PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Bruno Falissard, Christophe Libert, Guillaume Bronsart, et al.
Paru dans la revue L'Ecole des parents, hors-série n° 5, automne 2023, pp. 7-60.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Adolescent, Souffrance, Stress, État dépressif, Trouble du comportement alimentaire, Schizophrénie, Trouble de la personnalité, Anxiété, Traumatisme, Psychiatrie infantile, Neurosciences, Coopération, Relation soignant-soigné, Protection de l'enfance, Psychologue clinicien, Psychanalyse, Risque, Âge, Genre, Thérapie comportementale et cognitive, Fil santé jeunes
Pas une journée ne passe sans un nouveau message d’alerte sur la « santé mentale » des jeunes. Mais de quoi parle-t-on exactement ? Depuis la crise sanitaire et les confi nements successifs, plusieurs indicateurs montrent que cette période inédite a eu un impact délétère sur le psychisme des enfants et des adolescents. Que disent plus précisément les études ? Comment comprendre cette souffrance ? Et surtout, comment la repérer, la prendre en charge, alors que le secteur de la psychiatrie – et notamment de la pédopsychiatrie – est lui-même confronté à une crise de moyens, de vocations crûment mise en lumière par la pandémie ? Ce hors-série fait le point sur la situation, donne la parole aux professionnels, qui tentent de réinventer leurs pratiques, aux associations, qui multiplient les initiatives pour mieux répondre à la détresse de ces jeunes, et à tous ceux qui se mobilisent pour faire face à ce qui est devenu un véritable enjeu de santé publique.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 44, n° 2, juin 2023, pp. 153-163.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Exil, Souffrance psychique, Émotion, Relation soignant-soigné, Droit d'asile, Traumatisme, Coopération, Accompagnement
Najib et Athéna, deux jeunes exilés, de Palestine et de Guinée, parmi tant d’autres que j’ai eu l’honneur d’accompagner au cours de mes onze ans au centre Exil, service de santé mentale pour personnes réfugiées victimes de violences. Deux jeunes en souffrance, victimes d’injustices incommensurables, face auxquelles mon impuissance est palpable. Deux jeunes à la dignité et à l’intelligence remarquables aussi, avec lesquels j’ai cheminé, sur le pont des émotions, sans technique magique ni modèle imparable. Ensemble nous avons re-co-construit de l’humain, du lien, du maintien de soi, à travers et aussi grâce à nos émotions partagées. Réapprendre à avoir le droit d’être humain, ensemble.
Dans une société angoissante, addictogène, l'addiction à l'alcool est une tentative de solution avant d'être un problème. Penser que la résoudre est une "histoire de volonté" empêche la personne de consulter et la maintient dans la honte qui ne fait qu'aggraver ses conduites d'alcoolisation. Le but du travail thérapeutique est au contraire de permettre au patient d'arriver à se sentir libre dans la relation avec l'autre, sans négliger la part spirituelle, ce qu'on bien compris les alcooliques anonymes.
Article de Christine Durif Bruckert, Bruno Cuvillier, Edouard Leaune
Paru dans la revue Santé mentale, n° 256, mars 2021, pp. 87-91.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Culpabilité, Émotion, Groupe de parole, Hôpital psychiatrique, Identité, Relation soignant-soigné, Responsabilité, Suicide, Témoignage, Traumatisme
Nous avons mené à Lyon, entre novembre 2017 et mai 2019, au sein d'un centre de prévention du suicide, une étude qualitative construite sur la méthode des Focus-groups ayant pour objectif d'estimer les impacts psychosociaux et professionnels du suicide d'un patient sur les internes en psychiatrie, et d'identifier les modèles de réponses qui peuvent être envisagés. Celle-ci fait ressortir que l'impact immédiat est très majoritairement de l'ordre d'un bouleversement personnel et professionnel important (sentiment de culpabilité et d'incompétence) et de façon plus durable d'une atteinte de l'idéal et de l'évidence du métier (modifications du système de représentations professionnelles et des bénéfices attendues). La méthode des focus-groups a fonctionné comme scène d'élaboration narrative et collective de l'événement initial. Les modalités de dégagements de l'épreuve et les voies d'accès possibles aux règles et à une culture du métier partagés et débattus dans ces groupes donnent les bases d'un programme et d'un dispositif plus large de postvention.
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
Cette réflexion vise à ouvrir une possible réponse à l’interrogation : « Limite ou échec thérapeutique ? ». À travers la vignette clinique d’un patient reçu deux fois en consultation, cet article se propose d’interroger les éprouvés contretransférentiels d’effroi et de sidération en regard avec son histoire. Des traces internes traumatiques de son histoire familiale entraveraient la subjectivation, amoindriraient son insight. Comment, dans de telles conditions psychiques, un travail d’élaboration serait-il envisageable si le sujet n’a pas une reconnaissance, une acceptation, même partielle, de sa propre souffrance ?
L’objet de la recherche présentée dans cet article est l’analyse des situations d’échec ou d’impasse en institution de soins éducatifs et de soins psychiques avec les enfants de la Protection de l’enfance présentant des troubles sévères de l’attachement. La méthode utilisée repose sur l’analyse qualitative d’observations cliniques, réalisées en contexte de soins psychiques individuels et institutionnels. Fondé sur une approche psychodynamique référée à la métapsychologie psychanalytique, cet article présente quelques-unes des sources intersubjectives de ces échecs, en mettant en exergue les logiques propres à la relation transféro-contretransférentielle qui s’engage entre ces enfants, les professionnels et le groupe-institution. Il présente comment l’élaboration individuelle et groupale des éléments fantasmatiques des enfants et des professionnels peut permettre la relance du soin.
Catastrophes naturelles, attentats, massacres, guerres, violences sexuelles... génèrent un nombre incalculable de psychotraumatismes. Au-delà du contexte actuel, comment penser le traumatisme psychique ? Face au réel de la mort, au sentiment de rupture de continuité d'existence ou d'anéantissement psychique, comment prendre en charge la souffrance de chaque victime dans la spécificité de son histoire ? Retour sur une clinique intemporelle au cœur de la pratique soignante.