Faut-il le rappeler, un jeune en difficulté, un mineur sous main de justice, ou en danger, c’est d’abord et avant tout un enfant ou un adolescent… avec des besoins propres à son âge, en interaction permanente avec sa ou ses problématique(s) spécifique(s). Aussi, comment identifier et définir les besoins des mineurs bénéficiaires d’une mesure de protection, comment élaborer une compensation personnalisée, au regard des effets cumulatifs d’une vulnérabilité particulière ? Quelles réponses apporter pour arriver à une prise en compte de ces besoins ? De quels moyens dispose-t-on ? Comment penser les temporalités, les articulations, les outils et les modalités de prise en charge ? Et, au-delà, tenter de comprendre comment les institutions peuvent soutenir les professionnel·le·s à être en cohérence avec l’article 1 de la loi relative à la protection de l’enfant de 2016 qui pose, notamment, cette notion des besoins fondamentaux.

Etude menée par deux chercheuses belges de l’université de Liège, Julie Grégoire et Cécile Mathys, est venue confirmer ce que d’autres auteurs avaient déjà observé : il existe un lien entre les mauvais traitements durant l’enfance et l’implication dans des activités délinquantes. Cette étude met en évidence le double statut d’« auteur-victime » de près de trois quarts des jeunes placés en institutions publiques de protection de la jeunesse .
Quel sera l’avenir de ces jeunes fracassés par leurs expériences de vie ? De quelles alternatives disposent-ils ? Jean-Pierre Pourtois et Huguette Desmet vont ici nous permettre d’identifier quelques mécanismes complexes au fondement de leur développement futur et exploreront les moyens de privilégier un néodéveloppement émancipateur plutôt qu’aliénant, à savoir une résistance/résilience plutôt qu’une désilience.