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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Des auxiliaires de puériculture en prison : les défis du travail en espace contraint

Article de Natacha Borgeaud Garciandia

Paru dans la revue SAS Sciences et actions sociales, n° 20, 2023/2, pp. 154-165.

Mots clés : Petite enfance-Périnatalité, Justice-Délinquance, Auxiliaire de puériculture, Nourrisson, Puériculture, Crèche, Prison, Détenu, Enfermement, Femme, Mère

L’article porte sur le travail d’auxiliaires de puériculture qui exercent dans une crèche récemment ouverte au sein d’une nurserie pénitentiaire où vivent des mères détenues avec leurs bébés. Issu d’une recherche de type ethnographique, l’article cherche à mettre en lumière les particularités du travail des auxiliaires dans cet espace contraint, où vivent en permanence les mères et les bébés. Deux dimensions sont mises en exergue : les difficultés du travail liées à l’imposition de logiques institutionnelles et hiérarchiques extrinsèques et contraignantes et le redéploiement du travail par les auxiliaires, donnant lieu à des pratiques originales, adaptées aux particularités du milieu.

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Se faire draguer en taule : la relation d’enquête à l’épreuve de l’ordre carcéral genré

Article de Chloé Branders, Lola Gauthier

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 2, juin 2023, pp. 319-354.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Enfermement, Détenu, Femme, Genre, Enquête, Méthodologie, Sciences humaines et sociales, Recherche, Recherche universitaire, Séduction, Norme, Norme sociale

Le présent article interroge la portée heuristique d’une relation d’enquête hétéronormée dans le contexte monosexué qu’est la prison. En considérant la relation d’enquête comme un processus de socialisation parmi d’autres, il s’agit de comprendre ce que les rapports de genre peuvent, d’une part, révéler de la prison et, d’autre part, faire faire à la prison et à son ordre hétéronormé. Ainsi, l’analyse permet de mettre en exergue les carences en détention liées à la (quasi-) absence de relation hétérosexuelle, la complexité des systèmes de domination qui traversent la prison et la manière dont il est possible de nouer des relations à l’intersection de ceux-ci.

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Les femmes incarcérées dans les prisons belges : un statut minoritaire et minorisé

Article de Olivia Nederlandt, Lola Gauthier

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 2, juin 2023, pp. 243-281.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Femme, Détenu, Enfermement, Genre, Représentation sociale, Stéréotype, Norme sociale, Dévalorisation, Image de soi, Belgique

Sur la base d’une recherche empirique, le présent article vise à documenter le traitement des femmes incarcérées dans les prisons belges. Des observations et des entretiens ont été menés avec des femmes détenues dans 7 établissements pénitentiaires du pays, ainsi qu’avec des membres du personnel tant de services internes qu’externes. Les auteures analysent d’abord les conséquences pour les femmes de leur statut de minorité en détention, combiné au principe d’incarcération séparée selon les sexes. Ensuite, elles montrent comment les représentations genrées à l’œuvre dans les pratiques carcérales confèrent aux femmes un statut inférieur et dévalorisé au sein d’une institution pensée par et pour les hommes.

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Femmes incarcérées au sein d’une prison belge francophone : quitter l’invisibilité pour découvrir les vulnérabilités

Article de Valentine Doffiny, Sophie André

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 47, n° 2, juin 2023, pp. 211-242.

Mots clés : Justice-Délinquance, Prison, Femme, Détenu, Genre, Enfermement, Invisibilité sociale, Vulnérabilité, Précarité, Norme sociale, Recherche, Sciences humaines et sociales, Belgique

Les femmes font l’objet d’une importante invisibilisation dans les études dédiées au monde carcéral. La présente étude s’intéresse au profil des femmes incarcérées en Belgique francophone. Le cœur de cet article consiste à dresser un portrait descriptif de l’ensemble des femmes condamnées et incarcérées au sein d’un établissement belge francophone entre 2019 et 2021 (N=261). Par la mobilisation d’une approche quantitative, les dossiers pénitentiaires des 261 femmes composant notre population ont été consultés et analysés de manière systématique. Les résultats révèlent que ces femmes condamnées sont, pour la majorité, incarcérées pour des infractions contre les biens et les propriétés – de nature non violente – et présentent par ailleurs une série de vulnérabilités sur les plans social, économique, individuel et relationnel (faible niveau d’instruction, précarité professionnelle et de logement, présence d’une consommation de substances psychoactives, relations sociales dysfonctionnelles, etc.), soulignant ainsi l’existence d’un lien indéniable entre vulnérabilités et délinquance féminine. La mise en évidence d’une série de caractéristiques propres aux femmes incarcérées vient alimenter les connaissances à propos des femmes délinquantes et établir un point de départ pour identifier les éventuelles spécificités relatives à cette population et offrir, à ce titre, une base comparative future avec la population masculine.

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Nurseries pénitentiaires. Subtilités du travail des surveillantes en espaces singuliers

Article de Natacha Borgeaud Garciandia

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 4, 2022/4, pp. 453-487.

Mots clés : Justice-Délinquance, Surveillant de prison, Prison, Détenu, Femme, Nourrisson, Jeune enfant, Maternité, Parentalité, Enfermement, Vie quotidienne, Espace, Accueil enfant-parents, Ethnographie

En France, les nurseries pénitentiaires accueillent des femmes détenues avec leurs bébés dans des structures hétérogènes. À partir d’une recherche ethnographique menée dans deux quartiers nurserie, l’article met en lumière l’influence des dispositions spatiales sur les dynamiques de vie et de travail, pour, de là, se centrer sur des surveillantes affectées à ces espaces, dont l’activité s’avère aussi centrale que méconnue. L’analyse porte sur les subtilités et complexités de leur travail quotidien, à la source de l’élaboration d’un sens du travail et d’une identité professionnelle propres. Elles développent des savoir-faire pratiques et relationnels spécifiques, tout en subissant les injonctions contradictoires issues d’un système qui peine à les reconnaître.

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Femmes en détention. Précarités existentielles et vécus de l'incarcération en Argentine

Article de Natacha Borgeaud Garciandia

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 46, n° 1, 2022/1, pp. 3-33.

Mots clés : Justice-Délinquance, Détention, Prison, Femme, Féminité, Enfermement, Marginalité, Corps, Image du corps, Précarité, Argentine

Sur la base de récits de vie et portant sur l’incarcération de trois sœurs issues de milieux sociaux marginalisés, l’article propose une analyse d’expériences de l’enfermement pénitentiaire en Argentine, tout en soulignant les continuités qui se tissent à travers les corps des détenues, l’histoire familiale et la précarité des existences. Après avoir situé le point de vue adopté, le texte retrace la place de l’incarcération dans les trajectoires familiales et individuelles de ces femmes confrontées à de multiples précarités, puis se centre sur le marquage du corps et les vécus charnels de l’incarcération, à la fois par les mortifications subies et les relations complexes qui se développent au sein de cet entre-soi féminin.

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Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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