PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article sur l’histoire des intersecteurs de psychiatrie infanto-juvénile en France se propose d’investiguer un projet ambitieux qui néanmoins n’a pas émergé dans toute sa dimension : le Service Unifié de l’Enfance. Ce dispositif à l’initiative du pédopsychiatre Michel Soulé dans le 14e arrondissement de Paris est devenu un projet politique porté par Simone Veil lorsqu’elle est devenue ministre de la Santé. Comment et dans quel contexte ce projet a été construit, quels ont été ses acteurs, son évolution et ses limites. Et surtout pourquoi le Service Unifié de l’Enfance semble avoir été oublié ?
Au moment où l’organisation des soins psychiatriques, sous couvert d’unité et de regroupement, semble plus morcelée que jamais, l’histoire du découpage des institutions pour enfants est plus que jamais d’actualité.
Ce travail est issu d’une réflexion qui a pour point de départ un travail de recherche mené actuellement dans le cadre de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) portant sur la création et l’histoire des intersecteurs en France depuis les années 1960 à aujourd’hui, sous la direction de Nicolas Henckes.
Au cours des cinquante dernières années, notre pays s'est doté d'une organisation sectorisée des soins psychiatriques, dont l'objectif a été d'offrir à la population, dans un espace géographique déterminé, un panel de services de soins et d'accueil complet, apte à prendre en charge de façon appropriée les patients atteints de troubles mentaux aux différents stades de leur maladie. La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, tout en maintenant la prise en charge médicale dans le cadre de secteurs psychiatriques rattachés à des établissements de santé, introduit, dans une territorialisation plus étendue, une nouvelle organisation graduée. Son objectif est de mieux prendre en compte les différentes dimensions de la santé mentale, en articulant davantage les prises en charge sanitaires, médico-sociales et sociales.