PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Isabelle Laffite, Dahlia Nabti, Nathalie Schwald
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 164, novembre-décembre 2023, pp. 41-45.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Vieillissement, Personne âgée, Sexualité, Gériatrie, Déficience cognitive, Maladie d'Alzheimer, Consentement, Éthique, Équipe pluridisciplinaire, Équipe soignante, Responsabilité, Hôpital, OMS, Trouble du comportement, Trouble du langage, Affectivité, Intimité, Vulnérabilité, Trouble de la sexualité, Représentation sociale, Formation, Accompagnement, Étude de cas
La sexualité en gériatrie pose des dilemmes éthiques, notamment pour les patients atteints de troubles cognitifs. Quelle est la place du consentement, de la présomption de compétence et de la responsabilité des soignants ? Un outil structurant ces questions a facilité les décisions collectives en unité cognitive et comportementale pour un accompagnement respectueux des relations intimes entre patients. Une réflexion continue reste essentielle pour une prise en charge optimale.
Article de Patrice Desmare, Rabie Fares, Laurence Hardy
Paru dans la revue Les Cahiers du travail social, n° 103, mai 2023, 118 p..
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Vieillissement, Personne âgée, Concept, Psychosociologie, Norme sociale, Représentation sociale, Dépendance, Rôle social, Violence institutionnelle, Lieu de vie, Café, Médiation, Relation travailleur social-usager, Famille, Assistance, Sociologie
« Ca craint de vieillir ». Cela craint d'autant plus que selon INSEE, la part des personnes âgées de soixante-cinq et plus représentera d’ici 2070 près de 30% de la population (20% à heure actuelle) Pour alarmante qu'elle puisse être, cette « recrudescence » de personnes vieillissantes ne présume cependant pas de ce que sera ou pourra être un « vieux » d’ici cinquante ans ni quel(s) problème(s) cela posera au regard des choix politiques et économiques, des progrès médicaaux et des transformations sociétales.
Néanmoins, le monde moderne a porté un regard nouveau sur la question relative à l’âge. Le développement des sciences (médecine, psychologie, pédagogie, etc.) et des institutions (scolaires, judiciaires, etc.) y ont largement participé. Ainsi tout pourrait paraitre au mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, depuis quelques mois, les personnes âgées sont bien malgré elles, au cœur de l'actualité. En effet, dans son livre Les fossoyeurs, Victor Castanet n'hésite pas à dénoncer la maltraitance d'un système qui génère des pratiques que l'on pensait, à tort, appartenir au passé.
[…] Si l’on ne peut remettre en cause la légitimité de la prise en charge de la dépendance, certains auteurs s'inquiètent toutefois d'une vision avant tout techniciste et rationnalisées de l’accompagnement proposé, laissant finalement peu de place aux désirs et à l'avis des personnes concernées. Cette volonté de ne considérer le vieillissement qu'à partir et essentiellement de ses incapacités, de ses empêchements, appelle à se poser la question suivante : la vieillesse ferait-elle peur ? […] Il semble donc plus que jamais nécessaire de réfléchir aux conditions sociales de production de la vieillesse et de porter le regard sur les représentations sociales qu'elles engendrent. De la même manière que Pierre Bourdieu écrivait « la jeunesse n’existe pas » (1984), par analogie, la vieillesse n'est qu'un mot, car l’âge n'est jamais qu'une donnée biologique socialement manipulée et manipulable. La jeunesse et la vieillesse se définissent à travers un rapport de force et d'une certaine façon dans la lutte. Ainsi, il n'y a pas une vieillesse, mais plusieurs, qui se côtoient, s’évitent, se supportent. Il existe dont plusieurs manières d'être vieux et tous les vieux ne se ressemblent pas. Et à chaque époque correspond une certaine vision de la vieillesse […] Comment devient-on vieux aujourd’hui et quels sont les éléments qui participent à la modification des représentations sociales de la vieillesse ? Et à partir de quels indicateurs subjectifs la vieillesse apparaît : le regard, le comportement (verbal et non verbal) des autres, la mise à l’écart social ? Ce sont à toutes ces questions, et bien d'autres encore, que les contributeurs-trices de ce numéro vont tenter de répondre.
