PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’acte de transmettre ne se résume pas au seul processus de transmission. Il y a un au-delà à l’explicite des savoirs transmis, qui vient faire sens pour la personne qui les reçoit dès lors qu’elle est en capacité de se les approprier afin d’orienter sa trajectoire de vie. Transmettre ce n’est pas seulement instruire (donner des connaissances, former l’esprit et informer)… Transmettre c’est aussi éduquer (aider à développer des aptitudes, à s’inscrire dans une culture, à acquérir des usages). Dès lors, et parce que l’acte de transmettre participe de façon essentielle à la dynamique de construction du sujet, les sociétés contemporaines sont violemment confrontées aux « trous » générés par un travail de sape long et continu de la posture de l’adulte éducateur et de sa responsabilité. Les éruptions de violence, souvent commises par des individus fragilisés et abandonnés aux seuls discours des extrémismes, sont sans doute le symptôme d’un manque de figure d’autorité susceptible de produire l’étayage nécessaire au grandir ou se grandir. Reste alors à formuler les éléments de réponse pratiques à cette question : qu’est-ce que, au travers de l’acte de transmettre, l’adulte référent donne à saisir de lui-même qui permet à l’autre de se construire ? Et ce indépendamment du fait d’être d’accord ou non avec le contenu de la transmission…
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 67, 2015, pp. 65-80.
Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Territoire-Logement, Enfant des rues, Errance, Exclusion sociale, Parole, Enfance en danger
Définir les conditions d’un possible accompagnement médical et psychologique des mineurs en danger dans la rue suppose de prendre appui sur une clinique des circuits la parole, sur une observation des montages entre lieu et corps, et nécessite un travail préalable d’exploration des terrains dans une logique qui est celle de l’anthropologie de la cité. Nous refusons en ce sens toute lecture ethnopsychiatrique ou culturaliste de ce phénomène moderne et tentons de répondre à la question suivante : quelle vie psychique se met en péril mais se reprend aussi dans ces conduites d’errance extrême que nous allons ici présenter et étudier. Nous proposons alors la notion de « suradaptation paradoxale » qui rend compte de ces montages qu’opèrent les jeunes dans la rue entre parole, corps et relation à autrui. L’auteur montre en quoi cette notion est opérante pour la prise en charge de ces sujets souvent rebelles et vulnérables.
Article de Daniel Simonnet, Emmanuelle Jouet, Dominique Besnard
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 127, juillet-septembre 2015, pp. 114-120.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Vidéo, Santé mentale, Récit de vie, Technologie de l'information et de la communication, Handicap mental, Parole, Écriture
Dans le contexte contemporain du développement de ce que Delory-Momberger
appelle la condition biographique, où les individus se racontent au travers d’autobiographie,
de récit de soi, d’histoire de vie, avec l’appui des nouvelles technologies,
par des canaux comme les blogs et les réseaux sociaux, les Rencontres font
que les personnes vivant avec une maladie psychique peuvent prendre la parole
et de là le contrôle du discours sur elles-mêmes, sur le système de soins qui les accueille
et sur la société dont elles font partie.
" Se pencher sur la question du corps et de ses représentations, dans leur évolution au fil du temps et dans leurs composantes contemporaines, est la mission confiée aux auteurs de ce dossier, qui, chacun dans leur discipline et avec leur sensibilité, nous éclairent sur la place et le rôle attribué à ces corps, le sien propre et celui des autres, tels qu'ils s'inscrivent dans la relation, y compris dans la rencontre clinique."
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 50, juin 2015, pp. 105-110.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Deuil, Majeur protégé, Handicap mental, Parole, Silence
Les personnes déficientes intellectuelles sont peu accompagnées dans leurs deuils. Dans un souci de les protéger de cette épreuve, leur entourage (professionnel et familial) fait souvent silence sur la mort et le deuil. Or, lorsqu’elles sont informées de la mort d’un proche, elles vivent le deuil comme chacun d’entre nous. Alors que l’intention première est de les protéger, on les expose à des complications, car des mots ne sont pas mis sur cette absence.
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 98, juin 2015, pp. 70-75.
Mots clés : Écoute, Soin, Accueil de jour, Parole, Accueil
Qu’entend-on par « prendre soin » ? Comment élargir cette notion, lui faire prendre sens dans une pratique au sein d’un accueil de jour a priori non dévolu au soin ?
Nous verrons comment cette notion s’inscrit dans l’accueil quotidien de personnes aux prises avec une dure réalité sociale et psychique, laissant souvent peu de place à l’attention de soi. Il s’agira alors de donner une place à cette parole face à un trop fréquent « mais qui voudra m’entendre ? » et de mesurer les effets thérapeutiques de cette simple attention portée à l’autre, de ce simple accueil qui signifie déjà tant.
Paru dans la revue Le Sociographe, n° 49, mars 2015, pp. 115-123.
Mots clés : Enfance-Famille, Justice-Délinquance, Groupe thérapeutique, Violence conjugale, Parole, Injonction thérapeutique
Comment favoriser chez les auteurs de violences conjugales une prise de conscience et un changement de comportement ? A travers leur pratique clinique au sein d’un groupe de parole, Vincent Tournier et Armelle Dupré éclairent cette question et témoignent de la puissance des effets subjectifs que peut représenter le dispositif groupal, y compris lorsque celui-ci s’exerce dans le cadre pénal.