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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 151 à 160 sur un total de 161

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Interactions asymétriques : scènes de rue et institutions de contrôle étatique

Article de Vincent LEUSCHNER

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 163-174.

Mots clés : Errance, Rue, Enfant en difficulté, Jeune en difficulté, Danger, Risque, Perception, Représentation sociale, Observation participante, Interaction, État, Contrôle social, Police, Service public, Service social, Sociologie, TRAVAIL DE TERRAIN

Le phénomène dit des « enfants des rues » (Straßenkinder) est une préoccupation sociale controversée depuis plus de quinze ans. Les acteurs sociaux sont le plus souvent décrits de manière compassionnelle comme « jeunes en danger », ou de façon criminalisante comme « jeunes dangereux ». La présente contribution essaye plutôt de définir le phénomène des « enfants des rues » à partir d'une observation participante basée sur plus de six ans de recherches sur le terrain. Elle considère le phénomène comme le résultat de processus d'interactions entre les jeunes et les instances étatiques de contrôle. L'approche ethnographique montre que la réalité sociale de l'espace spécifique qu'est « la rue » est produite par un processus réciproque d'interactions.

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Le squatteur le policier le juge et le prefet : procédures en actes et classements ad hoc

Article de Florence BOUILLON

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 175-188.

Mots clés : SQUATT, Police, État, Préfet, Contrôle social, Stigmatisation, Répression, Morale, Sociologie

S'inspirant d'une sociologie praxéologique attentive à la « fabrique » du droit, cet article s'attache à décrire le travail de catégorisation effectué par les différents agents de l'Etat mobilisés par la procédure d'expulsion des squats. Il montre d'abord que la fragilité socio-économique des habitants est globalement masquée par le stigmate de la déviance. Mais dans ce cadre répressif général, un certain nombre de différenciations sont repérables. La figure de l'enfant apparaît comme la plus efficace dans l'altération du stigmate, tandis que le fait d'être jeune, de genre masculin, de nationalité étrangère, jouera en défaveur des squatteurs. Ces classements moraux ad hoc, dont dépendront les procédures en actes, réactualisent la dialectique entre « vraie » et « fausse » pauvreté au fondement de la réversibilité d'une politique assistancielle prompte à se métamorphoser en répression à l'encontre des populations cibles.

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La population musulmane de France : de l'ombre à la lumière ?

Article de Claude DARGENT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 2, avril-juin 2010, pp. 219-246.

Mots clés : Islam, Traitement statistique, Sociologie, Enquête, Évolution, Pratique religieuse, Indicateur, Culture, Immigration

Quelle que soit la source utilisée, à la fin des années 1990, les musulmans de France sont curieusement peu nombreux dans les enquêtes sur échantillon - et de manière peu compatible avec les évaluations nationales alors proposées. En revanche, à partir du tournant du siècle, leur poids augmente régulièrement, et à un rythme rapide. On peut voir la superposition de deux effets : la progression rapide de l'islam en France, essentiellement dans la population issue de l'immigration, mais aussi le recul de la sous-déclaration auparavant caractéristique de cette religion. Ce constat pose néanmoins la question de la signification de cette référence à l'islam, dont on doit se demander si elle n'est pas essentiellement culturelle plutôt que religieuse. La fréquentation de la mosquée et l'affirmation explicite d'une croyance que mesurent les enquêtes de l'Observatoire interrégional du politique démentent cette vision. Plus généralement, après d'autres, ces données contredisent certaines théories de la sécularisation qui semblent décidément devoir être reformulées.

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L'ecart d'âge entre conjoints

Article de Jean François MIGNOT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 51, n° 2, avril-juin 2010, pp. 281-320.

