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Pourquoi on s'énerve ?

Article de Elsa Godart, Maxime Rovere, Gloria Origgi, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 150, juin 2021, pp. 44-69.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Colère, Agressivité, Pulsion, Relation enfant-parents, Risque, Société, Technologie numérique, Neurosciences, Frustration, Transport, Débat, Schopenhauer (Arthur)

Dans un monde idéal, l’épisode de la pandémie et des confinements successifs aurait dû nous servir à prendre du recul, à gagner en sérénité. Et pourtant… ne sentez-vous pas comme une tension dans l’air ambiant ? N’a-t-on pas l’impression, dans la rue ou sur les réseaux sociaux, que les gens ont envie d’en découdre ? Le télétravail et la raréfaction de la vie sociale n’ont-ils pas rendu les rapports humains moins fluides, voire carrément survoltés ?
Que ce soit leurs enfants ou la technologie qui les mette en boule, les philosophes Elsa Godart, Maxime Rovere, Gloria Origgi et Yves Citton racontent qu’ils s’énervent comme tout le monde !
Pourtant, dans l’histoire de la philosophie, c’est la colère qui a ses lettres de noblesse. La colère de Dieu, celle d’Achille sont des passions nobles… Que nous révèle l’énervement sur notre civilisation ?
Peut-être cela : qu’elle carbure à l’électricité et à la fatigue, comme le démontre le philosophe Tristan Garcia.
Pour en savoir plus sur les mécanismes de l’énervement, nous sommes allés à la rencontre des chercheurs en neurosciences Catherine Belzung, Olivier Koenig et Albert Moukheiber. Bizarrement, ils nous disent que s’énerver ne sert à rien – au moins du point de vue physiologique !
S’il y a bien un philosophe qui a perdu son sang-froid, c’est Arthur Schopenhauer, qui a précipité sa voisine dans les escaliers et a dû lui payer une pension à vie. Folie ou aboutissement logique de son système, fondé sur la volonté ?
Quelques journées en immersion dans le métro ou à essayer de traverser des pistes cyclables ont permis à notre journaliste Michel Eltchaninoff d’écrire un reportage informé sur la rage des transports.
Ils ont de l’estime mutuelle, et pourtant… ils ont failli s’énerver ! Tel est le tour étonnant qu’a pris notre dialogue entre la réalisatrice et comédienne Agnès Jaoui et le philosophe Raphaël Enthoven, qui divise la Twittosphère.

Avons-nous besoin d’admirer ?

Article de Chloé Delaume, Hourya Bentouhami, Ollivier Pourriol, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 137, mars 2020, pp. 48-71.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Passion, Littérature, Art, Influence sociale, Risque, Éducation, Aliénation, Réseau social, Modèle

On ne choisit pas vraiment ceux qu’on admire. Qu’il s’agisse d’un artiste, d’un professeur ou d’un aventurier, ils s’imposent à nous avec une sorte d’évidence et nous hantent – comme en témoignent Chloé Delaume, Ollivier Pourriol, Laurence Devillairs, Hourya Bentouhami, Pacôme Thiellement et Hélène Gaudy.
Et d’ailleurs, heureusement qu’il n’est pas question d’un choix rationnel ! Car l’admiration, c’est justement ce qui vient briser notre rapport instrumental au monde. Quand nous la ressentons, nous oscillons entre émancipation et aliénation. Comment ne pas nous perdre en elle ?
Si l’esprit critique et la défiance se sont généralisés, notre époque est loin d’avoir liquidé le sentiment d’admiration. Il électrise d’ailleurs les réseaux sociaux, comme le révèle la popularité de certains « influenceurs », de Squeezie à Léa Elui. Analyse du phénomène avec la sociologue Claire Balleys, et les philosophes Jean-Claude Monod, Normand Baillargeon et Gloria Origgi.
Les classiques sont partagés sur la question de l’admiration. Si Étienne de La Boétie, Emmanuel Kant ou Pierre Bourdieu s’en méfient, parce qu’ils y voient une soumission ou une comédie bourgeoise, Marc Aurèle, Thomas Carlyle ou George Orwell en font au contraire le pilier de notre éducation et une émulation vers l’excellence.
De nos jours, nul n’admire autant que Sylvain Tesson, qui est allé au bout du monde rechercher la grâce sauvage de la panthère des neiges ou qui a fait de la moto sur les traces de Napoléon. Il explique pourquoi son admiration va d’abord à ceux qui risquent leur peau.