, Discours, Symptôme, Éthique
"La dialogie entre travail social et santé mentale, telle qu'elle se déploie au sein des Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques, nous permet d'interroger à nouveaux frais les fondements de la fonction éducative, à l'appui d'une conception psychanalytique du lien social. La référence au discours du maître s'en trouve confortée mais déplacée : de l'effet à l'usage, de la loi au désir, de l'autorité à l'incomplétude, du nom-du-père à la nomination, au semblant, à l'invention ... La clinique de la psychose et l'étoffe contemporaine du discours portent contribution au débat en soutenant, dans le champ du travail social, la nécessité d'une politique du symptôme corrélée à une éthique de la conviction, du réel et de la responsabilité."
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 94, juin 2014, pp. 131-136.
Mots clés : Pauvreté, Exclusion sociale, Économie, Récit de vie, Travail social
"La pauvreté ne cesse de s'amplifier bien au-delà du concept qui permet de la définir. Elle génère des préoccupations et semble pour certains économistes s'apprécier en termes de coûts. Elle révèle les soubassements de notre société avec ses seuils comptables et une condition, pour ceux qui la vivent, révélatrice d'endémie, de ruptures, de rejets, d'incapacité ... Leur parole doit être écoutée et considérée. Ce qui est bon pour eux n'est plus suffisant : il faut faire avec eux et les récits de vie sont, en ce sens, précieux. Porteurs de valeurs sûres, les pauvres ne sont pas dans un fatalisme social et économique : le croche-pied à une condition humaine inacceptable est réalisable."