PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Dans le champ de la santé mentale, le rétablissement semble être une cause entendue. Mais qu’en est-il de la mise en œuvre voire de la compréhension même de ce paradigme ? Adopter des pratiques réellement orientées rétablissement reste une démarche exigeante, qui comporte un élément central, celui de la participation des usagers à tous les niveaux. Comment ancrer concrètement et durablement ce modèle ? Analyses et retours d’expériences.
Ce dossier contient les articles suivants :
- Rétablissement : pourquoi tant d’écueils ? ;
- Pratiques orientées rétablissement : enjeux et obstacles ;
- Les enjeux de la pair-aidance professionnelle ;
- Pouvoir d’agir et décroissance médicamenteuse ;
- Incarner les valeurs du rétablissement dans la relation ;
- De l’exigence des pratiques orientées rétablissement… ;
- « J’ai transformé ma vulnérabilité en force… » ;
- « Entre nous, j’ai beaucoup de mal avec le mot rétablissement »… ;
- Ancrer durablement le modèle du rétablissement… ;
- Chronique d’un rétablissement émotionnel ;
- Implanter le rétablissement à l’HDJ ;
- Alban sur le chemin du rétablissement ;
- Hannah, un parcours complexe ;
- Pour en savoir plus.
Acquise au cours du développement, la culpabilité est une émotion fondamentalement utile aux interactions, aux habiletés en société et plus largement à la régulation individuelle et sociale. Elle oscille cependant entre cet impact bénéfique et un poids psychologique. Les soignants doivent distinguer ce qui relève d’une culpabilité passagère, adaptée et utile ou d’un sentiment délétère. En effet, lorsqu’elle s’installe de façon prolongée et sans raison apparente, elle peut engendrer un mal-être diffus, précurseur de troubles mentaux plus graves.
Ce dossier comprend les articles suivants :
- Le sentiment de culpabilité ;
- Honte et culpabilité : des liens complexes ;
- De la culpabilisation à la réparation ;
- Les soignants à l'épreuve de la culpabilité ;
- "Ce jour où je vous ai attaché" ;
- Se défaire de la culpabilité avec les TCC ;
- Responsabiliser l'entourage sans le culpabiliser ;
- "A cause de moi, ma sœur est morte" ;
- Quand la culpabilité se juge au tribunal
- Pour en savoir plus.
Anxiété, dépression, addiction… 1 Français sur 5 souffre d'un trouble psychique, soi 13 millions de personnes. La crise sanitaire et ses multiples effets ont ainsi provoqué une dégradation sensible de la santé mentale. Ce numéro de Cahiers français fait le point sur cette composant essentielle de notre santé en analysant les évolutions du regard porté sur les troubles psychiques et l'offre de soins, en cernant les principales pathologies et leur traitement, en s'intéressant également aux populations les plus particulièrement touchées (jeunes, seniors, personnes en situation de précarité).
Longtemps considérée, à travers le trouble, uniquement d'un point de vue médical et psychopathologique, la santé mentale est aujourd'hui entrée dans la société, avec la dimension positive de bien-être qu'elle peut impliquer. Avec elle, la conception du soin évolue autour de nouveaux concepts autonomie et accompagnement
La "santé mentale" est devenue le langage des institutions internationales pour parler de la psychiatrie, dans le fil des directives édictées par le Livre vert de la santé mentale positive produit par les instances européennes. Elle est désormais rabattue sur l'outil gestionnaire d'une "clinique du cerveau" et de la psychiatrie sécuritaire.
Des actions et des pratiques de résistance à cette tendance sont ici mises en discussion. De quelle santé mentale s'agit-il ? De quelle psychiatrie démocratique ? Ce numéro interroge la place de la psychiatrie dans la société : avec quelle éducation, quelle socialisation, quel sujet social, quels besoins collectifs pour vivre ensemble sans précarisation ni exclusion ? Les textes qui suivent proposent des réponses, pistes explorées et fécondes, réaffirmant les principes qui ont guidé les grands mouvements désaliénistes du XXe siècle, et une praxis de résistance à inventer aujourd'hui.
Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 146, 2e trimestre 2020, pp. 5-8.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accès aux soins, Santé mentale, Gens du voyage, Médiation, Psychiatrie, Précarité, Souffrance psychique, Contre-transfert, Non-recours, Partenariat, Centre social, Culture
Depuis vingt ans existe à Rouen un partenariat entre une équipe mobile psychiatrie précarité (EMPP) et un centre social associatif ayant pour public les gens du voyage de l’agglomération. Il vise l’accès aux soins psychiques de cette population. Quelques principes, rappelés dans ce texte, favorisent l’aspect pratique et incarné de ce travail engagé au profit de personnes peu ou mal demandeuses, évoluant dans des situations socio-anthropologiques complexes, combinant souvent exclusion sociale, différence culturelle et conflits d’appartenance (appartenir à un sous-groupe culturel dans une société dominante globale comporte des difficultés).
Nous mettons en avant qu’un rapport contre--transférentiel culturel de nature ambivalente existe, dont nous sommes dépositaires, dont sont dépositaires les personnes que nous souhaitons aider ici. Il nous semble fondamental d’en être conscients pour mener au mieux notre mission. Le rôle du médiateur en santé (précisé dans nos lignes) comme celui des intervenants de l’EMPP compose avec cette réalité.
Différentes modalités d’intervention humanitaire se sont développées dans un monde bouleversé par des situations de crises majeures. Aujourd’hui, dans un contexte postcolonial, le modèle de l’action humanitaire se transforme au profit d’actions nationales ou internationales marquées du sceau de l’urgence et visant à répondre aux besoins fondamentaux des personnes. Dans cette perspective, les interventions humanitaires intègrent de plus en plus des programmes qui s’inscrivent dans la terminologie « santé mentale et soutien psychosocial » (SMSPS, ou Mental Health and Psychosocial Support [MHPSS]).
Retrouver la passion de soigner exige que l'on remette les métiers du soin à l'épreuve de leur sens premier . Toutes les professions ayant comme projet d'aider l'humain à faire face à ses difficultés sont en danger du fait de la rationalisation extrême des fonctions ...
Partant du constat que les représentations d’une maladie influent sur la prise en charge que les médecins en proposent, une équipe de recherche multidisciplinaire s’est intéressée aux représentations et à la prise en charge de la dépression chronique par les médecins généralistes, au moyen de focus groups. Dans un premier temps, nous présentons les types de patients qui sont décrits par les médecins généralistes lorsqu’est évoquée la dépression chronique. Dans un second temps, nous nous intéressons aux savoir-faire et aux savoir-être qui sont déployés par les généralistes pour faire face à ces situations complexes. Enfin, nous interrogeons la place qu’occupent les antidépresseurs dans la prise en charge de cette maladie. Il apparaît que la prise en charge proposée par les généralistes relève davantage d’un cadre conceptuel de médecine générale – qui pourrait s’appliquer à différents troubles psychiques ou psychosomatiques – que d’une compréhension spécifique de la dépression chronique.