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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Métiers de l'humain : la résistance s'organise

Article de Gilles Marcellot, Joseph Rouzel

Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 161, 1er trimestre 2024, pp. 13-70.

Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Travailleur social, Profession, Valeur, Conditions de travail, Crise, Recrutement, Reconnaissance, Éthique, Formation, Éducation spécialisée, Soin, Psychanalyse, Implication personnelle, Analyse de la pratique

De moins en moins d’inscrits à Parcoursup dans les professions sociales ; des effectifs en formation en nette diminution : certaines promos sont à moitié pleines ; des établissements qui peinent à trouver des travailleurs sociaux qualifiés… Une avalanche de témoignages sur les réseaux sociaux de professionnels qui démissionnent, qui n’en peuvent plus des méthodes managériales féroces, qui disent ne plus (re)trouver les sens de leur engagement premier, noyés sous les procédures, évaluations et autres tracasseries incessantes… Que se passe- t-il dans les professions sociales où longtemps le sens de l’engagement et de la solidarité a pu compenser la faible reconnaissance salariale ?
Enfin notons que ça n’est pas tous le travailleurs du social qui sont gagnés par la morosité ambiante. Il y a peut-être une crise générale du rapport au travail. Un peu partout des résistances s’organisent à bas bruit, des inventions naissent, des espoirs demeurent vivants.

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Le numérique au service du social ou le social numérisé ?

Article de Limam Wadji, David Ryboloviecz, Pascal Gascoin, et al.

Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 157, 1er trimestre 2023, pp. 9-65.

Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Travailleur social, Technologie numérique, Relation travailleur social-usager, Épidémie, Crise, Accompagnement social, Action sociale, Centre social, Analyse de la pratique, Éducateur spécialisé, Enseignement à distance, Équipement informatique, Éthique, Formation, Inégalité, Protection de l'enfance, Risque, Réseau social, Vie privée, Écrit professionnel, Relation d'aide, Accès aux droits, Éducation

La montée en puissance du numérique (la nouvelle révolution depuis la révolution industrielle du 19ème) est venue bouleverser les pratiques et vient réinterroger les éducateur·rices et les professionnel.l.es de la première ligne sur le sens de leurs actions, voire de leur éthique de conviction.
En effet, l'accompagnement social et éducatif est percuté par l'irruption du numérique. Les professionnel·les s'interrogent sur la place, les limites de leur intervention, le respect de l'intimité des personnes (par exemple quand ils·elles font à leur place et s'immiscent dans les données numériques : mot de passe, etc. des individus).
Il est donc central de donner la parole aux professionel·les sur cette nouvelle manière d'accompagner, qui vient aussi et au-delà de la question du respect de la vie privée, être parfois questionnée du côté de la présence/absence.
L'épreuve de la crise sanitaire est venue là encore interroger de ce côté : peut-on accompagner si on n'est pas en présence ? La rencontre peut-elle se faire quand on est à distance ? Quel est le rapport des uns et des autres vis-à-vis du numérique ?

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Secret professionnel : entre confiance & responsabilité

Article de Alexandra Marquet, Antoine Guillet, Christophe Pelletier, et al.

Paru dans la revue ASH Domicile, hors-série n° 9, septembre 2021, pp. 3-41.

Mots clés : Travail social : Métiers, Accompagnement de la personne et identité, Secret professionnel, Confiance, Responsabilité, Aide à domicile, Communication, Formation, Partage d'informations, Reconnaissance, Éthique, Loi, Posture professionnelle, DEAES, Assistant de vie aux familles, Vie privée, Respect, Équipe soignante, Intimité, Analyse de la pratique, Milieu rural, Distance, Technicien de l'intervention sociale et familiale, Protection de l'enfance, Personne âgée, Violence, Signalement

SECRET PROFESSIONNEL. Derrière ces mots, se cachent des droits et des devoirs. Si dans l'inconscient collectif, le médecin est placé tout en haut de cette pyramide, qui se doute que les aides à domicile sont, elles aussi, soumises au secret professionnel ? Et pourtant, depuis la loi du 26 janvier 2016, l'obligation pénale venue du sanitaire a été étendue aux professionnels du secteur social et médico-social. Ce cadre strict de travail, encore trop méconnu, renvoie à une responsabilité individuelle où chaque situation est particulière. Dans un quotidien de solitude, les aides à domicile communiquent par téléphone ou par écrit. Ils parlent à leurs collègues, à leur direction, parfois à d'autres professionnels croisés au détour d'une intervention, mais aussi et surtout aux usagers. Pèsent-ils pour autant chaque mot prononcé ? Quand une personne aidée demande des nouvelles de sa voisine ou de sa cousine suivie par le même organisme, le professionnel avoue-t-il qu'il ne peut pas répondre à cette question si anodine ?
PARTAGE D'INFORMATIONS : SUJET SENSIBLE. Continuité des soins, liste de professionnels autorisés avec un périmètre bien défini, accord préalable et consentement , autant d'éléments définis par la loi, mais qui peuvent être vite oubliés... ou qui ne sont pas suffisamment acquis. Ces restrictions entravent-elles la coordination ? Le partage est vécu par certains comme essentiel pour un accompagnement adapté et coordonné. Reste que des responsables de service à domicile choisissent de taire des informations sur les pathologies des usagers, par exemple, pour éviter tout préjugé. Avoir ou non suffisamment d'information : une injonction paradoxale devenue une réalité pour tout un secteur. L'ultime paradoxe réside dans ce que les aides à domicile sont souvent mises à l'écart des formations dédiées à ce texte réglementaire ; les sensibilisations restent encore trop parcellaires. Dans la pratique, sans protocole, ils devront savoir se taire, ne pas "dire", dans certains cas bien particuliers. La loi prévoit des exceptions où le professionnel devra rompre ce secret pour protéger une personne vulnérable. L'analyse fine soumise à une obligation de signalement repose sur leurs épaules parfois frêles.
FORMER, SENSIBILISER ET EXPLIQUER. Mais pour s'approprier cette notion, encore faut-il que les postures soient appréhendées dès les formations initiales. Car oui, ces professionnels du quotidien sont exposés, en intervenant au cœur de l'intimité. Des secrets sont échangés, quand la relation de confiance se noue. Des informations implicites ou des silences sont parfois relevés par les professionnels, qui s'en trouvent démunis. Si la diffusion des informations est désormais réglementée, l'enjeu de la professionnalisation du secteur est d'apprendre à communiquer dans un exercice complexe qui relève parfois de l'équilibrisme.
RECONNAISSANCE DU SECTEUR. A l'heure où de nombreuses personnes vulnérables sont isolées, la parole est parfois un luxe, un moment tant attendu. Alors comment ne pas commettre d'impair et ne pas tomber dans l'éthique du commérage pour des professionnels acteurs et spectateurs de l'intimité ? En zone rurale, parler c'est tisser du lien. Le secret est encore plus difficile à respecter et, pourtant, plus nécessaire encore. Finalement, il est une reconnaissance du métier et de son exigence dans la théorie. Reste à le rendre public dans la pratique, à communiquer pour que ces "petits" métiers (re)trouvent enfin leur titre de noblesse.