PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Peut-on soigner sans prendre le temps d’évoquer avec le patient ce qui le préoccupe, l’angoisse, l’agite, sans se poser avec lui pour découvrir ce qu’il a à nous raconter de son vécu, de son ressenti ? Mais sait-on vraiment ce que signifie écouter ? Comment recevoir cette parole sans timbre, balbutiante, désincarnée, délirante, agressive voire violente ? Que faire de l’innommable ? Il ne s’agit pas seulement d’être le destinataire et le réceptacle de cette parole, comme un contenant passif prêt à tout accueillir. Il faut détoxiquer, reformuler, élaborer, trouver un fil, quelque chose d’un sens possible et partageable.
Ce dossier constitue les actes des 9es Rencontres soignantes en psychiatrie organisées par la revue Santé mentale le 17 octobre 2023 à Paris sur le thème : « “Je vous écoute… ” : comment recevoir la parole du patient ? »
Il contient les articles suivants :
- « Je vous écoute… » Comment recevoir la parole du patient ? ;
- « Être écouté de façon entière » ;
- L’entretien à l’épreuve du délire ;
- Écouter, c’est permettre à l’autre de s’écouter ;
- Parfois, écouter ne suffit pas ;
- Un fil d’Ariane pour l’entretien clinique ;
- « Donc, si je comprends bien… » ;
- Travail émotionnel de l’écoute ;
- « J’ai plus d’érection ! C’est vos cachetons… » ;
- Quand la parole de l’autre nous saisit ;
- L’Open Dialogue : un miroir de l’écoute ? ;
- Une écoute de l’inclassable.
Paru dans la revue Perspectives psy, vol. 61, n° 1, janvier-mars 2022, pp. 46-53.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Relation familiale, Prise en charge, Soin, Accompagnement, Soutien psychologique
Cet article traite de l’aide pédopsychiatrique pour certains adolescents qui vont mal de façon prolongée et expriment leur souffrance par des symptômes externalisés (passages à l’acte, violence, tentatives de suicides...). Il insiste sur le fait que de tels adolescents sont en décalage avec les représentations socioculturelles les plus courantes concernant l’adolescence, parfois aussi avec celles de certains professionnels qu’ils rencontrent. Souvent, ils ne sont pas tant acteurs d’un processus d’autonomisation et d’affirmation de soi que prisonniers d’un blocage des liens intrafamiliaux. L’établissement d’un lien personnel avec eux peut s’avérer très difficile. Aussi leurs difficultés sont à considérer sous l’angle d’une « clinique de situation » prenant en compte le système d’appartenance de l’adolescent. Bien que l’incertitude évolutive soit importante, quelques éléments peuvent favoriser le projet de soins : l’accueil bienveillant d’une demande diffractée et portée par plusieurs personnes, l’implication des parents voire d’autres proches dans les consultations, la multiplicité et la diversité des soignants de façon à assurer la continuité des soins pour une durée suffisante. Une observation clinique de plusieurs années, centrée sur la description des étapes d’une prise en charge d’une adolescente, illustre ce propos. Elle montre aussi que le déroulement des soins ne répond pas à un projet défini à l’avance, mais est un cheminement qui se fait en fonction des événements et des évolutions qui se présentent. Comment réussir à accompagner l’errance de l’adolescent en créant avec lui et ses proches un groupe thérapeutique à la fois souple et solide ?
Article de Jean Marc Alexandre, Fuschia Serre, Lucie Fournet, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 259, juin 2021, pp. 32-37.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Addiction, Alcoolisme, Alcool, Dépendance, Traitement médical, Prévention, Soin, Technologie numérique, Accompagnement
Au cours des deux dernières décennies, les nouvelles connaissances issues de la recherche ont graduellement conduit à une révolution conceptuelle en addictologie, passant d'une approche cloisonnée basée sur les effets des substances à une approche holisitique centrée sur la perte de contrôle dont la conséquence est la rechute, quel que soit l'objet d'addiction. Longtemps perçue comme un échec, la rechute a été replacée comme la manifestation objective et attendue d'une maladie chronique, dont la prise en charge s'effectue sur le long terme avec un objectif réaliste de réduction de la fréquence et de l'intensité. Le meilleur repérage de son principal facteur prédictif, le craving, et de ses déterminants individuels ouvre de nouvelles perspectives pour des soins personnalisés, qualitatifs et efficaces. Dans cet esprit, les nouvelles technologies permettront demain de franchir une étape supplémentaire.
Après 15 années d'abstinence, Alain, 45 ans, souffre d'une rechute alcoolique, dans un contexte de stress personnel et professionnel. Au fil d'entretiens infirmiers hebdomadaire au téléphone, il se reconnecte à ses émotions et à ses valeurs et chemine progressivement vers un projet de soin? Ce cas clinique illustre la pratique de la relation d'aide et de l'entretien motivationnel déployée par les infirmiers du Résad 84 (Vaucluse)
Après avoir défini les seuils d'un consommation excessive d'alcool et les mécanismes d'action de l'alcool dans l'organisme, l'auteur décrit les principales complications somatiques liées à la consommation d'alcool : pathologies cancéreuses, complications cardiovasculaires et maladie alcoolique du foie.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3208, 7 mai 2021, pp. 32-33.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Travail social, Accompagnement, Personne handicapée, Souffrance psychique, Intégration, Soin, Conditions de travail, Usure professionnelle, Salarié, Violence, Usager, Psychiatrie, Adulte, Prise en charge, Clinique privée, Prison, Établissement social et médicosocial
Le secteur médico-social est-il menacé dans sa mission d’accompagnement des personnes gravement handicapées mentales ? Assujetti à la performance, à l’inclusion, il s’éloigne de plus en plus du soin clinique. Au détriment du sujet et des professionnels qui s’épuisent.
Paru dans la revue Pratiques en santé mentale, n° 4, novembre 2018, pp. 2-51.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Handicap psychique, Prison, Soin, Accès aux soins, Accompagnement, Adolescent, Groupe de parole, Aidant familial
La prison est-elle un lieu de soins ? La question posée par le docteur Anne Lécu dans son ouvrage éponyme semblerait résolue d'avance, puisque la prison est un lieu de punition, tandis que le soin s'effectue à l'hôpital. Et cela depuis la loi de 1838 qui a instauré les asiles comme des lieux de soin où les malades mentaux doivent être protégés et qui, au travers de ses diverses modifications, reste toujours d'actualité dans l'esprit des professionnels de santé.
Au nom de tous ces jeunes sacrifiés, parce que placés dans des structures inadaptées pour les prendre en charge de façon efficiente, nous, professionnels de terrain ne pouvons plus continuer à nous taire et à laisser faire...