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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Jusqu’où attendre son retour ? Le placement d’enfants ou la lente dépossession des parents de classes populaires

Article de Hélène Oehmichen

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 40-57.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Parentalité, Temps, Contrôle social, Placement, Durée

La loi prévoit aujourd’hui que, lorsqu’un·e enfant est retiré·e de sa famille pour être placé·e, le placement se termine dès que les institutions judiciaires et administratives actent la fin du danger au domicile parental. Le placement ouvre ainsi le temps d’une parentalité suspendue à l’attente du retour de l’enfant. À partir d’une enquête ethnographique et statistique sur les institutions de placement et sur les parents concernés, l’article explore la façon dont l’attente et la menace de sa prolongation sont utilisées comme levier de contrôle et de normalisation des classes populaires – et plus particulièrement des mères. Cela passe notamment par l’imposition d’attentes intermédiaires. Leur respect conditionne la durée du placement, ce qui participe à la reproduction de l’ordre social – ordre de classe, de genre et de santé. Pour la majorité la plus dominée des parents, le placement perdure. Face à ce provisoire qui dure, les parents – socialisés de façon différentielle par les attentes, intermédiaires et finale, et conscients de l’inefficacité des efforts accumulés – développent deux types stratégies de cessation de l’attente : la déparentalisation et l’institutionnalisation de leur parenté.

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De l’enfance victime de la guerre à l’enfance inadaptée. Questions d’échelles et de classifications : le rôle expert des SEPEG dans la sortie de guerre des enfants européens (1944-1951)

Article de Samuel Boussion

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 28, automne 2022.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Concept, Enfance en danger, Approche historique, Guerre, Inadaptation sociale, Traumatisme, 1944-1951

Cet article propose de questionner par une approche diachronique la catégorie de « l’enfance victime de la guerre », réactivée dans l’après-Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de voir comment elle se construit et se décline à la fois sur les plans épistémologique, étiologique, scientifique mais aussi du côté des pratiques professionnelles à l’heure où se constitue, en France notamment, une catégorie issue des nosographies psychiatriques : l’enfance dite « inadaptée ». Sur ce terrain, les Semaines internationales d’étude pour l’enfance victime de la guerre (SEPEG), fondées en 1944 en Suisse, offrent un observatoire intéressant du rôle des experts de l’enfance en sortie de guerre, jusqu’à leur dissolution en 1951.
Il s’agit d’éclairer la construction par les acteurs des savoirs « experts » sur l’enfance, mais aussi leur réception, leur appropriation et traduction, en somme leur dissémination, par les professionnels du travail social, de la médecine ou encore de l’éducation. Cette mise en catégorie constitue alors une étape dans la montée d’une expertise et la fabrication, au fil de rencontres internationales, d’un consensus. Cela ne se fait ni sans heurt ni sans débat, par exemple à l’occasion de la définition du traumatisme de guerre des enfants et de la reconnaissance du corpus analytique. Enfin, cet article aborde la production de savoirs et pratiques professionnelles autour de la figure de l’enfant de la guerre, vue à travers le prisme d’hybridations multiples.

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La participation des jeunes dans une association de protection de l’enfance : des logiques d’action en tension

Article de Valérie Becquet, Pascal Fugier, Ruggero Iori

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 28, automne 2022.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, Prévention spécialisée, Jeune en difficulté, Participation, Association, Travailleur social, Recherche-action, Ile de France

Cet article s’intéresse aux conditions et au processus de participation de jeunes « en difficulté » au sein d’une association de protection de l’enfance. Les recherches menées sur ces jeunes s’intéressent notamment aux modalités de prise en charge, aux parcours au sein des institutions ou encore aux transitions vers l’autonomie. Dans cet article, il s’agit d’analyser la participation en acte dans les dispositifs formels et informels, afin de mieux comprendre la tension entre normes d’action publique, appropriation par les professionnel·les et parcours de vie des jeunes. En prenant le cas d’une association départementale menant des activités de protection de l’enfance, de prévention spécialisée, de formation et d’insertion, nous montrerons les enjeux de la participation et les tensions qui se dégagent, relevant de quatre logiques d’action : civique, gestionnaire, normative et clinique.

