Rechercher un article, un ouvrage, une thèse

PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

Réponses 1 à 10 sur un total de 127

Votre recherche : *

Une expérience narco-féministe de recherche participative : la place des savoirs expérientiels liés à l’usage de drogues dans l’évaluation des politiques de soins liés aux addictions, au prisme du genre

Article de Marie Jauffret Roustide, Karine Bertrand

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2025, pp. 93-112.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Prise en charge, Soin, Réduction des risques, Genre, Femme, Savoir, Évaluation, Stéréotype, Maternité, Recherche, Empowerment, Accompagnement, Récit de vie, Stigmatisation, Psychiatrie, Relation soignant-soigné, Discrimination, Sevrage, Groupe de parole, Drogue, Vulnérabilité, Collectif Polytoux, Marseille

Notre article retrace une collaboration de recherche participative avec le groupe Polytoux, un collectif féministe de personnes consommatrices de drogues à Marseille. La méthodologie mise en œuvre s’inscrit dans une démarche narcoféministe qui place les personnes concernées au centre de la production des savoirs. La perspective narco-féministe considère que les rapports aux drogues sont liés aux systèmes politiques et sociaux et sont soumis à des rapports sociaux de genre et d’oppression. Les récits individuels collectés en entretiens mettent en évidence les vulnérabilités intimes liées à l’expérience des drogues. Les entretiens montrent que les participantes subissent des discours négatifs sur leur usage en lien avec les normes de genre qui peuvent les amener à éviter le contact avec les dispositifs de soins en psychiatrie et en addictologie. Dans les récits collectifs, à l’inverse, ces expériences sont interprétées de manière plus politique et les expériences de stigmatisation sont qualifiées de toxicophobie. Les participantes du collectif Polytoux revendiquent dans leurs discours collectifs la nécessité de bannir la toxicophobie des lieux de soins, de considérer que les médicaments psychotropes prescrits par les médecins peuvent ne pas convenir à certaines personnes qui gèrent leurs troubles avec d’autres substances psychoactives, et de prendre au sérieux les savoirs expérientiels des personnes qui consultent pour une addiction. Notre recherche montre qu’une approche narco-féministe permet d’inventer de nouvelles formes de résistance aux discriminations dans les soins. Cette démarche collective par l’écriture permet de remettre en question les classifications discriminantes et les rapports d’oppression qu’elles subissent grâce au partage de leurs expériences.

Accès à la version en ligne

De la dépendance à l'addiction

Article de Fabien Trécourt, Marc Olano, Cécile Peltier, et al.

Paru dans la revue Sciences humaines, n° 373, novembre 2024, pp. 39-68.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Illégalité, Drogue, Vulnérabilité, Groupe de parole, Famille, Consommation, Cerveau, Travail, Technologie numérique

Autrefois on parlait surtout de dépendance – au tabac, à l’alcool, à toutes les drogues… Être accro, c’était ressentir une forme de subordination physique, physiologique même, à une substance chimique ; et c’était souffrir des douloureux symptômes du sevrage lorsqu’on tentait de s’en libérer.

Avec le temps, les psychiatres ont plaidé pour prendre aussi en compte des addictions comportementales. Les accros aux jeux d’argent ont inspiré de nouvelles recherches, rapidement étendues aux jeux vidéo, aux achats compulsifs ou encore au sexe. À tel point que des spécialistes redoutent désormais que tout devienne « addiction », y compris des habitudes ou des passions sans gravité. Comment faire la part des choses ?

Accès à la version en ligne

Maternité et addictions : une revue de la littérature

Article de Myriam Cassen

Paru dans la revue Devenir, vol. 36, n° 2, 2024-2, pp. 140-163.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Enfance-Famille, Grossesse, Addiction, Psychopathologie, Psychotrope, Fœtus, Soutien à la parentalité

De nombreuses femmes utilisent des produits psychotropes pendant la grossesse. Ces produits qui ont des conséquences sur le développement du fœtus et de l’enfant sont peu recherchés dans l’accompagnement des femmes enceintes. Pourtant, ils posent de nombreux problèmes pour la santé mentale des mères, l’équilibre des interactions mère-enfant et le devenir des enfants. Cette revue de la littérature montre que ces problèmes sont sous-estimés et sous-traités. Après l’étude de l’impact des principaux produits, nous présentons les facteurs de risque pour les addictions maternelles ainsi que des programmes spécifiques validés dans l’accompagnement de la parentalité des femmes addictes.

