Sur le plan règlementaire, l'année 2019 fut davantage une année de préfiguration qu'une année de grosses réformes. Des groupes de travail, des chantiers de réflexion, beaucoup d'éléments "dans les tuyaux", mais finalement peu de publications au Journal officiel de textes complètement aboutis. On peut noter tout de même une avancée importante avec la création du Cpjeps (Certificat professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport) et du Bac Pro "animation - enfance et personnes âgées". L'arrivée de ces deux diplômes généralistes accesibles à de très jeunes gens ne sera pas sans conséquence sur les places respectives des diplômes de l'animation volontaire (Bafa/Bafd) et de l'animation professionnelle. La réforme du Bafa et du Bafd en cours, qui comprend notamment l'abaissement de l'âge d'inscription au Bafd de 21 ans à 18 ans (décret du 5 février 2020), sera à situer dans cette perspective. Mais d'encore plus gros chantiers sont à venir.

En premier lieu, la réforme territoriale de l'Etat verra dès juin 2020 la transformation des DRJSCS, des DDCS et DDCSPP en DRAJES (Délégation régionale académique de la Jeunesse, de l'Engagement et des Sports) et DDAJES (Délégation départementale académique de la Jeunesse, de l'Engagement et des Sports), adossés aux Services locaux de l'Education nationale. Le déploiement du SNU (Service national universel), future huitième catégorie d'ACM qui jusitifie la place centrale du mot "Engagement" dans le nouveau nom de ces délégations, devrait prochainement devenir obligatoire et réellement universel. Cela interroge aussi, à plusieurs titres. Quelle est la valeur d'un engagement lorsqu'il devient obligatoire ? Les jeunes mobilisés au sein du SNU auront-ils encore envie de passer le Bafa pour donner de leur temps auprès des plus jeunes ? Puisse ce guide aider organisateurs, directeurs et animateurs à continuer à transmettre aux plus jeunes, dans la plus grande sécurité physique et affective, la joie de vivre, le goût de l'aventure et l'attention aux autres qui sont la base de leur beau métier.

Saviez-vous que le scoutisme est le plus important mouvement de jeunesse mondial ? Et qu'il est bien loin d'être passé de mode en France ? Le scoutisme et ses valeurs humanistes et spirituelles séduisent en effet de nombreux enfants, adolescents et adultes. La vie en équipe dans la nature, l'apprentissage par l'action, l'engagement envers soi et les autres... correspondent aux aspirations de nombreux jeunes aujourd'hui. Pour autant, le scout du XXIe siècle est-il si différent de celui qu'imaginait le fondateur du mouvement Robert Baden-Powell au début du XXe ?

Passer du temps dehors n'est pas seulement agréable. C'est vital. Les études se multiplient et les scientifiques nous alarment. Le développement même du cerveau de l'enfant est en jeu, sa psychomotricité, son équilibre, le développement musculaire, l'attention, l'immunité... La liste des bienfaits est longue. Pour accompagner les enfants dans leur reconnexion à la nature, il faut aussi, pour certains adultes, réapprendre le plaisir de marcher pieds de marcher pieds nus dans l'herbe. Car ceux qui doivent jouer le rôle de passeurs de nature auprès des plus jeunes sont eux-mêmes aussi parfois trop déconnectés du monde extérieur. Pas de panique ! Il existe des choses toutes simples à réaliser dehors, à partager, à ressentir. Pour le bien-être des petits comme des grands. On vous guide... pas à pas.

Emilie Lagoeyte est enseignante, écrivaine, animatrice et formatrice. Sébastien Vilaplana est conseiller d'Education populaire et de Jeunesse dans les Hautes-Alpes. Tous les deux placent la formation des animateurs à la nature comme une priorité et nous expliquent comment ils agissent pour favoriser le retour des activités nature dans les structures d'animation