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Entrée dans des pratiques prostitutionnelles d’adolescentes nouvellement placées en foyer : analyse des interactions et facteurs favorisants

Article de Héléna Frithmann, Nathalie Gavens

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 27, printemps 2022.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Prostitution, ASE, Adolescent, Fille, Conduite à risque, Foyer de l'enfance, Protection de l'enfance

La prostitution est l’une des problématiques majeures parmi les multiples conduites à risques des jeunes placées en institution. Toutefois, ce phénomène peu traité dans la littérature est difficile à quantifier et les éducateurs ne sont pas toujours armés pour donner des réponses adaptées à ces faits. Pour tenter d’éclairer ces faits, nous avons cherché à comprendre si la mesure de placement des adolescentes nouvellement placées dans un foyer pouvait impacter leur entrée dans l’activité prostitutionnelle. Cette recherche porte sur l’observation de dix adolescentes (M = 16,2 ans) placées dans un foyer d’action éducative. Elle met en avant une méthodologie qualitative basée sur des observations directes et des analyses de documents écrits professionnels. À partir des observations, il apparaît que le placement en institution de la protection de l’enfance entraîne un point de rupture dans les trajectoires de ces adolescentes ainsi que des interactions spécifiques entre elles et différents acteurs. Cette analyse systémique démontre que l’environnement, au sens global, des mineures placées tend à favoriser leur entrée dans la prostitution. Nous avons pu faire émerger des facteurs qui peuvent être considérés tels des points d’appui et de vigilance pour appréhender ce public.

Adolescents en institution, autonomie en question : inscrire la séparation dans la prise de contact

Article de Grégoire Nyssens, Oussama Tigra

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 1, janvier 2022, pp. 47-64.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Enfant placé, Fin de la prise en charge, Majorité, Adolescent, Jeune en difficulté, Institution, Séparation, Autonomie, Psychothérapie institutionnelle, Snoezelen, Bruxelles

Pour les adolescents placés en institution, l’approche de la majorité à 18 ans devient parfois un mirage rêvé ou un fantasme cauchemardesque qui provoque un départ prématuré en forme de rupture. Si la séparation s’impose à l’arrivée de la majorité, pour qu’elle ne devienne pas rupture, elle doit déjà s’inscrire au départ, dès la prise de contact. En effet, grandir en autonomie n’implique pas de devenir un être indépendant solitaire mais plutôt de trouver sa place dans la danse relationnelle de l’interdépendance faite d’aller et retour. La thérapie institutionnelle qui nécessite une approche interdisciplinaire tente cette danse relationnelle dans le monde du sentir propre à l’ambiance du milieu humain (E. Dessoy) et à la modalité du contact (J. Schotte). Un atelier Snoezelen vient concrétiser cet effort de modélisation.

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Les moments de coprésence parents, enfants et professionnels dans un dispositif suisse de placement : ici et maintenant, entre les trois, l’air de rien, il se passe quelque chose d’important

Article de Kim Stroumza, Anne Françoise Pont, Marc Pittet, Flavio Fersiniet al.

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 26, automne 2021.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Pratique éducative, Vie quotidienne, Coéducation, Participation, Parents, Enfant placé, Suisse