Accès à la version en ligne

Les conduites addictives des mineurs incarcérés : mécanismes de relativisation, de relégation et d’invisibilisation en détention

Article de Mathilde Caro, Morgane Carpezat, Christian Laubressac, et al.

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 30, printemps 2024.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Détenu, Jeune, Addiction, Accès aux soins, Non-recours, Mineur, Cannabis, Mineur non accompagné, Manque

Cette contribution s’intéresse à l’appréhension des conduites addictives des mineurs en détention, et met en lumière plusieurs facteurs de relativisation et de relégation dans le cadre carcéral. En s’arrêtant en premier lieu sur l’expérience vécue des mineurs détenus, l’enquête montre que la consommation est banalisée dans leur quotidien, hors et dans les murs de la prison. Les usages et représentations du cannabis contribuent à la relativisation de cette pratique, qui n’est pas associée à un enjeu de santé ; y contribuent aussi les résistances dont fait l’objet le recours aux soins, qui reste mobilisé dans le cadre de situations d’urgence. Malgré le sentiment d’une santé dégradée en détention, les représentations associées aux soins en prison renforcent les mécanismes de non-recours, déjà ancrés dans la vie quotidienne des jeunes. Par ailleurs, la situation singulière des mineurs non accompagnés fait l’objet d’une approche privilégiée, tant ils présentent des spécificités en termes de trajectoires et de polyconsommation. L’article propose dans un second temps d’étudier d’autres facteurs de relativisation et de relégation des conduites addictives, relatifs aux contraintes spatiales, temporelles et sociales de l’environnement carcéral. D’une part, l’enquête met en évidence le poids des effets de lieu sur la consommation des jeunes et l’accès aux soins en détention, relevant de contraintes aussi bien matérielles que symboliques. D’autre part, l’expérience de la détention est soumise à des temporalités contradictoires, où le temps long de la privation de liberté se confronte à celui de l’urgence et de l’incertitude, peu propice à la prise en compte des conduites addictives par les jeunes ou les professionnels. Enfin, si les liens sociaux en détention sont altérés, fragilisés et sous contrainte, ils sont peu envisagés comme des ressources concernant les conduites addictives, ce qui accentue leur positionnement marginal dans le champ d’intervention des professionnels. La troisième partie porte un regard complémentaire sur l’espace socioprofessionnel de la détention, dont les conditions matérielles et organisationnelles – du manque de moyens au déficit de coordination entre acteurs et institutions – participent à la mise sous silence de cet objet. Si le déficit de formation favorise la relativisation des conduites addictives des mineurs, il apparaît toutefois que les compétences informelles peuvent être mobilisées par les professionnels de terrain pour compenser cet impensé.

De la prévention des « conduites addictives » en milieu de travail à ­­l’approche écosystémique des usages de produits

Article de Renaud Crespin, Dominique Lhuilier, Gladys Lutz Nale

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 30, n° 4, 2024, pp. 11-37.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Prévention, Addiction, Travail, Recherche-action, Innovation sociale, Approche systémique, Conditions de travail, Organisation du travail, ARACT, Centre Val de Loire, Occitanie, Martinique

Dans le champ de la prévention des conduites addictives en milieu de travail, les orientations privilégiées par les politiques publiques rencontrent des résistances majeures en matière de mise en oeuvre. Sur la base des résultats d’une recherche-action portant sur les appropriations locales d’un projet national d’expérimentations de prévention, cet article interroge les obstacles cognitifs et organisationnels à une prévention écosystémique des usages de SPA. En suivant le travail de chargés de mission du réseau des agences régionales de l’Agence Nationale d’Amélioration des conditions de travail, il en caractérise également les conditions et les voies de dépassement des orientations prescrites. Celles-ci varient fortement selon les spécificités territoriales et les configurations d’acteurs. Resituer la prévention des addictions en milieu de travail dans l’analyse de l’organisation, des conditions de travail et de l’emploi emprunte ainsi différents processus allant de formes de déprise à l’affranchissement.

