PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
En matière de santé, la production scientifique des sciences humaines est foisonnante. Les professionnels du soin ne s’y trompent pas. Ils multiplient les collaborations, comme avec cette création en 2016 d’une chaire de philosophie à l’Hôtel-Dieu, et n’hésitent pas à intégrer les sciences sociales dans le cursus de leurs étudiants. Il était donc temps que notre magazine fasse un état des lieux de la recherche dans ce domaine, une recherche dynamique qui nous prouve, au final, que soigner est, aussi, une science humaine.
Article de Ivy Daure, Marion Bies, Frédéric Salaun
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 363, décembre 2018-janvier 2019, pp. 12-51.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Enfance-Famille, Fratrie, Prise en charge, Approche systémique, Psychothérapie, Migration, Psychiatrie, Handicap, Placement, Maladie génétique
Certains systémiciens tels que Edith Tilmans-Ostyn et Muriel Meynckens-Fourez (1999) définissent la famille du point de vue de la fratrie, en indiquant qu’une famille est formée d’un couple avec au moins deux enfants ; dans le système couple avec un enfant, il manque des interactions importantes liées à la relation fraternelle, mais aussi entre les parents et les enfants, un parent et ses deux enfants, un enfant qui observe son parent ou ses parents faire parent avec un autre enfant, etc. Cette définition octroie à la fratrie une place très importante dans le système famille. Dans ce sens, nous devons comprendre l’importance de ces interactions pour la construction de notre personnalité, les modalités d’attachement et donc notre manière d’être en relation.
Dans les pays occidentaux, le pourcentage de jeunes atteints de dépression ne cesse d’augmenter. Parmi les processus thérapeutiques possibles, cet article s’intéresse à ceux qui incluent la famille, tels que le « Partage social des émotions » ou la thérapie familiale narrative. On transforme ainsi ce qui est parfois perçu comme la source du problème en un élément de la solution.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 363, décembre 2018-janvier 2019, pp. 64-67.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Adoption, Récit de vie, Attachement, Parents
Depuis près de dix ans, à la Seyne-sur-Mer dans le Var, une association de soutien à la fonction parentale accompagne des familles ayant adopté des enfants, dans des contextes nationaux et internationaux. Un couple de thérapeutes, un psychiatre et un psychologue, est chargé de cet accompagnement. L’auteure, membre de cette association, démontre à travers une étude de cas l’importance de l’histoire de l’enfant, et de la mise en récit de son passé, afin d’instaurer un dialogue constructif et réparateur avec ses parents adoptifs.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 363, décembre 2018-janvier 2019, pp. 74-77.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Maladie chronique, Souffrance psychique
Les patients douloureux chroniques questionnent la pratique. Comment les psychologues cliniciens les écoutent-ils ? Qu’écoutent-ils ? Que font-ils de la dimension de la douleur ? En se fondant sur deux études de cas, les auteures montrent comment l’expression de la douleur physique peut révéler des souffrances psychiques passées. Et comment, à l’inverse, l’écoute du corps, peut bloquer la pensée du patient. Un pari et un parcours surprenants.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 201-214.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Obésité, Adolescent, Séparation, Relation enfant-parents
Cet article propose d’aborder la résistance à l’amaigrissement au moment de l’adolescence. Certains adolescents sont enfermés dans leur corps d’obèse depuis la prime enfance. Ils se sont construits avec une « identité » de sujet obèse et la plupart d’entre eux présentent une problématique majeure autour de la séparation surtout d’avec leur mère. Au moment de l’adolescence, les difficultés de séparation-individuation sont amplifiées du fait de la réactivation pulsionnelle. Nous montrerons, à l’aide d’un cas clinique paradigmatique, la manière dont l’adolescent obèse peut présenter une résistance à l’amaigrissement. Cette résistance a une fonction de rempart chez ce dernier par rapport au processus pubertaire. Ce symptôme permet à l’économie psychique familiale de se maintenir dans un déni massif et d’éviter la séparation-distanciation du sujet d’avec le corps familial.
Article de Marie Camille Genet, Bernard Golse, Emmanuel Devouche, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 215-232.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Maternité, État limite, Relation enfant-mère, Nourrisson, Attachement, Trouble de la personnalité
La maternité représente une véritable crise nécessitant un réaménagement des imagos maternelles au sein du processus de parentalité qui peut ébranler l’identité des mères déjà fragilisées par la pathologie borderline et impacter la qualité des comportements d’attachement de l’enfant à venir. Cet article restitue l’évaluation, à l’âge de 13 mois, des comportements d’attachement des bébés de mères présentant un trouble de personnalité borderline (TPB) ; celle-ci s’inscrit dans une recherche longitudinale prospective sur une cohorte de dyades mère-bébé incluant 14 mères TPB avec ou sans épisode(s) dépressif(s) et 13 mères « contrôle », sans troubles. La qualité des patterns d’attachement à 13 mois a été évaluée grâce à la « Situation Étrange » (Ainsworth et al., 1978) au sein d’une recherche visant plus largement à éclairer la manière dont ces comportements d’attachement s’ancrent dans la particularité des dysfonctionnements interactifs mère-bébé à 13 mois faisant l’objet d’autres publications. Selon nos résultats, les enfants du groupe « contrôle » sont en moyenne très constants dans l’expression de leurs comportements d’attachement, au cours de la « Situation Étrange ». Au contraire, les bébés du groupe TPB mettent en œuvre des comportements d’une grande variabilité qui constituerait une difficulté supplémentaire pour leurs mères pour anticiper leurs réactions. Nous avons ainsi observé plus de comportements d’attachement insécure et/ou désorganisé chez les enfants du groupe TPB. Les difficultés dans les comportements d’attachement amplifient les fragilités relationnelles mère-enfant déjà présentes.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 233-246.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Périnatalité, Deuil, Gémellité, Interruption médicale de grossesse
Cet article a pour objectif de présenter certains processus psychiques à l’œuvre dans le deuil périnatal compliqué que représente l’interruption médicale sélective de grossesse de l’un des jumeaux, dans le cas d’un syndrome transfuseur-transfusé (STT). Cette clinique de l’extrême impose des mécanismes de défense contre l’angoisse radicaux et archaïques qui entravent le travail de deuil avec des conséquences pour la patiente et ses relations au bébé survivant. À travers trois vignettes cliniques, nous étudierons les destins de ces deuils et de leurs possibles résolutions.