PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Dialogue, n° 243, mars 2024, pp. 37-52.
Mots clés : Enfance-Famille, Sommeil, Trouble du sommeil, Adolescent, Famille, Temps, Symptôme, Relation familiale, Philosophie, Psychanalyse
Une famille est une organisation dépendante de la flèche du temps, une temporalité complexe qui conjugue les rythmes individuels et groupaux. Le temps – en étroite relation avec l’histoire, la mémoire et la notion de lieu –, c’est aussi cela qui est en jeu lorsque des manifestations plus ou moins symptomatologiques deviennent chroniques et qu’elles se déroulent dans le cercle familial. Dans cet article, l’auteur pose la question de la fonction de l’insomnie dans le processus adolescent. À partir de la présentation d’un cas clinique, il la présente comme un complexe ayant diverses utilités, notamment celle de convoquer les parents dans des conflits nécessaires au processus de subjectivation et d’individuation. Cette force convocatrice est pensée comme étayant le développement de l’adolescent comme l’évolution de la famille.
Dans cet article, nous interrogeons les représentations des différences entre les rôles paternels et maternels. Sur quoi se fondent-elles ? La biologie suffit-elle à les expliquer ? Dans notre introduction, nous évoquons quelques éléments de l’évolution de nos sociétés, de la puissance paternelle à la coparentalité, et abordons ensuite les notions d’équité, d’égalité et de justice, notions traitées dans le champ de la philosophie, et dans le champ systémique, tout particulièrement par Iván Boszormenyi-Nagy. Ensuite, à l’aide de nombreux exemples cliniques ainsi que de quelques exemples tirés de la littérature, nous étudions la façon dont la répartition des tâches parentales peut affecter, souvent lourdement, les différents membres du système familial. Comment aider les familles à développer leurs propres modèles sans leur imposer les nôtres, comment soutenir le dialogue entre les parents ? Penser avec eux la symétrie ET la complémentarité des tâches parentales pourrait bien être un levier thérapeutique.
Les exigences de la performativité et de la compétitivité, prévalentes dans les sociétés modernes, font peser sur les individus une pression normative considérable. Dans ce contexte, il parait essentiel de considérer les tendances normatives, c’est-à-dire les choix individuels qui s’expriment dans les phénomènes de l’adaptation : entre résistance et soumission passive à la norme, à quoi référer ce que nous appelons communément la « normalité » ? Nous progresserons dans ce questionnement dans une perspective interdisciplinaire, à la lumière de 3 penseurs de la résistance : Freud, Winnicott et Canguilhem.
Nous sommes à l’ère du contrat. Les mécanismes économiques, financiers, les logiques managériales, le pilotage des hommes et des projets, la quête de la performance sont aujourd’hui soumis au prisme de la contractualisation. De la même façon, cela conditionne nos secteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires. L’étymologie de l’engagement convoque elle aussi la notion de contrat. De quel type de contrat s’agirait-il alors ? Nous proposons de cheminer le long de cette question avec l’esthétique, l’éthique et la politique pour boussole.
N'est-il pas paradoxal, voire provocateur d'accoler tendresse et psychiatrie ? Pourtant, comment envisager de soigner sans s'engager émotionnellement ? Alors que le soin se construit essentiellement via la relation soignant-soigné, la tendresse s'inscrit comme tonalité au lien thérapeutique. Pour le soignant, oser puis parvenir à se montrer "tendre" requiert un travail sur soi et constitue en quelque sorte une éthique de la sollicitude.
Article de Vassilis Kapsambelis, Didier Bourgeois, Constance Gard, et al.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 201, octobre 2015, pp. 27-93.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychiatre, Relation soignant-soigné, Santé mentale, Cadre thérapeutique, Approche clinique, Mécanisme de défense, Névrose, Psychose, Trouble de la personnalité, Transfert, Psychanalyse, Altérité, Estime de soi, Image de soi, Relation d'aide, Cadre, Management, Travail d'équipe, Hôpital psychiatrique, Lien social, Relation interpersonnelle, Philosophie, Concept
Pourquoi la psychiatrie fait-elle grand cas de la confiance, nécessaire à tout échange humain ? Plus que celle que les soignants cherchent à gagner, la confiance à accorder au patient constitue ici la véritable caractéristique de la relation thérapeutique. L'objectif reste de faire confiance à la partie "saine" du patient, momentanément ou durablement écrasée par la maladie, et qui attend un signe du soignant. Une clinique de la confiance qui reste difficile à déployer dans un climat social marqué par la peur et la défiance.
" Se pencher sur la question du corps et de ses représentations, dans leur évolution au fil du temps et dans leurs composantes contemporaines, est la mission confiée aux auteurs de ce dossier, qui, chacun dans leur discipline et avec leur sensibilité, nous éclairent sur la place et le rôle attribué à ces corps, le sien propre et celui des autres, tels qu'ils s'inscrivent dans la relation, y compris dans la rencontre clinique."
Après Freud, Ferenczi et M. Klein, Wilfred Ruprecht Bion est le psychanalyste du XXe siècle le plus créatif et novateur qui a réussi à approfondir et à conceptualiser le devenir du travail analytique - pour l'analyste et l'analysant - et à élaborer une réflexion en devenir pour la psychanalyse. Son oeuvre théorique considérable apporte des outils conceptuels et cliniques désormais indispensables pour penser les pathologies les plus complexes et le devenir de la pensée en l'humain.
Pourquoi a-t-on besoin de croire et pourquoi nos objets de croyance se transforment-ils en permanence, dans le temps historique, comme dans le temps social et individuel, au niveau diachronique comme au niveau synchronique où mondialisation et globalisation ne riment pas avec harmonisation des croyances ? Quels sont les moteurs de la « mise en croyance » ? Par quelles attitudes le croyant se manifeste-t-il ? Se singularise-t-il ? Se fond-il dans le groupe social ? La réalité peut-elle s'appréhender en dehors de la croyance ? Le monde peut-il être perçu sans le soutien des représentations croyantes ? À quoi font croire les institutions et les organisations, pourquoi et avec quels résultats ? Comment repenser l'intervention dans les organisations, entre décryptage des croyances et révélation des modes de persuasion ? Les sciences humaines et sociales portent un intérêt et un regard différents, complémentaires, sur nombre de ces questions.
" Depuis l'Antiquité jusqu'à aujourd'hui, la virilité n'a jamais cessé d'être explorée par la philosophie et les sciences humaines et sociales [...] Ce n'est que dans la seconde moitié du XXème siècle que les représentations sociales de la virilité et les comportements correspondants subiront les assauts les plus rudes [...] Des tendances s'affirment de plus en plus vers un partage par les deux sexes des aspirations qui ont fondé la virilité et mettent en garde les féministes les plus exaltées contre l'inversion des rôles, c'est-à-dire l'installation de la femme à la place virile ou sadique et de l'homme dans la position de victime[...] On ne peut écarter l'hypothèse d'une corrélation entre le degré d'autoritarisme et de conservatisme du système politique, l'insuffisante complexité culturelle de la société et la tendance à l'expression de la virilité sous ses formes les plus régressives; ni celle suggérant un probable lien entre le libéralisme politique et de moeurs, le culturalisme relativiste et la problématisation de la virilité. "