PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Forum, n° 155, septembre 2018, pp. 12-22.
Mots clés : Justice-Délinquance, Terrorisme, Radicalisation, Islam, Religion, Rite de passage, Prévention, Travail social, Adolescent, Prévention de la délinquance, Séparation, Identité
Cet article se propose d'étudier le phénomène du djihadisme sous l'angle des conversions que l'on dirait violentes ou interdites. Les rites de passage, qui scandent les parcours de jeunes, les entraînent vers l'effroi, vers l'inhumain. C'est pourtant là qu'ils construisent leur identité et, cependant, ils basculent progressivement vers le hors soi. Pour des travailleurs sociaux ce sont là des pratiques à risque qu'il convient de prévenir, pour sinon les éviter du moins, les réduire.
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 504-505, 506-507, mai-août 2018, pp. 329-340.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Placement, Enfant placé, Séparation, Changement, Identité, Psychisme, Éducation spécialisée, Éducation familiale, Modèle, Conflit, Tiers, Résilience, Relation équipe éducative-famille, Écrit professionnel, Réseau, Lien social, Attachement, Jeune majeur
Dans le cadre d'un placement, l'enfant est avant tout éloigné, déplacé d'un lieu jugé compromettant son évolution physique et/ou psychique pour être placé dans un ailleurs estimé fiable et en mesure de l'accueillir. L'enfant quitte donc son environnement familier pour une aventure dans laquelle tout lui est inconnu...
Sous l’effet de la puberté, l’adolescence réactualise et suractive l’élaboration du processus de séparation et d’individuation, amenant à redynamiser le narcissisme et la relation d’objet, à requestionner le rapport à soi, à l’autre et au monde. Face à ce processus de subjectivation, l’usage « à risque » de cannabis, à travers différentes caractéristiques positives qu’il faut reconnaître
pour comprendre cette propension des jeunes à consommer, semble se présenter comme une certaine réponse à différents niveaux à cette réorganisation psychique. Objet sensoriel et affectif, pansement psychique par ses vertus anxiolytiques et antidépresseurs, objet transitionnel et transactionnel, la consommation de cannabis, lorsqu’elle reste festive et irrégulière, semble tenter de contribuer à l’élaboration de cette identité en construction.
Paru dans la revue Dialogue, n° 205, septembre 2014, pp. 73-84.
Mots clés : Mort, Séparation, Deuil, Rite, Héritage, Identité
Si la mort de l'être cher constitue une séparation absolue qui confronte à un vécu subjectif de deuil, elle fait également l'objet d'une « prise en charge » par la société au travers de conduites collectives que l'auteur de cet article, sociologue, se propose d'observer et d'interroger. Quels interdits une communauté ou une tribu peut-elle imposer aux personnes en deuil afin d'éviter le risque de chaos social ? Comment la loi détermine-t-elle, dans une famille, ceux qui deviendront des héritiers ? Cet article livre une réflexion adossée à des données anthropologiques et étayée de références littéraires et cinématographiques. Il montre notamment en quoi les séparations et les appropriations mises en ouvre par les héritiers sont tout autant symboliques que matérielles et les amènent, en même temps qu'ils décomposent et reconstruisent l'identité du défunt, à affirmer leur propre identité.
Lorsqu'elles consultent dans le cadre de difficultés liées à une séparation, les familles laissent d'abord à voir ce qu'elles ont perdu. Dès lors, se référant aux modèles existants, la clinique systémique s'est beaucoup appuyée sur le rapport au deuil dans de telles situations. Mais les familles séparées nous ont montré qu'elles ne sont pas réductibles ni aux pertes qui les concernent, ni aux modèles cliniques existants. La complexité à laquelle elles renvoient nous amène alors à penser de nouveaux modèles explicatifs et de nouvelles applications cliniques. C'est ce à quoi nous avons voulu contribuer dans le présent article en vue également de penser ces nouvelles familles au travers de nouvelles recherches.
Parmi les nombreux changements qu'a connu la notion de famille au cours du temps, nous nous intéressons ici à la normalisation/banalisation du divorce (ou séparation). Nous postulons que, dans un contexte où ses modifications sont de moins en moins ritualisées et donc de moins en moins représentables, la famille (dont nous différencierons le caractère achronique du caractère diachronique) n'a pas accès à une représentabilité/acceptabilité sociale de sa ou ses séparations. Selon nous, elle souffre alors d'une crise identitaire dont l'enfant, parfois en plus de ses souffrances individuelles, peut être le symptôme. Reste alors aux thérapeutes à pallier ce manque de représentabilité des séparations, tout en restant lucides quant aux limites de leurs interventions.