PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 183-204.
Mots clés : Lien social-Précarité, Association caritative, Hébergement temporaire, Accueil d'urgence, Urgence sociale, SDF, Nuit, Compétence, Bénévolat, Professionnalisation, Enquête
La politique d’urgence sociale visant les personnes sans abri prend appui sur des initiatives caritatives qui, en partie, lui préexistent. Ainsi, jusqu’aux années 1980, les gestionnaires associatifs d’asiles de nuit organisent leur secours ponctuel de manière autonome, voire en se distinguant des pouvoirs publics. Comment ces associations caritatives ont-elles pu alors intégrer le volet de « solidarité nationale » de l’État social ? Pour y répondre, cet article propose de s’intéresser au cas de La Mie de Pain, œuvre confessionnelle, séculaire et centrale dans ce type d’assistance. En s’appuyant sur une enquête d’archives et de terrain, cette contribution montre comment son incorporation à la politique d’urgence sociale est rendue possible – non sans tensions – par une professionnalisation de ses membres, ainsi que par une rationalisation de ses pratiques. Ces processus sont amenés par des relations d’interdépendance qui vont crescendo avec les pouvoirs publics. Ils se traduisent dans l’association par des mécanismes de renouvellement, mais aussi de conservation, de son personnel et de ses manières d’héberger. Plus largement, l’article donne à réfléchir sur ce que la participation aux affaires sociales fait aux œuvres caritatives dans un contexte de métamorphoses du monde associatif.
Cet article analyse les transformations de l’hébergement d’urgence dans le cadre de la pandémie du Covid-19 et les épreuves qu’elles ont engendrées pour les professionnels et les personnes qui y sont hébergées. À partir d’une enquête de terrain conduite dès le premier confinement en mars 2020 et prolongée jusqu’en mars 2022, nous documentons comment un dispositif de « mise à l’abri hivernal » a fait l’objet de reconfigurations afin de mettre en application les mesures de « confinement » et de « distanciation sociale ». Alors que la promiscuité de ce type d’hébergement est déjà connue, nous montrons que celle-ci est désormais cadrée comme un problème sanitaire. Ce nouveau cadrage engendre des pratiques d’espacements et de déplacements de personnes vers d’autres habitats précaires, dont l’internat d’un lycée. En décrivant ces espacements et déplacements des personnes hébergées, l’enquête montre comment la crise sanitaire a finalement contribué à renforcer l’intensité de deux épreuves typiques de l’urgence sociale : celle du déplacement contraint des individus considérés sans attaches et celle du caractère temporaire et précaire des habitats proposés.
Paru dans la revue Lien social, n° 1328, 29 novembre au 12 décembre 2022, p. 10.
Mots clés : Lien social-Précarité, Hébergement temporaire, SDF, Femme, Projet d'établissement, Nantes
À Nantes (Loire-Atlantique), La maison de La Rivière accueille des femmes sans-abri avec leurs animaux. Une structure créée par deux travailleurs sociaux engagés, à l’image de leur façon de travailler : entre proximité et responsabilisation.
En 2011 à Toulouse, des travailleurs sociaux se mobilisent contre le sans-abrisme et réquisitionnent un bâtiment public vacant. Dix ans après ce geste militant, la Maison Goudouli entièrement réhabilitée devient officiellement une pension de famille.
Cet article se propose de revenir sur la période du premier confinement dans le secteur de l’accueil-hébergement-insertion à partir d’une plate-forme numérique de recueil de récits de confinement de personnes en situation de précarité par leurs pairs. Au travers des témoignages postés sur cette plate-forme et d’un retour d’expérience des principaux acteurs, professionnels et personnes accueillies/accompagnées, il met en évidence les effets du confinement et du déploiement des mesures sanitaires et sociales auprès des personnes en situation de pauvreté. Il fournit également des pistes de réflexion sur l’effet de l’expertise d’usage sur les politiques publiques et la construction d’une démarche et d’une parole collectives.
Article de Armandine Penna, Myriam Léon, Frédérique Kaba
Paru dans la revue Lien social, n° 1304, 2 au 15 novembre 2021, pp. 18-24.
Mots clés : Lien social-Précarité, Accueil d'urgence, Hébergement temporaire, SDF, Famille en difficulté, Étranger, Accompagnement social, Urgence sociale, Crise, Épidémie, Hôtel social, Logement d'abord, Loire Atlantique, Marseille
La crise sanitaire a entrainé le gonflement de l’hébergement d’urgence à un niveau historique et un étirement de la trêve hivernale. Va-t-elle sonner la fin d’une gestion au thermomètre, comme le promet le gouvernement et l’attendent les associations ? Observation en Loire-Atlantique.
Dossier : Hébergement d’urgence
-Casser le thermomètre
-Occupation temporaire - Remplir les vides
-Entretien avec Frédérique Kaba - Sortir d’une logique humanitaire
Ouvert fin 2002 dans le nord de Paris, le centre Georgette Agutte accueille des femmes en situation de grande précarité, avec ou sans enfant. Ce centre d'hébergement temporaire est avant tout un espace d'insertion dans lequel elles se reconstruisent et retrouvent accès à leurs droits. Mais il est aussi un lieu particulièrement chaleureux de rencontres, d'échanges et d'entraide entre ses bénéficiaires. Une belle initiative portée par la Société Philanthropique, l'une des plus anciennes structures associatives en France.
Paru dans la revue Lien social, n° 1225, 20 mars au 2 avril 2018, pp. 18-20.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Hébergement temporaire, Accueil d'urgence, Droit d'asile, État, Législation, Résistance, ABEJ, Lille
A Lille, deux structures d'hébergement pour hommes seuls ont étés ouvertes pour la trêve hivernale. L'Abej, association mandatée par l’État pour la gestion de ces deux lieux, y défend un accueil inconditionnel. Une position qui se heurte aux principales directives du gouvernent, et notamment à la circulaire parue le 12 décembre 2017.