Cet article s’intéresse aux moments de coprésence entre parents, enfants et professionnels en appui sur des activités de l’ordre de l’ordinaire (jouer, manger, se promener…) à l’intérieur de dispositifs d’aide contrainte du champ de la protection de l’enfance, et plus particulièrement dans un dispositif de placement suisse. Nous faisons le pari que dans ces moments particuliers peut se jouer d’un point de vue éducatif quelque chose de spécifique, qui exige d’être mieux compris pour être pleinement exploité. Être présent, participer à un tel moment de coprésence ne comporterait pas les mêmes exigences ni ne favoriserait les mêmes opportunités qu’un dispositif par entretiens ou réunions. Des spécificités qu’il nous importe de visibiliser pour soutenir l’élargissement des formes de participation proposées aux parents et aux enfants.
Dans une démarche d’analyse du travail, enrichie d’apports du pragmatisme et de la phénoménologie, nous sommes ainsi allés étudier comment s’y prennent les professionnels dans ces moments pour favoriser l’intérêt supérieur de l’enfant, et ce, en prenant appui sur diverses données : observations, 3 films, 6 entretiens dits d’autoconfrontation. Notre recherche a abouti à la modélisation avec les professionnels de deux manières d’habiter ces moments. Ce n’est que dans une de ces deux modalités qu’il est considéré qu’ici et maintenant, entre les trois (parent-enfant-professionnel), l’air de rien, il se passe quelque chose d’important.

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Un usage dévoyé de la « mainlevée » en protection de l’enfance ? : distribution des (in)capacités d’agir et responsabilité des acteurs

Article de Claire Autant Dorier

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 23, automne 2019, n.p. n.p..

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Protection de l'enfance, AEMO, Fin de la prise en charge, Responsabilité, Empowerment, Enquête, Auvergne Rhône Alpes

Notre recherche a porté sur une association qui exerce des mesures d’aide éducative en milieu ouvert. Elle proposait d’étudier comment s’opèrent des processus de traduction de la demande des usagers à cet échelon de mise en œuvre des politiques sociales en s’inspirant des travaux sur le non-recours au droit.
L’article présente un aspect pointé comme problématique par les professionnels : des décisions de « mainlevée » prises dans des situations où « on ne sait plus quoi faire ». Alors que la mainlevée devrait être prononcée quand il n’y a plus besoin de protection ou plus de demande d’aide, ici elle signerait le renoncement à accompagner et permettrait de ne plus engager de moyens face à un constat d’impuissance. Ces situations paraissent révélatrices des tensions entre l’injonction à « faire avec » les familles, le souci de protection des enfants et les difficultés à mobiliser les bonnes ressources au bon moment. Un cas est alors examiné en détail : l’article décrit par quelles (dis)qualifications les acteurs éducatifs passent et conduisent ainsi à pointer l’incapacité et à responsabiliser les seuls parents.
Or, la reconstitution chronologique du dossier montre des moments d’accélération ou de césure du suivi et fait apparaître que chacun des acteurs (parents, enfants, éducatrices, juges) a été tour à tour capable ou incapable d’agir selon les cadrages et recadrages de la situation. La responsabilité et la capacité d’agir apparaissent dès lors distribuées entre les acteurs et plus largement entre les actants (rapports, ordonnance, temps de travail, couteaux, institutions, partenaires, territoire… ; ce qu’il conviendrait de mieux reconnaître : d’une part en laissant davantage ouverts les échanges dans un travail « pour autrui » inspiré du care ; d’autre part en développant effectivement un travail communautaire « capacitant ».

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La vulnérabilité au prisme d’une situation d’entretien en protection de l’enfance

Article de Maryse Bournel Bosson, Michel Boutanquoi, Michèle Grossen, et al.

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 23, automne 2019, n.p. n.p..

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Entretien, Interaction, Vulnérabilité, Protection de l'enfance, Relation travailleur social-usager, Mère, Parentalité

