PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 125-132.
Mots clés : Justice-Délinquance, Éthique, Injonction thérapeutique, Justice des mineurs, Soin, Contrainte, Consentement, Législation, Adolescent, Délinquance juvénile, Sanction pénale, Enfermement
La justice des mineurs n’a cessé d’évoluer. Les mesures répressives et éducatives montrent que protéger les mineurs délinquants et les sanctionner traduit coercition et adhésion. Avec l’ordonnance de 1945, une sanction judiciaire est, avant tout, éducative et la justice ni laxiste ni dénuée d’autorité. La justice des mineurs révèle une vigie sociétale et interpelle face aux adultes en devenir, sans être dénuée de paradoxes.
Article de Tristan Renard, Mathilde Coulanges, Jean Marc Joussellin
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 13-20.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Implication personnelle, Violence, Passage à l'acte, Psychopathologie, Religion, Terrorisme, Récit de vie
Peut-on penser la problématique des radicalités sans tomber dans des jugements normatifs (« la radicalité, c’est mal ») ? Comment penser le lien potentiel entre radicalité et violence ? L’objet de cet article est de présenter la trajectoire de construction du champ d’intervention de l’équipe du CRESAM-Occitanie qui a consisté à questionner la problématique de la radicalisation autour des notions de radicalités, violences extrêmes et configurations.
La radicalité, conçue comme une forme d’engagement exclusif, agonistique et parfois violent en faveur d’une cause valorisée, est saisie dans la diversité des domaines où elle apparaît : religion, politique mais aussi idéal artistique, souci de pureté corporelle incluant le véganisme et la confiance aveugle dans les médecines parallèles. Ce large spectre conduit à la considérer comme un phénomène somme toute banal. Elle est ici examinée dans la perspective d’une épistémologie critique (quels sont les types de croyances et de rapports à la vérité qui la rendent probable ?), une sociologie de sa capacité mobilisatrice à travers les figures du héros, du saint, du martyr et leur reconnaissance au sein d’un groupe d’élus. Un dernier point est consacré à des « radicalités émergentes » et à leur place dans la construction des personnes sur le plan identitaire et axiologique.
Lara attend un bébé alors qu’elle est hospitalisée en psychiatrie et radicalisée. Il existe un risque de fugue à la maternité. Comment préparer cette naissance tout en gardant une approche clinique et mesurée, malgré la pression et les angoisses ? S’il était certain dans cette histoire que nous devions réfléchir à un dispositif permettant de protéger la mère et l’enfant, nous nous questionnons sur la place qu’ont pris les différents enjeux sociétaux et sécuritaires, nous éloignant de notre rôle de soin. Nous partageons ici nos questionnements et nos doutes.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 94-101.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Violence, Islam, Récit de vie, Délinquance, Implication personnelle, Sociologie, Passage à l'acte, Terrorisme
Certaines attaques commises sous le sceau du djihadisme ont été le fait de personnes inscrites durablement dans la délinquance et dont l’engagement radical a pu apparaître comme une « réponse » à des situations d’impasse biographique. Quelle est la place de l’engagement radical et de la violence dans ces trajectoires ? Quelles sont les spécificités de ces trajectoires par rapports à ceux qui sortent de la délinquance ? Cet entretien avec le sociologue Fabien Truong aborde ces questions à travers ses recherches.
Les radicalités inquiètent, celles de nos adolescents en particulier. Or la radicalité, cette quête d’idéal et d’idéalité, est à lire du côté de la nécessité. L’adolescence est un moment fondamental de l’engagement, au sens de l’appropriation subjective d’une réalité jusqu’ici contemplée ou subie. L’adolescent nous dit avec force qu’il est de notre monde, et qu’il est donc légitime à agir sur lui et sur nous. Nous devons accueillir et accompagner ce mouvement avec lucidité et bienveillance, respect et curiosité.
À l’heure où dominent, dans une grande partie du monde, les libéralismes économiques et politiques, à une époque marquée par la pandémie mondiale, Rocco Femia s’interroge sur le concept de radicalité en remontant à sa racine : le choix de la profondeur dans l’appréhension des choses, de l’engagement sans faille dans les idées. En parcourant l’histoire économique du monde occidental depuis le second après-guerre, en faisant appel à certains philosophes et penseurs des XXe et XXIe tels que Karl Marx, Hannah Arendt ou encore le pape François, tout en mobilisant des écrits aussi anciens que les Évangiles, Rocco Femia, dans ce texte, donne de la radicalité une définition presque programmatique.
Cet extrait de La passion de l’incertitude (2020) est une libre méditation sur un cliché célèbre : en 2003, dans la prison d’Abou Ghraib (Irak), des soldats américains se prennent en photo tandis qu’ils torturent un Irakien, lequel se radicalisera par la suite pour devenir djihadiste. On y interroge la structure symbolique qui garantit à des individus ordinaires la certitude de l’impunité, et la possibilité que la figure paternelle de la Loi morale (État de droit ou Dieu de justice) autorise elle-même l’acte radicalement illégal et immoral de ses fils, sous ses yeux ou dans son dos.
Paru dans la revue Empan, n° 123, septembre 2021, pp. 49-57.
Mots clés : Justice-Délinquance, Radicalisation, Psychologie, Santé mentale, Personnalité, Récit de vie, Passage à l'acte
La question de la radicalisation a conduit à rechercher des profils psychologiques, des traits de personnalité, voire l’existence de troubles mentaux, de façon à pouvoir prévenir les processus ou du moins les traiter secondairement. Les diverses études menées depuis une vingtaine d’années montrent que les profils sont nombreux, évoluent au fil des années, et ne peuvent certainement pas se résumer à un quelconque trouble psychique. Des typologies ont été établies, elles permettent d’intégrer une analyse psychologique dans une approche pluridisciplinaire qui intègre des données évolutives tout au long d’un parcours de vie propre à chaque sujet.
Le propos s’organise autour de deux situations liées à la radicalisation. Il s’agit de sortir des propos circulaires qui peuvent enfermer les professionnels dans des raisonnements convenus autour des radicalités adolescentes. Le choix consiste à interroger et mettre en perspective la construction même de cette question par les professionnels.