" Qu’attendons-nous pour agir ? " était le thème général des Jéco (Journées de l'économie) 2015. Même si les économistes divergent sur l’analyse des perspectives économiques pour les décennies à venir, ils sont en revanche nombreux à s’inquiéter des évolutions qui n’ont été qu’accentuées par la crise financière : faiblesse des taux d’emploi, effritement des classes moyennes, augmentation des inégalités à l’intérieur des pays, désindustrialisation des économies occidentales et d’une partie des émergents, timidité dans la mise en place des politiques environnementales. Les interrogations se multiplient sur la capacité de nos économies de marché à créer de l’intégration sociale. Les situations sont contrastées selon les économies, mais aussi selon les territoires à l’intérieur des économies.

Pour André Orléan et Bernard Lahire, la valeur économique des biens échangés est avant tout sociale. Une meilleure compréhension de l'économie doit donc se faire par une confrontation, voire une union, avec les autres sciences sociales, en reconnaissant, comme le suggérait Emile Durkheim, que "l'idée de valeur économique et celle de valeur religieuse ne doivent pas être sans rapport".

"Que voit le sociologue quand la société se livre en spectacle ? S'il existe "un fait social total", selon la définition que Marcel Mauss en proposa dans son "Essai sur le don" (paru dans "L'année sociologique" en 1923), c'est bien le théâtre. Il n'est pas étonnant que les sciences humaines s'intéressent à cet art. Par son expérimentation, il peut se révéler être un puissant outil pédagogie. Parce qu'il existe des "affinités électives" entre le théâtre et les sciences sociales, leur union peut en effet contribuer à faciliter l'acquisition de savoir-faire et le développement d'un esprit critique.