Accès à la version en ligne

Déterminants de ­­l’usage problématique des réseaux sociaux

Article de Jean Pierre Mbamé, Adolf Moté, Lilly Berthe Kouemo Sopdom, et al.

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 30, n° 4, 2024, pp. 39-56.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Réseau social, Addiction, Étudiant, Personnalité, Estime de soi, Genre, Cameroun

L’objectif était d’examiner les dimensions psychologiques, comportementales et sociodémographiques impliquées dans l’usage problématique des Réseaux sociaux. Une étude transversale, descriptive et prédictive a été menée auprès de 459 étudiants de l’Université de Ngaoundéré. L’usage problématique des réseaux sociaux a été réalisé par une version adaptée de la Bergen Facebook Addiction Scale, la personnalité a été mesurée par deux échelles (Big Five Inventory et Impulsiveness Behavior Scale) et l’estime de soi a été évaluée par « The Rosenberg’s Self-Esteem Scale ». 14 % des étudiants présentent un usage problématique aux réseaux sociaux. Les facteurs prédicteurs de l’usage problématique des Réseaux sociaux étaient l’estime de soi, l’âge, l’extraversion, le névrosisme, l’ouverture d’esprit, le genre, l’urgence positive et la recherche de sensation. Notre étude montre que l’usage problématique des Réseaux sociaux chez les étudiants enquêtés est une réalité à prendre au sérieux.

Accès à la version en ligne

Chemsex

Article de Thomas L'Yavanc, Muriel Grégoire, Anne Batisse, et al.

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 30, n° 2, 2024, pp. 13-149.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Drogue, Addiction, Sexualité, Rapport sexuel, Psychothérapie, CSAPA, Prise en charge, Conduite à risque, IST, Réduction des risques, Statistiques, Homme, Femme, Vulnérabilité, Suivi médical, Équipe pluridisciplinaire, Sexologie, Psychopathologie

Le chemsex, contraction de « chemical sex », est une pratique sexuelle apparue depuis la fin des années 2000 dans la communauté
des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Le chemsex est défini comme l’utilisation de produits psychoactifs avant ou pendant une activité sexuelle planifiée dans le but d’en maintenir, améliorer, désinhiber ou faciliter l’expérience (Edmundson, 2018). L’intentionnalité est donc importante, il ne s’agit pas de consommations festives suite auxquelles des rapports sexuels pourraient survenir, mais bien de consommations prévues spécifiquement pour des rapports sexuels, organisées entre partenaires informés. Les produits utilisés, appelés « chems », sont pour la plupart des drogues de synthèse [...].

Chemsex : il est temps d’agir ! / Thomas L’Yavanc
Liens entre la prise en charge, la psychothérapie et les facteurs déterminants dans les pratiques problématiques du chemsex, selon une expérience clinique / Muriel Grégoire
Pratique du chemsex en France : actualisation des données d’addictovigilance / Anne Batisse, Leila Chaouachi, Johan Thiery, et al.
La pratique du chemsex dans les enquêtes nationales Rapport au sexe (ERAS) auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : évolutions entre 2017 et 2023 / Annie Velter et Perrine Roux
Une initiative thérapeutique innovante. L’exemple de la mise en place d’un parcours de soin dédié au chemsex dans le service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Louis / Iris Bichard
Chemsex et sexualité. Caractériser les facteurs de vulnérabilité, les besoins des patients et les approches sexologiques lors d’une intervention en milieu hospitalier / Alexandre Aslan, David Lessard et Bertrand Lebouché
Évaluation de la santé sexuelle des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, suivis en consultations d’addictologie à Montpellier, pour un usage du chemsex / Hélène Donnadieu et Marion Ambrosino
Le chemsex en psychiatrie : des effets systémiques ? / Jean-Victor Blanc

Accès à la version en ligne

L’utilisation du cannabis dans la gestion des consommations d’autres substances psychoactives. Une enquête par questionnaire auprès de personnes utilisatrices de cannabis en France

Article de Martin Bastien, Fabienne Lopez, Pierre Chappard, et al.