Créés en 1957, les logements-foyers ont été transformés en 2015 en résidences autonomie par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV). Le recentrage des missions de ces établissements autour de la prévention de la perte d’autonomie a construit l’image d’un habitat regroupant exclusivement des personnes âgées autonomes. Cette étude, issue d’une immersion d’un an dans une résidence autonomie et structurée autour d’entretiens avec les membres de l’équipe de l’établissement, présente une réalité plus contrastée. Les résidences autonomie accueillent un public hétérogène, parfois dépendant, au sens du référentiel réglementaire, ou qui interroge les contours de l’autonomie, notamment pour les habitants en souffrance psychique. Les représentations sociales structurées autour de l’idéal de la personne âgée active et autonome, partagées en partie par les acteurs participant au fonctionnement et au contrôle des résidences autonomie, entrent donc en contradiction avec la diversité des situations rencontrées et les besoins qu’elles engendrent. La mise en tension des équipes qui en résulte et l’absence de moyens adaptés questionnent la capacité de la résidence autonomie à s’adapter à ses habitants et, plus généralement, la catégorisation des personnes âgées dans le cadre des politiques du vieillissement.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 75-90.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Crise, Épidémie, Personne âgée, Représentation sociale, Vieillissement, Intergénérationnel, Qualité de la vie, Droit de la famille, Bouc émissaire, Vulnérabilité, Conflit, Mouvement social, Discrimination, Isolement, Confinement
La crise a révélé des valeurs, des manières de penser et d’agir qui habituellement effleurent à la surface du social. La vieillesse et son portrait schématisé ont généré des réactions agrégées aux deux pôles de l’axe affectif, révélant la relation singulière entretenue avec elle.
L’idée d’un confinement déterminé selon l’âge a été portée par des acteurs politiques, des personnalités et la vox populi médiatisée. Considérer les personnes âgées comme un groupe singulier, homogène et dissociable du reste de la société ouvre sur un questionnement éthique, politique et social. Inactivité, inutilité et vulnérabilité seront interrogées.
Si toutes les crises conduisent à la crainte de conflits sociaux, l’annonce d’une guerre des générations a joué pleinement ce rôle. Les contraintes et pénuries provoquent des frustrations, des pertes portant atteinte à la qualité de vie et questionnant les modalités d’arbitrage.
En situation syndémique, les personnes âgées se sont retrouvées au croisement de deux épidémies, le Covid‑19 et le vieillissement de la population, qui en a toutes les caractéristiques avec ses symptômes bruyants, innommables et innombrables, et sa place entre imaginaire social et réalité contemporaine : la maladie et la mort, la peur, la relégation, l’affrontement, le bouc émissaire…
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 153, janvier-février 2022, pp. 28-38.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Affectivité, Bien-être, Centre de long séjour, Établissement de santé, Homosexualité, Intimité, IST, Personne âgée, Recherche, Reconnaissance, Représentation sociale, Santé, Santé publique, Sexologie, Sexualité, Statistiques, Traitement médical, Vieillissement, Tabou, Québec
Malgré la croyance populaire selon laquelle la sexualité disparaît avec l’âge, les recherches démontrent qu’elle représente un centre d’intérêt important pour de nombreuses personnes âgées de plus de 60 ans. Des réalités contemporaines observées dans cette population font état de besoins d’affection bien réels et d’envies sexuelles se traduisant par diverses pratiques. Et les plus âgés résidant en centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) n’en sont pas exclus. Toutefois, un certain nombre de barrières à l’expression de la sexualité des personnes âgées en institution maintiennent le personnel, et les résidents eux-mêmes, dans la perception d’une asexualité implicite. Comme la mission d’un CHSLD est d’offrir, de façon temporaire ou permanente, un milieu de vie substitut dont les principes directeurs relatifs à l’intégrité, la liberté et la dignité contribuent à prévenir des phénomènes souvent associés aux milieux résidentiels collectifs, la protection des espaces personnels constitue un premier pas dans la reconnaissance des besoins sexuels des résidents.
