(...) Martin Richer, qui observe et accompagne les évolutions du travail et du management dans les entreprises, examine ici les perspectives possibles en la matière. Il relève ainsi cinq grandes tendances : l'extrême fragmentation du travail (décomposition en de nombreuses tâches, recours à de multiples intermédiaires ou différent types de travailleurs, intensification du travail, modification des chaînes de valeur...); l'automatisation (renforcée par la diffusion de la robotique et du numérique) ; la plate-formisation (désintermédiation, nouvelles interfaces entre offre et demande d'emploi...) ; l'individualisation (qui modifie substantiellement le rapport au travail et aux attentes à son égard ; et l'insubordination (qui découle en partie de ce qui précède et confirme le relâchement du lien à l'entreprise. (...)

A chaque vague d'innovations techniques, les sociétés se sont interrogées sur l'impact de ces innovations sur l'emploi. Ce fut le cas avec la mécanisation, puis l'industrialisation ; et voici venu le tour des technologies de l'information qui ont révolutionné nos modes de vie et de travail à un rythme effréné ces dernières décennies. Robotique, automatisation, essor des intelligences artificielles.... : les progrès en cous ont ravivé les débats autour du remplacement possible de l'homme par la machine dans de nombreux secteurs d'activités (...)

En 2016, l'INRS a mené un vaste exercice de prospective sur les futurs possibles de la production en France à l'horizon 20140. Il a réuni, dans ce cadre, sept organismes partenaires (dont Futuribles), avec pour objectif final d'identifier les enjeux nouveaux pour la santé et la sécurité au travail. Miche Héry et Catherine Levert, qui ont coordonné cet exercice, en présentent ici les principaux enseignement. (...)