La problématique de la vulnérabilité en protection de l’enfance traverse les pratiques d’intervention et l’analyse en est possible tout autant au niveau de l’étude des documents textuels qui jalonnent les mesures qu’au niveau des multiples situations d’interactions existant entre les familles et les travailleurs sociaux. Notre regard à ce sujet se focalise sur un entretien entre une travailleuse sociale et une mère (Madame Yvon) dont l’enfant bénéficie d’une mesure de protection. L’objectif de cet entretien est de restituer à Madame Yvon le contenu du rapport écrit par l’éducatrice à destination du juge des enfants et par ailleurs d’aborder le thème des absences à l’école de l’enfant. Nous étudions de quelle façon le positionnement entre les locuteurs, structurellement asymétrique, s’organise autour des deux pôles qui caractérisent la vulnérabilité, à savoir la volonté d’autonomie et la réalité de la dépendance liée à des formes de fragilité. La première partie des résultats portant sur l’étude du contenu du rapport reflète cette tension en mettant en évidence le recours à de nombreuses affirmations contrastées. La seconde partie se centre sur la dynamique interactionnelle et souligne des variations fortes au niveau des positionnements entre aide, contrôle, conseils de la part de la professionnelle, et acceptation, refus, argumentation de la part de la mère. Les deux interlocutrices ont le souci de maintenir le dialogue même si la transparence, posée comme condition à celui-ci, est momentanément remise en question. Cet épisode vient rappeler à Madame Yvon qu’elle doit être, en tant que mère, « irréprochable » et, sur le plan conceptuel, indiquer que la vulnérabilité reste fortement attachée aux notions de personnalisation et de responsabilisation.

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Le trouble identitaire de l'enfant soldat désarmé : une observation clinique au Tchad

Article de Rahmat Noubarangar, Amal Hachet

Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 3, juillet-septembre 2019, pp. 291-300.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Guerre, Enfance en danger, Agressivité, Violence, Identification, Aliénation

Dès le début de la deuxième guerre civile de Centrafrique, en 2012, de nombreux enfants ont été enrôlés par les différents groupes armés, en premier lieu le Séléka, avant de commencer à être démobilisés en 2015. C’est le cas des ex-enfants soldats placés au Centre de Réinsertion et d’Orientation du Tchad. Dans ce cadre institutionnel pourtant sécure, le programme éducatif se heurte à la survenue et la persistance de comportements opposants et agressifs. Ces enfants se cramponnent farouchement à leur identité de soldat. L’observation clinique de Bouba, 15 ans, qui fait preuve de violences répétées à l’égard des autres enfants du centre et de désobéissance systématique envers l’équipe, illustre ce phénomène. L’échec de cette prise en charge suggère que cet adolescent et ses camarades ont été psychiquement soumis à un processus d’identification à l’agresseur (Ferenczi, 1932, A. Freud, 1936), en l’occurrence aux chefs de guerre et aux miliciens. Le repérage et la mise au travail pluridisciplinaires de ce type d’aliénation identitaire sont indispensables pour relancer le processus de maturation affective de ces ex-enfants soldats.

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Le droit d’asile des mineurs non accompagnés dans l’Union européenne. Questions liées à leur représentation

Article de Anne Meyer Heine

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 21, automne 2018, 23 p..

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Mineur non accompagné, Droit d'asile, Union européenne, Âge, Intérêt de l'enfant

Les mineurs non accompagnés sont de plus en plus nombreux à demander l’asile dans l’Union européenne. Pour obtenir le statut de réfugié, ces mineurs doivent, comme leurs ainés, démontrer qu’ils sont confrontés à des risques d’atteintes graves en cas de retour dans leur pays d’origine. Lorsque le jeune est sans papiers, il doit en outre démontrer qu’il est mineur. Or les techniques employées par les autorités nationales sont loin d’être sans lacunes et défauts.
En Europe, un représentant légal doit être nommé pour accompagner le mineur, particulièrement vulnérable, dans les différentes démarches qu’il doit accomplir auprès des autorités nationales. Le représentant du mineur doit garantir l’intérêt supérieur de l’enfant. Des normes communes découlent de directives européennes en ce qui concerne les attributions et les missions des représentants des mineurs. Cependant, la marge de manœuvre laissée aux États explique que les compétences varient ces derniers. Ainsi la diversité des dispositions nationales met en jeu l’efficacité du système. En outre, l’effectivité des règles adoptées est imparfaite, la protection des mineurs souffrant ainsi de nombreuses lacunes.

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