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 30, n° 2, 2024, pp. 171-197.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Cannabis, Consommation, Automédication, Réduction des risques, Addiction

Le cannabis est la substance psychoactive illicite la plus consommée en France, et de nombreuses personnes l’utilisent de manière thérapeutique en dehors d’un cadre de prescription. Une enquête collaborative par questionnaire en ligne a été menée en France afin d’explorer l’utilisation du cannabis dans le but de maîtriser, réduire ou arrêter les consommations d’autres substances psychoactives, légales, illégales ou prescrites médicalement. Nous décrivons les profils des participants, ainsi que les pratiques et perceptions liées à cette utilisation du cannabis, suggérant qu’elle s’intégrerait dans une diversité de parcours de consommation et de parcours de soin chez les personnes concernées. Face à de possibles difficultés dans l’accès ou le maintien des soins pour certaines personnes utilisatrices de substances ou ayant une prescription médicamenteuse, nous interprétons cette utilisation du cannabis comme une stratégie d’appropriation de ses consommations et ainsi de sa santé.

Accès à la version en ligne

Addiction : prise en compte de la minorité sourde

Article de Jean Dagron, Anne Lise Granier, Hélène Donadieu

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 30, n° 1, 2024, pp. 9-21.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Prise en charge, Surdité, Langue des signes, Sevrage, Montpellier

La prise en soins en addictologie se veut inclusive, inconditionnelle et non jugeante. Cependant, les personnes sourdes et malentendantes se heurtent à des problèmes d’accès aux soins. Cet article coordonné par le Groupe Addiction Sourds rassemble quatre communications : le témoignage d’un patient de la cure innovante au CHU Montpellier, une enquête socio-anthropologique exploratrice, et les retours d’un
médecin addictologue signant et de la cheffe de service accueillant les premières cures de sevrage en LSF, à Montpellier.

Accès à la version en ligne

Psychotraumatismes et addictions, ­­l’exemple des appartements thérapeutiques Pierre Nicole

Article de Clara Maggi

Paru dans la revue Psychotropes, vol. 30, n° 1, 2024, pp. 113-133.

Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Appartement thérapeutique, Traumatisme, Usager, Violence, Femme, CSAPA, Lien social, Soin, CSAPA Pierre Nicole, Paris

Depuis les années 1990, de nombreuses recherches ont montré le lien entre Trouble de Stress Post-Traumatiques (TSPT) et le développement de diverses conduites addictives. Le travail présenté ici apporte des données statistiques visant à éclairer le lien entre les psychotraumatismes (PT) et les conduites addictives. Il ­­s’appuie sur les entretiens réalisés sur une base hebdomadaire avec 64 personnes dépendantes à diverses substances psychoactives accueillies aux appartements thérapeutiques du CSAPA Pierre Nicole entre 2016 et 2022. Les résultats confirment la sur-représentation des personnes souffrant de PT parmi la population étudiée, particulièrement de PT complexes (+70 % des femmes et +45 % des hommes) qui correspondent dans la majorité des cas à des abus répétés pendant ­­l’enfance et dans le cadre intrafamilial. Parmi les événements traumatiques, les violences sexuelles atteignent des taux extrêmement élevés chez les femmes (+70 %). Plus nombreuses à souffrir de PT, les femmes sont aussi plus nombreuses à souffrir de comorbidités psychiatriques (F=28 % / H=20 %) et de TCA (F=25 % / H=4 %). En revanche, les hommes ont plus de comportements addictifs liés à la sexualité (H=18 % / F=5 %) et de problèmes de justice (H=12 % / F=4 %). Ce travail met aussi en lumière la fragilité des liens sociaux entretenus par une population dont beaucoup ont coupé les ponts avec leur entourage lorsqu’ils consommaient activement, puis avec leur groupe de pairs lorsqu’ils cherchent ­­l’abstinence à long terme. Près ­­d’un quart sont ainsi en situation ­­d’isolement social tandis que la moitié ont une sociabilité qui repose quasi exclusivement sur des fraternités en 12 étapes qui leur permettent justement de constituer un nouveau groupe de pairs autour de personnes partageant leur rapport aux produits. Tout cela plaide pour une meilleure prise en compte des PT dans les structures ­­d’aide et de soin aux consommateurs de produits à travers la formation des professionnels, y compris des travailleurs sociaux, mais aussi ­­d’un repérage systématique (logiciels professionnels…) qui pourrait en outre permettre un recueil de données à grande échelle sur ce thème.

Accès à la version en ligne