PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Parler des apports de l’engagement semble au fil des années être devenu une évidence. Cette tendance est particulièrement présente dans les politiques d’éducation et de jeunesse qui incitent à les identifier, les mesurer et les valoriser, mais aussi dans certaines organisations qui y trouvent une possibilité de faire valoir leur rôle dans la formation des jeunes. Or le risque est grand de ne saisir ces dits apports qu’au prisme de compétences repérables alors qu’ils relèvent de processus plus complexes. À partir d’une analyse de biographies de jeunes réalisées dans le cadre d’un projet de recherche sur la participation locale dans huit villes européennes (Partispace), cet article présente tout d’abord quatre types de carrières d’engagement, puis montre que ces carrières reflètent également des usages différenciés des expériences vécues et des savoirs acquis – capitaliser, transférer, braconner – qui éclairent les choix des jeunes en matière d’espaces et de types d’engagement.
L’étude d’un centre régional d’information jeunesse visant à « promouvoir [la] participation [des jeunes] comme membres actifs dans la société » révèle la mise en œuvre concomitante de plusieurs dispositifs de participation qui peuvent être envisagés comme formation à différents registres de citoyenneté. En venant s’informer, en étant accompagnés dans leurs projets et en participant aux actions proposées, de nombreux jeunes développent une citoyenneté juridique et civile. À côté de ces opportunités explicitement proposées à tous, l’institution repère et incite les jeunes qui leur semblent aptes à s’investir dans sa gouvernance. Cette socialisation à la citoyenneté politique est ainsi structurée socialement : les jeunes qui s’impliquent ont un niveau d’instruction et souvent une première expérience citoyenne qui leur permet d’intégrer la fonction d’administrateur.
Donner la parole aux jeunes, leur permettre de s'organiser, de mener des projets et d'agir entre pairs, de se regrouper au sein d'une association, les accompagner dans leurs démarches... Depuis de nombreuses années, des initiatives sont menées en faveur de la participation citoyenne des adolescents : conseils d'enfants et de jeunes sous la houlette de l'Association nationale des conseils d'enfants et de jeunes (Anacej), du réseau des Juniors associations, des Associations temporaires d'enfants citoyens (Atec)... pour ce citer qu'elles. Les expériences et les références sont nombreuses, guidées par une conviction : les ados ont les capacités de se prendre en main, de prendre part à la vie de la cité. Cette démarche n'a rien à voir avec la proposition d'activités dites "consuméristes". Elle requiert de la part de l'animateur une posture particulière : être à l'écoute, donner la parole, faire confiance... et accompagner.
Inviter les jeunes à découvrir les principes fondateurs de toute démocratie et leur laisser une réelle possibilité d'y participer "favorise une citoyenneté active, renforce la responsabilité sociale, consolide les processus et les institutions démocratiques". Les jeunes d'aujourd'hui sont les citoyens de demain ; il est donc de votre devoir d'éducateur, d'accompagnateur et de formateur, de les amener à découvrir le processus démocratique mais aussi de l'éprouver, pourquoi pas à l'échelle de la structure. La tâche est ardue, tant la désaffection pour la politique est manifeste chez les jeunes comme chez les adultes ; c'est un travail qu'il faut donc doublement investir! Mais, sans des citoyens engagés, la démocratie perd tout son sens.
Un modèle prédictif de la participation et de la continuité de participation a été construit et testé dans deux pays (Belgique et Allemagne) auprès des jeunes autochtones et issus de l’immigration turque. Les questionnaires furent remplis par 1355 jeunes; 57,1 % à Liège (Belgique) et 42,9 % à Jena (Allemagne). La participation civique, et l’intention de continuer à participer, sont prédites par des motivations et des barrières, des normes sociales, l’exemple donné par la participation civique d’amis et de parents, l’intérêt et l’attention pour la politique, la confiance dans les institutions et, enfin, le sens de l’efficacité collective. Un tel ensemble de facteurs psychosociaux est à la base de la participation, au-delà des conditions
spécifiques qui caractérisent les pays et les jeunes issus de l’immigration turque dans ces pays.