PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Géraldine Quintin Val, Wilfried Serra, Dolorès Albarracin
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 28, n° 3-4, 2022, pp. 121-144.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Tabac, Santé, Tabagisme, Législation, Prévention sanitaire, Déni, Abstinence, Prise en charge
La dangerosité du tabac n’a pas toujours été une évidence. Cette donnée est une découverte récente dans l’histoire française du produit. Pourtant, depuis cinquante ans, la France a multiplié les mesures de prévention contre le tabagisme qui ont porté leurs fruits : la prévalence du tabagisme a significativement baissé, même si elle reste élevée. Mais, si elles sont nécessaires, ces mesures ne semblent cependant pas suffisantes pour aider les fumeurs à arrêter. Dans ce contexte, l’étude de la place du tabac dans l’économie psychique du sujet s’impose, ce que nous proposons ici en analysant le discours de deux fumeurs. Il en ressort que la reconnaissance de la dangerosité du tabac n’empêche ni les ressentis positifs associés à la cigarette ni le déni de ses effets délétères sur le corps. Par ailleurs, le recours à la cigarette comme objet transitoire rend celle-ci nécessaire à l’équilibre psychique de certains fumeurs, qui ne peuvent s’en passer, au risque d’un effondrement. Pour ces cas-là, une prise en charge psychodynamique représente une solution possible pour en finir avec le processus d’addiction.
Alors que le tabagisme est la première cause de morbi-mortalité évitable en France et qu’il tuera prématurément un fumeur régulier sur deux, il est possible de s’interroger sur le bien-fondé de respecter la liberté de fumer, surtout dans un lieu de soin comme l’hôpital, premier lieu d’accueil des dommages sanitaires et des complications du tabac.
Après le développement du projet « hôpital sans tabac », puis « lieu de santé sans tabac », après avoir facilité la substitution nicotinique dans des objectifs de réduction ou d’arrêt de consommation, la persistance ou l’opposition de certains fumeurs hospitalisés ou travaillant à l’hôpital font se demander ce qui sous-tend ces pratiques et positionnements au-delà du comportement addictif.
Paru dans la revue Cahiers français, n° 424, décembre 2021, pp. 105-109.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Toxicomanie, Addiction, Drogue, Tabagisme, Psychotrope, Cannabis, Cocaïne, Prévention, Réduction des risques
Les drogues et les phénomènes d'addiction sont un problème majeur de santé publique, avec un coût social estimé à 120 milliards d'euros pour les drogues licites (tabac, alcool) et 8,8 milliards pour les substances illicites (cannabis, cocaïne…). Comment les pouvoirs publics cherchent-ils à lutter contre ces phénomènes ?
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 27, n° 3, 2021, pp. 65-86.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Enquête, Drogue, Adolescent, Conduite à risque, Tabagisme, Méthode quantitative, ESCAPAD
Il faut attendre la fin des années 1990 pour que la France se dote d’un dispositif d’observation statistique des comportements d’usages de drogues en population générale. Ces enquêtes vont, dès le départ, viser l’ensemble de la population française et notamment les plus jeunes eu égard à l’enjeu de santé publique que constitue l’initiation précoce aux substances psychoactives aux premiers rangs desquelles on trouve les boissons alcoolisées, les cigarettes et le cannabis. Initier une enquête auprès des adolescents sur des comportements illicites n’allait pas de soi mais, en innovant tout en s’inspirant des enquêtes réalisées aux États-Unis, comme l’enquête Monitoring the future (MTF) ou l’European School Survey Project on Alcohol and Other Drugs (ESPAD) menée dans d’autres pays européens, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) va concevoir en 2000 la première enquête ESCAPAD auprès des adolescents âgés de 17 ans, enquête dont le 9e exercice se déroulera en 2022. À partir de quelques exemples de résultats emblématiques de l’enquête, cet article revient sur les apports spécifiques d’un dispositif d’observation quantitatif et s’interroge sur son adaptation aux nouveaux enjeux méthodologiques comme à l’évolution du champ de l’addictologie.
Cet article aborde la naissance d’un groupe auto-support d’aide à l’arrêt du tabac après un parcours de sevrage. « Je ne fume plus ! » est un groupe Facebook francophone, majoritairement féminin, surtout investi par des personnes vivant leurs premiers mois de sevrage. L’arrêt en communauté est un choix engagé des participants, dont la principale attente, à l’entrée dans le groupe, est l’échange avec les pairs. L’homophilie et la fonction auto-support sont les pivots du fonctionnement du groupe, avec un fort soutien émotionnel des membres, entraînant un grand nombre d’interactions. Le groupe est perçu comme une espace de parole dédié au vécu du sevrage tabagique. [...]