Paru dans la revue Pour, n° 242, janvier 2022, pp. 163-170.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Femme, Personne âgée, Vieillissement, Genre, Âge, Sexualité, Rapport sexuel, Désir, Santé, Libido, Stéréotype, Représentation sociale, Image de soi, Couple, Homme, Isolement, Féminicide, Engagement
"Je n’aurais probablement pas écrit ce même texte il y a dix ans. L’allongement de la durée de vie et sa prise de conscience sont passés par là en relançant la question de l’amour, du désir et de la sexualité, réinterrogeant les couples et leur projet, ou rendant encore plus insupportable les situations de solitude. Un fil conducteur, comme hypothèse, sous-tendra mon propos. À l’origine des changements contemporains de la vie affective et sexuelle, on trouve le désir féminin comme moteur majeur, probablement parce que plus que le désir masculin, il est, ce désir féminin, facilitateur de la vie affective et créateur de nouvelles conjugalités. "
Paru dans la revue Pour, n° 242, janvier 2022, pp. 157-162.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Femme, Personne âgée, Vieillissement, Genre, Âge, Sexualité, Rapport sexuel, Désir, Santé, Libido, Stéréotype, Représentation sociale, Féminicide, Engagement
Dans sa pratique, C. Grangeard considère l’individu dans sa globalité et dénonce les préjugés. Ceux sur les corps des femmes, par exemple la minceur qui n’est pas un sujet mineur, superficiel, mais un mythe fabriqué. L’environnement social pèse et prendre conscience des stéréotypes permet de s’en libérer et s’en affranchir. Elle est spécialiste des relations intergénérations, de l’obésité et de la sexualité, à tout âge.
Paru dans la revue Gérontologie et société, vol. 43, n° 166, décembre 2021, pp. 201-214.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Classe d'âge, Vieillissement, Image de soi, Image du corps, Représentation sociale, Mécanisme de défense, Narcissisme, Psychopathologie, État dépressif
La psychologie clinique du vieillissement permet de dresser un tableau du grand âge bien plus contrasté que celui proposé par les tenants de l’idéologie du super-vieillissement. Deux cas cliniques, celui d’un centenaire très sthénique résidant en institution et celui d’une femme hyperactive d’un peu plus de 50 ans, permettent d’aborder le sens du maintien à tout prix de la performance dans le vieillissement. Si l’existence de potentialités humaines sortant de l’ordinaire, support de toutes les convoitises et de tous les fantasmes de généralisation, n’est pas rejetée, l’exigence de l’endurance et de l’exceptionnel, si souvent portée par les médias, vient questionner le fonctionnement psychique de ceux qui se l’approprient au-delà d’une certaine dose où le raisonnable se fait porteur d’élan. L’idéalisation de la performance, l’arrogance de l’exception, le mépris de la différence et du handicap, le déni de la perte et du manque, une tentative de défense contre une dépressivité consécutive aux altérations et un refus de la mort ressortent comme des motifs communs de cette identification individuelle au super-vieillissement
Article de Claire Sanlaville, Cyrille Colin, Pierre Krolak Salmon, Laurent Letrilliart
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 150, juillet-août 2021, pp. 35-42.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Analyse de la pratique, Décision, Déficience cognitive, Diagnostic, Entretien, Étude de cas, Évaluation, Examen médical, Expérience, Médecine générale, Méthodologie, Personne âgée, Praticien, Pratique professionnelle, Recherche, Relation soignant-soigné, Représentation sociale, Vieillissement
Le diagnostic des troubles cognitifs représente un enjeu médical et éthique. L’objectif d’une étude qualitative par entretiens était d’explorer les représentations des médecins généralistes à propos de ce diagnostic. Les médecins généralistes sont ambivalents sur l’intérêt et la temporalité du diagnostic des troubles cognitifs, ce qui pourrait se résoudre par une décision médicale partagée à chaque étape de la démarche diagnostique.
Paru dans la revue Soins gérontologie, n° 144, juillet-août 2020, pp. 34-37.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Communication, Discrimination, Implication personnelle, Langage, Personne âgée, Recherche, Relation, Représentation sociale, Soin, Stigmatisation, Vieillissement
Les personnes âgées sont souvent victimes de stéréotypes qui ont des conséquences préjudiciables, l’âgisme, avec ses attitudes négatives et discriminatoires du seul fait de l’âge. Il est essentiel de savoir communiquer avec justesse dans le respect de la personne âgée et avec bienveillance. Les mots utilisés sont des composants importants de la relation de soin. La société tout entière doit agir sur elle-même et sur son langage afin de lutter contre l’âgisme et devenir plus inclusive.