Article de Françoise Couchard
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 68, 2015, pp. 58-69.
Mots clés : Enfance-Famille, Séduction, Fratrie, Sexualité, Anthropologie, Féminité, Complexe de castration, Virginité, Afrique orientale, Djibouti
Nous nous proposons d’étudier les relations de séduction entre le frère et ses sœurs dans la culture de la Corne de l’Afrique, plus particulièrement dans la République de Djibouti. Nos modèles théoriques sont empruntés à la psychanalyse et à l’anthropologie culturelle. Nous montrons que dans cette culture, le rituel de l’infibulation est le socle d’un imaginaire collectif puisque l’honneur de la famille et du clan reposait sur l’intégrité absolue de la « couture » du sexe féminin lors du mariage de la fille. Ce rituel renforçait chez le garçon l’angoisse de castration qui se déplaçait sur la difficulté pour l’homme de parvenir à « désinfibuler » l’épouse. Nous montrons comment les fantasmes originaires de séduction et de castration lient le frère à ses sœurs à travers cette fétichisation de la « couture » du sexe féminin. Nous avons dépeint deux types de frères : « le gardien du temple », représentant de la mère et garant de la virginité de la fille et le « gardien de l’idéal du moi », substitut paternel et parfois protecteur et « libérateur » de sa sœur.
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