Mots clés : Couple, Âge, Différence, Mariage, Sociologie, Statistiques, Statut social, Modèle, Interaction, Niveau scolaire, Catégorie socioprofessionnelle

Pourquoi, dans la quasi-totalité des sociétés humaines connues, les hommes sont-ils en moyenne plus âgés que leur conjointe ? Et comment - et pourquoi - l'écart d'âge moyen entre conjoints varie-t-il avec le développement socioéconomique (au fil du temps aussi bien qu'entre sociétés) et, entre couples, avec les âges des hommes et des femmes à la mise en couple, ainsi qu'avec la position sociale des hommes ? Pour le savoir, nous proposons une revue de la littérature empirique internationale sur le sujet, ainsi qu'un modèle explicatif indiquant quelles seraient les « bonnes raisons » que pourraient avoir les individus de former des couples comportant un écart d'âge entre conjoints au profit de l'homme. Un test empirique de ce modèle explicatif portant sur les couples formés en France entre 1978 et 1998 suggère que ce dernier possède un bon pouvoir explicatif, même si, en lui-même, il ne permet pas d'expliquer l'inversion du gradient social de l'écart d'âge entre conjoints survenue dans la seconde moitié du XXe siècle, qui est sans doute due à la prolongation de la scolarité des hommes.

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Le monde à l'envers ? vers une approche structurelle du trafic transnational de drogues illicites

Article de Rémy BOIVIN

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 1, pp. 93-114.

Mots clés : Drogue, Trafic de drogue, Relation internationale, Sociologie, Système, Économie, Échange, Modèle, Cannabis, Cocaïne, Héroïne

Cet article propose d'appliquer la perspective des systèmes-mondes au trafic transnational de drogues illicites. Ce cadre représente une alternative aux modèles classiques, parfois simplistes, qui mettent l'emphase sur l'impact de la globalisation sur le contexte du trafic de drogues. L'approche des systèmes-mondes présente le trafic de drogues comme un système d'échanges structuré entre des pays développés (cour) et moins développés (périphérie), sans qu'il soit nécessaire de discuter de la participation réelle ou non des groupes criminels organisés. Dans une telle perspective, le trafic de drogues est une activité économique à la fois semblable et très différente des marchés légitimes. Il est envisagé que la structure des échanges de drogues soit à l'inverse de la plupart des marchandises transportées légalement. En ce sens, la structure des échanges de drogues illicites pourrait correspondre aux marchés de biens de luxe ou de loisir, dans lesquels un nombre restreint de consommateurs veulent et/ou peuvent s'offrir une marchandise à prix relativement élevé. Le modèle de base est spécifié pour quatre types de drogues, le cannabis, la cocaïne, l'héroïne et les drogues synthétiques.

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Violences à l'école élémentaire : victimations et déclassements

Article de Daniel FAGGIANELLI, Cécile CARRA

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 1, pp. 115-131.

Mots clés : Violence, Sociologie, École, École primaire, Enseignant, Identité professionnelle, Victime, Parent d'élève, Élève, RELATION ECOLE/FAMILLE

En analysant les victimations subies par les professeurs des écoles, on ouvre la possibilité d'établir une dépendance marquée entre l'expérience de la violence et l'idéologie professionnelle, les pratiques et la position professionnelle. Les situations de violence sont déjà des conflits de légitimité avec les parents, exacerbés par la perte de prestige et la transformation du statut d'enseignant vers celui de prestataire de service. Les enseignants les plus sensibles à un déficit de reconnaissance sociale et en quête d'une solidarité professionnelle, les plus éloignés du principe d'éducabilité et prompts à renvoyer l'enfant et sa famille au déficit de socialisation sont les plus enclins à expérimenter les relations avec les élèves et surtout avec les parents d'élèves dans le registre de la violence. Cette étroitesse des liens entre un rapport au métier empreint de dégradation et une perception des incidents en violence est absorbée par une nouvelle génération de professeurs des écoles comme la normalité du travail enseignant devenu un métier à risque.

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La clinique criminologique à la croisée des chemins

Article de Christian DEBUYST

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 1, pp. 71-91.

Mots clés : Psychologie, Justice, Criminologie, Psychologie clinique, Sociologie, Théorie, Interaction, Droit pénal, Sanction pénale, Étude de cas, Drogue, Toxicomanie, DURKHEIM (EMILE), BLONDEL (CHARLES), BERGER (PETER), LUCKMANN (THOMAS)

La notion d'infraction, telle que le droit pénal l'a construite, se trouve confrontée à l'infraction telle que le sujet l'a vécue avec les particularités qui sont les siennes et qui sont liées à une multiplicité de facteurs. La clinique criminologique, telle qu'elle est conçue ici, se situe entre ces deux « manières de voir » et pose la question de savoir si l'optique pénale est le meilleur « outil » pour résoudre la situation conflictuelle qui caractérise l'infraction. La consommation de drogue est prise comme exemple. Le point de départ de cette perspective, posée à titre d'hypothèse, est la philosophie analytique anglaise choisie pour son pragmatisme et la possibilité qu'elle donne de constater que, dans les deux éventualités, l'analyse se réfère à des données psychologiques et sociétales, ce qui nous oblige à réenvisager le problème.

