PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3315, avril 2024, pp. 14-16.
Mots clés : Travail social : Formation, Formation, Travailleur social, Police, Négociation, Gestion, Crise, Conflit, Gironde
En Gironde, des gendarmes formés par le GIGN à la négociation délivrent aux travailleurs sociaux des techniques adaptées à la gestion de crise. Reportage à la maison du département des solidarités du Libournais.
Née avec les dialogues de Platon, la philosophie repose sur un pari : celui que la parole est préférable à la violence, et que, lorsque plusieurs intérêts sont en lutte, mieux vaut les départager par l’argumentation rationnelle. Un tel pari n’a cependant rien d’une évidence à notre époque : d’abord parce que la guerre fait rage aux portes de l’Europe, ensuite parce que, sur bien des sujets de société, les positions tendent à se radicaliser. Alors, toujours précieuse la parole ?
Pour le savoir, nous avons interrogé longuement un personnage de l’ombre : Emmanuel Bonne, qui a été le « sherpa » de François Hollande puis d’Emmanuel Macron, soit celui qui conseille et mène parfois les négociations diplomatiques les plus délicates. Dans un entretien accordé à titre exceptionnel, il explique quels sont les « outils » du négociateur et revient sur la stratégie – contestée – du président de maintenir la possibilité d’un dialogue avec Vladimir Poutine.
Un agent de sécurité, un médiateur juridique, une professeure exerçant dans un lycée difficile, une thérapeute de couple et un jeune syndicaliste nous expliquent quel est leur usage de la parole au quotidien. Leurs récits sont commentés par la philosophe Elsa Godart.
Le langage est-il un outil de civilisation, de fabrication du consensus ? Ou encore, permet-il de dissiper les illusions ? De John Locke à Jürgen Habermas en passant par Friedrich Nietzsche, les classiques sont en désaccord !
Philosophe et metteur en scène, Gérald Garutti vient de créer le Centre des arts de la parole à Aubervilliers. Avec une conviction : les experts en communication poussent à rechercher l’efficacité, l’impact, alors que se parler vraiment suppose de s’ouvrir.
Ils ne se seraient jamais parlé si nous ne les avions pas convaincus de le faire : la sociologue Nathalie Heinich, qui vient de publier Le wokisme serait-il un totalitarisme ?, débat avec le philosophe François Cusset, qui dénonce dans un récent essai La Haine de l’émancipation.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 39, n° 4, décembre 2018, pp. 421-438.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie de couple, Relation soignant-soigné, Conflit, Négociation, Relation, Modèle, Dessoy (Etienne)
Anne De Keyser propose un article sur la danse du couple, jolie métaphore de la symétrie/complémentarité des interactions en thérapie de couple. Le conflit ne nous est pas extérieur mais fait partie intrinsèque de ce qui fonde notre relation à l’autre, relève-t-elle. La rigidité seule, dans la symétrie ou la complémentarité, est à l’origine de la crise de couple. En tant que thérapeute de couple, elle va donc utiliser le modèle relationnel du couple pour s’affilier, avant de proposer un petit changement. Ainsi faudra-t-il six séances pour que M. B, en symétrie ouverte avec sa femme, accepte l’idée d’un travail de couple…
La négociation des soins fait écho à l'idée que le patient doit avoir une place et un rôle accrus dans le champ de la santé. Traditionnellement, dans la relation soignant-soigné, le savoir appartenait au premier qui imposait ses décisions au second. Aujourd'hui, dans un contexte qui prône le malade comme acteur du soin, il faut s'assurer que la négociation ne soit pas un alibi humaniste. En psychiatrie, les soins sous contrainte et le déni de la pathologie rendent le soin négocié encore plus complexe. Pourtant, faute de négociation, la prise en charge est vouée à l'échec.
A partir d'une enquête empirique dans une cité de logements sociaux à Buenos Aires, l'article explore le travail de légitimité interne des habitants sans titre de logement pour accéder à un statut juridique plus solide. Se concentrer sur les relations entretenues entre les habitants et l'Institut du logement, c'est découvrir la fabrique d'un ordre consenti, négocié, qui tend vers une régularisation locative. Dès lors, la mise en ouvre de règles n'est pas simplement le produit d'une action venant du sommet de l'administration, ni des stratégies unilatérales des agents subalternes. Elle est tout autant le fait des habitants qui mobilisent les règles légales et les « passe-droits » qu'elles recèlent (Lascoumes, Le Bourhis, 1996). Plus qu'un espace de déviance et d'« informalité », la cité se présente à l'observateur comme le terrain d'un montage de légalité centré sur des pratiques d'occupation qui tendent à être normalisées.
Le travail en co-intervention, à deux ou à plusieurs, ne s'improvise pas. La santé d'une équipe ne réside pas dans l'absence de crises mais dans sa capacité de les vivre, d'identifier ses maladies et de voir comment les dépasser. Les tensions font partie de la vie institutionnelle, comme le conflit intérieur est inhérent à la condition humaine. Quel espace de parole pour s'interpeller entre professionnels, pour questionner les impasses dans lesquelles chacun peut se sentir coincé, comment continuer à collaborer au-delà des conflits ? Autant de questions qui nécessitent en toile de fond la confiance, toujours à remettre sur le métier pour créer un espace de négociation et permettre une élaboration commune au service de la clinique. Le concept de « différenciation du soi », élaboré par M. Bowen, sert notamment de fil de conducteur pour tenter de déjouer les pièges et favoriser un contexte dans lequel la parole de chacun se dégage des enjeux relationnels.