Notre association d’assistantes maternelles a été créée il y a quelques années afin de revaloriser la profession et de toucher les familles de notre territoire, cela alors que nous accusions une forte baisse de la demande d’accueil car plusieurs structures venaient d’être créées. Ses actions se sont multipliées au fil du temps, avec la mise en place régulière de formations, de matinées d’activités et la participation à certains événements qu’elle ne manque pas de promouvoir.

Partir en groupe à la recherche et à la rencontre de partenaires territoriaux, telle est l’entreprise peu commune dans laquelle se sont engagés des éducateurs et éducatrices de jeunes enfants en devenir. Une aventure riche en découvertes, en explorations et en apports, notamment autour du travail d’équipe.

Temps institutionnel imposé, souvent subi en établissement d’accueil du jeune enfant, la formation aux gestes et aux soins d’urgence présente, par-delà son utilité incontestable, un intérêt insoupçonné. Révélatrice d’autres facettes de la personnalité de chacune des professionnelles participant, elle donne des clés pour coopérer autrement au sein d’une structure.

À l’heure où la presse spécialisée évoque le déclin du métier d’assistante maternelle – ce que corroborent le recensement du nombre d’abandons de la profession et la baisse d’activité –, il est temps de se pencher sur ses causes. Pourquoi ce métier est-il sous-estimé, parfois même stigmatisé, et pour quelles raisons semble-t-il écarté des politiques familiales ? Bien qu’en perte de vitesse, l’accueil individuel reste le premier mode d’accueil en France. Mais si rien n’est fait, cela risque de ne pas durer.

Thématique de plus en plus médiatisée, la souffrance au travail dans le milieu managérial de la petite enfance demeure peu abordée. Occultée par la préoccupation du bien-être du tout-petit et, plus rarement, de celui des professionnels, la violence institutionnelle envers le personnel encadrant mériterait d'être considérée comme un sujet de santé publique, tant en raison de sa récurrence que de ses conséquences dévastatrices.

Depuis le début des années 2010, le nombre d’assistantes maternelles ne cesse de baisser. La crise sanitaire de la Covid-19 a encore accentué la tendance. Les professionnelles voient leurs pratiques bouleversées et se posent de multiples questions sur leur métier, la façon dont elles le pratiquent, les attentes des parents et ses évolutions possibles. Il est aujourd’hui primordial de s’interroger sur le devenir d’une profession qui s’est battue pour obtenir une vraie reconnaissance. Cela notamment dans un contexte insécurisant où prendre soin des enfants est plus que jamais essentiel.

Très attendue par les assistants maternels, la nouvelle convention collective nationale des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile leur est applicable depuis le 1er janvier 2022. Elle apporte des améliorations aux conditions de travail et de rémunération de ces salariés et éclaircit certains points, notamment en matière de contrat de travail, de congés et de droits sociaux, comme l’accès à la médecine du travail et à la prime au départ à la retraite.

Pour les assistantes maternelles, passer d’une pratique éducative de la stimulation par des activités d’éveil à une pédagogie de l’accompagnement par l’expérimentation libre de l’enfant constitue un cheminement qui impacte tous les aspects du quotidien. En effet, leur lutte de longue date pour valoriser leur travail et le faire accepter comme relevant de compétences professionnelles les a conduites à se positionner en faveur de la production de créations visibles. Aujourd’hui, leur orientation pédagogique évolue dans le sens d’un plus grand respect de l’autonomie du tout-petit.

A chaque corps de métier correspond un jargon, ce à quoi n'échappe pas le domaine de la petite enfance. Il y est souvent question de filles en lieu et place de professionnelles, du placement plutôt que de l'accueil de l'enfant ou de la propreté au lieu de la maîtrise des sphincters. Un tel vocabulaire a nécessairement un impact sur la façon dont les personnels des crèches envisagent leurs métiers, mais aussi sur leur rapport aux autres et à leurs pratiques.

La profession d’assistant maternel est méconnue de la population en général mais aussi, semble-t-il, des instances décisionnaires. Or, pour exercer sereinement et dans de bonnes conditions, tout professionnel a besoin d’être reconnu comme tel, d’avoir des droits, de bénéficier de services administratifs compétents, fiables et fonctionnels, d’être informé et visible.