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L'emploi des personnes incarcérées en prison : pénurie flexibilité et précariat : une normalisation ?

Article de Florence DUFAUX

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 299-324.

Mots clés : Prison, Travail, Sociologie, Détenu, Loi, Droits de l'homme, Droit du travail, Pouvoir, Institution, Administration pénitentiaire, Protection sociale, Vie institutionnelle, Discipline, Précarité, Droit social, NORMALISATION, BELGIQUE

En considérant l'univers carcéral comme un microcosme reflétant, de manière exacerbée, les rapports de force présents au sein de la société, nous nous poserons la question des raisons de l'absence de législation relative au travail des détenus alors qu'il existe, en Belgique, une loi conférant droits et devoirs aux reclus depuis 2005 - loi qui, dans ses travaux préparatoires, prévoyait l'octroi d'une sécurité sociale pour les personnes incarcérées. Dans une approche foucaldienne, nous envisagerons le travail comme enjeu de pouvoir et tenterons, d'une part, d'éclairer ce qu'il apporte aux personnes incarcérées et à l'institution pénitentiaire et nous essaierons, d'autre part, de comprendre le sens de l'absence de législation en la matière et les analogies possibles entre travail intra-et extra-muros.

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Les groupes de nouvelles a caractère pédopornographique : une sous-culture de la déviance

Article de Patrice CORRIVEAU

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 381-400.

Mots clés : Pornographie, Technologie de l'information et de la communication, Internet, Jeune, Déviance, Interaction, Groupe, Réseau d'information et de communication, Stratégie, Échange, Légitimation, Illégalité, Sociologie, NORMALISATION

Le développement accéléré des technologies de l'information a considérablement modifié la problématique de la pornographie juvénile en facilitant sa distribution dans le cyberespace, particulièrement dans les groupes de nouvelles Usenet. Ces groupes de nouvelles se révèlent également être des lieux privilégiés de discussion et d'échange entre les amateurs de pornographie juvénile, où une sous-culture de la déviance, au sens des analyses de Becker (1963/1985) s'élabore. Trois de ces groupes de nouvelles ont été infiltrés afin de mieux comprendre les interactions qui s'y tissent entre les participants. Autour de la pornographie juvénile, l'analyse discursive de 1600 communications textuelles montre le processus de formation d'une véritable collectivité déviante de même que le déploiement de stratégies interactionnelles favorisant son maintien. L'analyse montre également comment cette collectivité déviante formée peut offrir aux usagers un cadre de légitimation qui s'édifie progressivement au fil de leurs échanges. Apparaissent en effet dans ce cadre les frontières d'une nouvelle norme de conduite pouvant neutraliser les effets de stigmatisation externe. La déviance est ici envisagée comme un processus social complexe où des acteurs sociaux finissent, suite à leur participation à la sous-culture, par occuper une place spécifique dans la construction symbolique de leur déviance (la pornographie juvénile).

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Stigmatisation du travail du sexe et identité des travailleurs et travailleuses du sexe

Article de Jacqueline COMTE

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 425-446.

Mots clés : Prostitution, Concept, Stigmatisation, Sociologie, Identité, Sexualité, Contrôle social, Homme, Femme

Historiquement associée à l'immoralité et la criminalité, la prostitution est, encore aujourd'hui, l'objet de croisades morales qui en maintiennent la stigmatisation. Face à ce stigmate, les travailleurs et travailleuses du sexe vont soit le repousser aux autres, soit le remettre en question. Bien que la nature dégradante de cette activité soit posée comme étant due à une aliénation de la sexualité qui aliénerait l'identité et que des travaux de recherche en font un a priori, l'analyse des pratiques indique que ce ne serait pas le cas. Le lien existant entre sexualité et identité n'est pas inhérent, mais est le produit d'une construction sociale visant le contrôle de la sexualité.

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